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Where are you, João Gilberto ? : le dernier film de Georges Gachot part à la quête du célèbre guitariste brésilien – Entretien

En 2011, le livre intitulé Hobalala : auf der Suche nach João Gilberto, écrit par Marc Fisher, journaliste et écrivain allemand originaires de Hambourg et vivant à Berlin, sort en librairie, juste une semaine avant le suicide de son auteur. Après une quête de plusieurs mois que le journaliste a mené, de manière obsessionnelle, sur l’existence du célèbre guitariste de Bossa Nova, João Gilberto, son acte bouleverse autant qu’il reste inexpliqué.

Se basant sur son livre comme guide de voyage, le cinéaste Georges Gachot, qui connaît déjà bien le Brésil et sa culture pour y avoir tourné plusieurs films, se lance dans cette enquête menée de manière judiciaire, avec l’aide de la journaliste carioca de Rio de Janeiro, Raquel, se prénommant Sherlock et Watson comme dans le livre de Marc Fisher.

 

Rencontrant diverses personnes ayant côtoyé l’artiste, comme Miucha, la seconde épouse de João Gilberto, son producteur ainsi que divers musiciens qui ont joué avec lui, Georges Gachot parvient à récolter des anecdote, souvent attendrissantes, parfois farfelues, qui construisent, au fil du récit comme de la quête, un portrait toujours plus exhaustif l’artiste, élaboré par touches délicates et subtiles.

Présenté dans la section Panorama au Festival de Locarno 2018, le documentaire de Georges Gachot fait voyager dans le temps comme dans l’espace : João Gilberto a très peu composé mais interprété des chansons devenues célèbres à travers le monde. Ainsi, le public reconnaîtra Chega de saudade, Garota de Ipanema, Desafinado et Hô-bá-lá-lá.

Fondateur de la Bossa Nova, représentant du Tropicalismo, João Gilberto a joué avec les plus grands artistes du mouvement tropical Iseman et de la Bossa Nova, tels Gilberto Gil, Caetano Veloso, Maria Bethânia mais aussi les artistes de la scène internationale comme Stan Getz, Frank Sinatra, Ella Fitzgerald ou  Nat Cole King.  Mais ici, il n’est pas question des stars bien connus du public mais d’artistes moins connus qui sont souvent des musiciens exceptionnels, oubliés et qui ont partagé durant plusieurs décennies la vie de cet artiste devenu mythique à force d’être invisible. D’ailleurs, c’est son excentricité qui entretient ce mythe qui habille son image depuis de nombreuses années, ce que révèle au fil des rencontres documentaire de Georges Gachot.

— Georges Gachot
© Firouz Pillet

À la fois producteur et réalisateur, Georges Gachot devient aussi acteur, se mettant en scène sur les traces de Marc Fischer et apparaissant dans de nombreuses scènes, y compris dans la fameuse salle de bain bleue, exiguë, dans laquelle le guitariste passait des heures à essayer la résonance de ses chansons.

Lors de la projection de presse, la présence de Georges Gachot agaçait quelque peu et portait préjudice à la quête consacrée à João Gilberto.

Présent au Cinéma Bio de Carouge le dimanche 28 octobre au soir, accompagné de musiciens, le documentariste a présenté son film avant d’entamer une discussion avec les spectateurs.

Le lendemain, nous avons rencontré Georges Gachot et avons donc pu lui poser des questions sur son travail, sur sa méthode et sur les résonances qui animent son film avec, en filigrane, l’ouvrage de Marc Fischer.

Georges Gachot, qui avait consacré un film au pédiatre et violoncelliste zurichois Beat Richner dans L’ombrello di Beatocello, se rendra au Cambodge pour l’enterrement de Beat Richner, qui aura lieu ke 6 décembre à Kantha Bopha.

Rencontre avec Georges Gachot dans la Tour de la TSR.

 

Firouz E. Pillet

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Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

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