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Rencontre avec la cinéaste libanaise Myriam El Hajj aux Visions du Réel 2024 où elle est venue présenter son nouveau film, Diaries from Lebanon, qui sera à l’affiche du FIFOG 2024 le 13 juin

Après avoir fait sa Première très remarquée à la Berlinale 2024 (lire ici la critique j:mag en allemand), Diaries from Lebanon de la réalisatrice libanaise Myriam El Hajj poursuit son circuit de rencontre dans les festivals, avec des salles pleines et des séances de questions/réponses riches qui témoignent d’une avidité du public à vouloir comprendre cette région, au-delà des gros titres réducteurs des médias lors d’actualités qui secouent le pays. Ce journal intime du Liban, pour se référer au titre anglais du film, relate quatre ans d’intenses événements politiques qui ont fait bouger les lignes de la société libanaise, avant qu’une catastrophe tellurique – l’explosion du port de Beyrouth – et une pandémie mondiale ne vienne fracasser les idéaux sur le mur de la réalité.

Diaries from Lebanon de Myriam El Hajj
© Abbout Productions / GoGoGo Films

La bonne idée de la cinéaste est d’avoir choisi le prisme de l’intime pour esquisser une fresque générale des obstacles qui jonchent le terreau de ce petit pays complexe, multiple, à la croisée historique des mouvements de toute la région. Pour ce faire, Myriam El Hajj donne la parole à trois personnages emblématiques de chacune des générations qu’il est elles représentent : la plus classique, Joumana Haddad, une femme politique d’opposition, l’historique avec le vétéran de la guerre civile libanaise (1975-1990) Georges Moufarei, et la plus radicale avec l’artiste Perla Joe Maalouli et son activisme chevillé au corps.

Les deux femmes parlent d’elles-mêmes et pour elles-mêmes, pour la révolution, pour la partie de la population et la jeunesse avides de changement. Le tour de force de Myriam El Hajj est de leur avoir placé en contrepoint la voix et la conception du monde et du pays du « Père de la nuit », surnom de guerre de Georges qui a perdu une jambe durant le conflit, mes également ses illusions. Une voix amère qui continuellement incise celle de l’énergie de l’espoir portée par Joumana et Perla, et qui nous rappelle en creux que ce petit pays a construit sa paix civile sur des ressorts fragiles, constitués de la mathématique de représentation des groupes religieux, du clientélisme érigé en système, de la corruption endémique et des ingérences des pays environnants. Dans cette entreprise, il faut louer la cinéaste pour avoir su faire un portrait nuancé de ce personnage qui symbolise la malédiction d’une société qui n’arrive pas à s’émanciper de son passé, tellement lourd qu’il continue à peser de tout son poids sur son présent.

Rencontre.

Vous faites naviguer votre public à travers trois générations de Libanais·es représenté·es par trois figures emblématiques À l’écriture du projet, aviez-vous déjà cette idée de structure narrative ?

Dès le début, je pensais que j’étais en train de faire un film sur le changement. Et c’est effectivement un film sur le changement. J’ai débuté en 2018, lors de la campagne des élections législatives, et il y avait une nouveauté : des personnes issues de la société civile se présentaient. C’est là que j’ai rencontré Joumana. Je sentais un air de changement et pour moi, il était incarné par cette femme. J’avais envie qu’elle me représente au Parlement. Je pensais faire un film sur elle et sur Georges, pour raconter comment ce passé, qui est encore présent, est en train de partir et de laisser la place à une nouvelle génération qui veut changer les choses.
Puis, Perla est en quelque sorte née quand la révolution a commencé. Je l’avais filmée lors d’une rencontre électorale avec Joumana, mais je ne savais pas qu’elle jouerait un rôle majeur dans le film. Quand la révolution a éclaté, elle est devenue une figure centrale lorsque je l’ai retrouvée dans la rue. Je me suis dit : « C’est quoi ce corps qui a explosé !? » Elle paraissait plus émancipée, elle parvenait à s’exprimer alors que, lorsque je l’avais rencontrée auparavant, sa voix était surtout celle de la frustration.
Très vite, j’ai compris que ces trois protagonistes ne se rencontreraient pas. Cela a représenté un défi en termes de production : il était difficile d’expliquer que ces trois personnes ne se croiseraient pas dans le film, mais qu’elles partageaient un point commun : le pays. Il était donc impératif de commencer rapidement le travail de montage pour illustrer cette idée. En 2020, j’ai entamé le montage, bien que le tournage ne fût pas terminé ; j’ai continué à filmer jusqu’aux élections de 2022, même si je n’ai pas intégré ces élections dans le montage final, car cela n’apportait rien de plus. La dernière scène du film, tournée en 2021, exprimait déjà parfaitement ce que je voulais dire.

Vous parlez de montage : quand on fait un film sur quatre ans, avec trois personnages et des événements aussi marquants, c’est un travail colossal pour que tout tienne et soit cohérent. Avez-vous pris vos rushs et réécrit le scénario au fur et à mesure ?

J’avais écrit un scénario, mais au début, je ne sollicitais pas d’aides, car je cherchais encore le film, même si je le sentais déjà avec mon instinct. Par exemple, je savais que lorsque j’allais tourner chez Georges, je ne faisais pas sa biographie, mais je cherchais des éléments qui pouvaient s’imbriquer avec les autres personnages. Je montais déjà dans ma tête en tournant, sinon cela aurait été un projet impossible à mener à bien. Je devais toujours garder en tête ce dont j’avais besoin de chaque personne pour donner un sens global au film. Par exemple, pendant la révolution, il était important que Georges, chez le coiffeur, puisse parler de ce qui se passait dans la rue, montrant ainsi la contradiction de sa position : il veut que les choses changent, mais pas de cette manière. Il souhaite un changement à sa façon, c’est-à-dire par la guerre. C’était essentiel de capturer cela.
À la fin du tournage, j’avais accumulé entre 300 et 350 heures de rushs ! Il y avait beaucoup de scènes de la révolution et, à un moment donné, avec la monteuse, nous avons monté toutes les étapes de la révolution. Cependant, je ne faisais pas un film sur la révolution, alors nous avons éliminé certaines étapes. L’arrivée de Perla dans l’histoire a également permis de faire des ellipses et de couper, car au début, j’avais un film de trois heures !

Donc, vous avez monté le film et ensuite fait un travail de réécriture en coupant…

Oui. Et même lorsque je me suis rendu compte que je devais exister dans le film, j’ai ajouté la voix off…

Justement, j’allais vous dire qu’il y a un quatrième personnage dans ce film, c’est votre voix-off…

Oui, c’est vrai. Au début, je n’existais pas. J’avais tellement cherché à donner à mes trois personnages une place juste dans le film, que je ne voyais pas quel rôle je pouvais jouer. Quand je me suis retrouvée avec un film de trois heures qui racontait chronologiquement toutes les étapes des émotions des personnages, de 2018 à 2022, je sentais qu’il manquait quelque chose. C’est alors que je me suis dit que je ne suis pas une étrangère venue filmer au Liban. En 2019, pendant la révolution, et en 2020, après l’explosion du port de Beyrouth, le Liban était plein de journalistes étrangers, et je me demandais ce que j’apportais de plus. Ce que j’apporte de plus, c’est que je suis l’enfant de la guerre civile. Cette révolution, je l’ai toujours rêvée.
Il faut savoir que nous avons grandi, depuis la fin de la guerre civile, avec les mêmes noms de politiciens, ceux-là mêmes qui ont mené la guerre. Depuis, ils sont restés au pouvoir. Je devais raconter aussi cela : ma place dans ce pays et ce rêve de changement. Joumana incarnait l’espoir ; Perla porte ma voix en plus jeune ; Georges représente ce passé, toute ma famille a participé à la guerre civile, je connais ce personnage…

— Georges Moufarrej – Diaries from Lebanon
© Abbout Productions / GoGoGo Films

Ce n’est pas un étranger…

Non, ce n’est pas un étranger et c’est bien parce que je connais sa vision du monde que j’ai pu le placer dans une zone grise.

 C’est vraiment très intéressant : vous ne le jugez pas, vous lui laissez la parole. On perçoit qu’il y a probablement eu des choses horribles, et en même temps, on se dit que peut-être il a fait ce que tout le monde faisait à l’époque… Vous n’avez pas cédé à la facilité de le présenter comme un « méchant »…

Cela aurait été trop facile. Je ne suis pas dans ce genre de cinéma. Même pour mon premier film (Trêve, 20215), où j’avais filmé mes oncles qui avaient participé activement à la guerre civile et avaient ensuite ouvert un magasin de chasse et pêche, ils étaient coincés dans le passé. J’ai toujours voulu traiter ces personnages avec leurs contradictions et leur complexité. Ce ne sont pas seulement des bourreaux, ils sont à la fois bourreaux et victimes de cette société qui les a utilisés pendant la guerre mais les a mis de côté par la suite. Comme Georges, ils ne sont pas devenus politiciens, ils ne se sont pas enrichis, ils se sont appauvris. Georges a perdu une jambe et vit sans depuis 1977. C’est pourquoi je les mets dans une zone grise.

En parlant de la durée du tournage : plus on avance, plus la situation semble empirer. Est-ce qu’on se demande parfois à quoi cela sert de documenter ces combats ?

Je voyais que les choses s’orientaient vers quelque chose de sombre, et j’avais peur de ça. L’idée était de faire un film sur le changement et je me disais, mais dans quelle direction allons-nous ? En mars 2020, quand le covid est arrivé, que la révolution peinait à se relever, brisée par la pandémie, je me demandais comment j’allais finir ce film. Je n’étais plus dans l’espoir du début. J’en étais presque à dire que le changement était impossible, qu’il avait été écrasé deux fois : une première fois avec les élections, et une deuxième fois avec la révolution. Puis est venue l’explosion. Là, je me suis dit que je ne filmerai plus. Je voulais capturer la beauté de quelque chose, d’un geste, mais je n’avais pas envie de filmer la laideur de ce qui était advenu.
Deux semaines plus tard, ce sont Joumana et Perla qui m’appellent. J’ai enregistré l’appel de Perla, mais je ne pouvais pas sortir ma caméra. Joumana m’appelle aussi et me dit de venir voir ce qu’ils·elles font. Je vais avec ma caméra, je ne filme pas au début et là, je réalise la force qu’elle a : elle avait rassemblé des jeunes pour reconstruire. Ce stoïcisme face à la catastrophe, c’est la génération de la guerre : on se relève tout de suite. Joumana est dans l’action : on n’a pas le temps de pleurer, on pleurera plus tard – même si le plus tard n’arrive jamais. Ils·elles se mettent à reconstruire. En l’observant, il n’était pas possible de ne pas filmer.
Mais j’ai refusé de filmer les stigmates de l’explosion. Je me suis demandé ce que je voulais filmer de cette catastrophe : c’étaient les états d’âme de mes personnages, c’étaient les intérieurs, ces gens qui se mettaient devant le port parce qu’ils·elles avaient perdu leurs enfants et demandaient justice. C’est comme la révolution qui reprend à travers eux·elles. J’ai puisé ma force dans mes personnages et dans ces gens qui ne voulaient pas se taire, ni se laisser abattre. Je ne vais pas appeler cela résilience, car je ne crois pas beaucoup en ce terme ; je pense qu’il y a quelque chose de l’ordre de l’instinct de survie qui fait que, puisqu’on n’est pas mort, on est obligé de se relever.
Comme ce n’est pas un film sur les élections, ni sur la révolution, en définitive, c’est un film sur comment on continue de vouloir le changement. C’est nous. Ce sont ces personnages qui n’ont pas pu réaliser le changement malgré tout ce qu’ils ont essayé et fait pour que cela change, et comment on se reconstruit. Quand Joumana ouvre son café, je constate qu’elle s’est à nouveau réinventée.

On voit aussi la contingence de la situation au niveau pratique sur la vie quotidienne, mais aussi sur la vie militante, comme les pannes d’électricité, avec cette dernière scène magnifique dans laquelle Perla attend le retour de l’électricité pour lancer son cri-manifeste chanté sur les toits de Beyrouth. La panne affecte le frigo, mais aussi l’activisme…

Oui, je le montre indirectement. C’est un pays qui vit sur les générateurs depuis la guerre civile et cela ne s’est pas amélioré depuis l’explosion. Pour cette scène, il était important que je garde ce moment, pour le traiter comme un petit instant de vie. J’ai pris plaisir à le conserver tel quel, dans sa longueur.

Mais cette scène a été élaborée comment ?

Perla m’avait dit qu’elle voulait chanter depuis la terrasse à l’issue de la manifestation organisée en commémoration du premier anniversaire de l’explosion. Donc, je suis venue, j’ai filmé la manifestation, mais je ne savais pas qu’il y aurait une panne d’électricité, ni que des individus hostiles à sa présence seraient rassemblés en bas de l’immeuble. Les choses ont dégénéré, il y a eu des bagarres que j’ai filmées mais que l’on ne voit pas, car cela aurait perturbé la fin du film. Je voulais rester sur cette note d’énergie de Perla.

Perla est une sorte de passionaria de la lutte, mais comment vit-elle après cette période d’une telle intensité ?

Elle incarnait cette révolution. Elle ne faisait plus que cela. Elle n’avait plus de maison, elle dormait dans les tentes, dans la rue, pour être au plus près de l’action. Moi, j’ai trouvé ma place dans cette révolution à travers la caméra.

Elle faisait corps…

Elle incarnait véritablement l’esprit de la révolution. Je suis convaincue que dans tout mouvement révolutionnaire, la présence de ces individus est cruciale ; l’aspect purement intellectuel ne suffit pas à provoquer le changement. Perla est devenue une icône, un symbole de cette lutte. Des gens descendaient dans la rue rien qu’en l’apercevant à la télévision, se sentant représentés par elle. Cependant, après tout cela, la réalité s’est avérée cruelle pour elle. Elle a dû quitter le Liban.

— Perla Joe Maalouli – Diaries from Lebanon
© Abbout Productions / GoGoGo Films

Que deviennent vos protagonistes ?

Perla a quitté le Liban pour s’installer dans un pays occidental. À chaque tentative de retour au Liban, les autorités l’intimident et lui confisquent son passeport à l’aéroport. Le message qu’ils veulent transmettre à tous ceux qui ont été fortement impliqués dans la révolution est clair : « Vous n’êtes pas les bienvenus, restez à l’extérieur ! »
Joumana, quant à elle, continue de vivre au Liban. Je crois que pour Joumana, vivre en dehors du pays est impensable. Elle est née dans la guerre, dans les contradictions de ce pays ; elle fait corps avec ces difficultés, elle ne peut tout simplement pas exister en dehors de ce contexte.
Georges est toujours dans la même situation.

Joumana prend une autre voie pour lutter, s’opposer ?

Joumana a choisi une autre voie pour poursuivre son combat, son opposition. Elle a abandonné la politique. Elle est autrice, et elle a été la première femme dans le monde arabe à publier une revue sur la sexualité. Elle refuse de se taire, mais elle emprunte d’autres chemins pour s’exprimer, en écrivant des livres, des articles.

La musique est importante dans le film, elle participe au récit…

Au début, dans la première version de trois heures, il n’y avait pas de musique. Je pensais que les chants de Perla et les cris des manifestations suffisaient, que sur le plan sonore, le film était déjà bien chargé. Mais lorsque mon personnage, avec sa voix-off, est entré en scène, cela a apporté de la poésie et du rythme. C’est à ce moment que le compositeur, Marc Codsi, m’a suggéré d’accompagner cette poésie avec de la musique, afin de créer un contraste avec la dureté de la réalité vécue et la violence des événements révolutionnaires. Cette décision a également permis d’ajouter des mouvements visuels, comme le suivi des fils électriques dans le ciel nocturne. La musique a ainsi contribué à éloigner un peu le spectateur de l’actualité, de la dureté brute de la rue.

Cela donne des moments d’introspection, de réflexion…

Oui, il était important d’introduire une autre dimension de réflexion qui dépasse le cadre des événements du moment, et qui puisse exprimer que même si cette révolution n’a pas abouti, elle demeurera la meilleure expérience de ma vie. C’était essentiel de pouvoir le communiquer. Cela permet de transcender le simple récit de l’actualité dans le film.

Georges a vu le film, qu’en pense-t-il ?

(Rires). Oui, il l’a vu et il pense qu’il faudrait refaire un film. Il ne comprend pas la nécessité de Perla, par exemple. Pour lui, je devrais le filmer seul et il raconterait en détail ce qu’il s’est passé pendant la guerre. C’est une réaction typique de lui. En revanche, il ne m’a jamais dit qu’il y avait telle ou telle scène que j’aurais dû enlever. C’était important pour moi qu’il puisse être en accord avec ce qu’il a raconté, qu’il puisse vivre avec cela.

Vous êtes membre fondatrice de Rawiyat-Sisters in Film — un collectif de réalisatrices originaires du monde arabe et de la diaspora. Pouvez-vous nous dire quelques mots à ce propos ?

Cette association est née en 2018, regroupant des femmes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Nous étions neuf femmes ayant réalisé un premier film et éprouvant des difficultés à réaliser le deuxième. L’idée est venue de créer une solidarité entre nous, de nous entraider. Nous échangeons des conseils, des pistes d’aides, et nous nous rencontrons lors de festivals où nous organisons des séminaires. Aujourd’hui, nous sommes beaucoup plus nombreuses et avons élargi le concept : nous cherchons à trouver des financements pour aider des réalisatrices à concrétiser leur premier film, agissant un peu comme des mentores. Parfois, nous leur offrons une résidence artistique. Nous accompagnons les projets selon les besoins.
En créant cet espace sécurisé où les réalisatrices peuvent partager leurs problèmes, échanger, j’ai constaté une différence : nous sommes plus fortes lorsque nous devons résoudre des problèmes, faire face à des injustices. Lorsque l’on est seule, on se tait parfois et on accepte par peur de compromettre sa carrière dans l’industrie. Maintenant, nous sommes un groupe soudé.

De Myriam El Hajj; avec Joumana Haddad, Perla Joe Maalouli, Georges Moufarrej; Liban, France, Qatar ; Arabie Saoudite ; 2024 ; 110 minutes.

Le film sera présenté à Genève dans le cadre de la 19ᵉ édition du Festival International du Film Oriental de Genève (FIFOG) aura lieu du 10 au 16 juin 2024 : jeudi 13 juin 2024.

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