ALFILM 2023 – Rencontre avec Damien Ounouri, co-réalisateur avec Adila Bendimerad de La Dernière reine, film épique flamboyant
La 14e édition du festival de films issus des cinémas arabes, ALFILM de Berlin, a révélé une génération de réalisatrices et réalisateurs qui n’ont pas peur d’affirmer leur point du vue – sur le monde, sur le cinéma, sur l’Histoire. À côté d’un cinéma traditionnel, les films de genre – thriller, fantastique, comédie – se multiplient pour aborder les réalités socio-politiques. Adila Bendimerad et Damien Ounouri ont pris le parti audacieux de se lancer dans la fiction historique, genre quasi inexistant dans l’espace cinématographique arabe. Bien leur en a pris ! Cette tragédie algérienne déclinée dans les cinq actes de la tragédie grecque, ébouriffe par sa mise en scène spectaculaire, une reconstitution minutieuse des costumes et des décors in situ – le film n’a pas été tourné en studio mais dans différents lieux d’Alger et de Tlemcem – et cette ambition romanesque qui traverse le scénario.
Dès les premières images, on est embarqué∙es dans ce drame qui propose, à travers le destin tragique de la reine Zaphira (Adila Bendimerad), figure légendaire, une représentation de l’épisode historique de 1516 lors duquel le corsaire Aroudj Barberousse (Dali Benssalah) libère Alger du joug espagnol. La photographie de Shadi Chaaban sublime les lumières, les scènes de batailles quasi picturales, les tissus, sans pour autant verser dans l’orientalisme crasse, restant toujours du côté du récit qu’elle sert par le sous-texte historique et politique exprimé visuellement.
Allié au sultan Salim Toumi (Mohamed Tahar Zaoui), Barberousse ne veut pas se contenter de sa victoire et continuer son chemin vers d’autres défis comme il l’a toujours fait jusque là. Il veut devenir le roi d’Alger. La première épouse, Chegga (Imen Noel), sent le danger qui rôde, conseillère politique de l’ombre, elle met en garde le sultan. Lorsque le drame survient, la seconde épouse, Zaphira, jusque-là peu intéressée par les enjeux politiques, va s’opposer avec force et dignité à Barberousse.
L’écriture des personnages est intelligente, chacun∙e y a sa part d’ombre transcendée par sa part lumineuse et, si à une lecture rapide du synopsis on pourrait croire que Barberousse est au centre du film, ce sont bel et bien les figures féminines qui en sont l’essence : la première reine Chegga la politicienne, la dernière reine Zaphira la résistante et Astrid la Scandinave (Nadia Tereszkiewicz), compagne et conseillère de Barberousse. Les actrices et acteurs, dirigé∙es au cordeau, donnent, avec abnégation, chair, sang et vraisemblance à des personnages hauts en couleur, à la fois historiques et légendaires.
Une superproduction algérienne, à voir sur un grand écran, qui conquiert un large public depuis sa sortie en France, autant étonné par cette histoire, par cette déclaration d’amour à Alger que par le fait qu’elle soit l’ouvrage de deux cinéastes algérien∙nes – on attend leurs prochaines œuvres avec impatience ! Rencontre avec Damien Ounouri après une des séances à guichets fermés du festival.
Pour ceux qui ne sont pas arabophones, quelle est la langue parlée dans votre film ?
C’est de l’arabe ancien algérien. J’ai co-écrit le scénario avec Adila, mais c’est Adila qui a fait les dialogues. Avec Tarik, ils ont travaillé cette langue qu’ils nomment « la langue perdue ». On la retrouve encore dans le chaâbi (genre musical algérien ; n.d.a.), dans la poésie ou le théâtre. Ce vocabulaire est encore compris par les Algérien∙nes. Adila et Tarik ont fait l’effort de travailler cet arabe algérien qui n’est ni un dialecte ni un arabe de rue mais une vraie langue. À certains moments, ils l’ont un peu modernisée pour le public d’aujourd’hui. Adila est de Tlemcen et de Sétif (nord-ouest et nord-est de l’Algérie ; n.d.a.), enfant elle traduisait entre ses deux grands-mères, elle a donc un vocabulaire très riche. Tarik est de Ghardaïa (sud de l’Algérie), cela constitue un beau triangle linguistique, auquel s’ajoute le fait que nous vivons à Alger ! Ils ont aussi cherché la musicalité dans le choix des mots, ainsi que des déclinaisons avec le berbère. Dans le film, la première reine, Chegga, parle kabyle. À cette époque arabo-berbère, on parlait selon la langue de sa famille, de sa tribu. Les gens se comprenaient ainsi.
Il y a aussi la langue des corsaires…
Oui, ils alternaient entre les langues. Astrid parle finnois par exemple.
Ah oui, quand même…
La mère de Nadia (Tereszkiewicz) est Finlandaise et traductrice, c’est elle qui nous a fait les textes en finnois. En faisant nos recherches, nous avons trouvé les traces de 2000 Suédois à Alger. Un roman qui s’intitule L’esclave islandaise montre que la piraterie est montée jusqu’en Scandinavie. Des esclaves scandinaves et slaves étaient vendu∙es par les Hollandais. On a donc créé cette relation de Barberousse avec une compagne scandinave qui lui parle en finnois. Il est dit qu’Aroudj, né en Grèce, parlait de nombreuses langues. Dans le film comme dans la réalité historique, il y a aussi des corsaires qui parlent slave – on a travaillé avec un Serbe –, il y a aussi du grec. On a également travaillé un sabir, cette langue des ports, entre le maltais, le corse et l’espagnol. Cela montre le côté cosmopolite de la ville d’Alger. Avec Barberousse, ils sont sous pavillon musulman – il y avait beaucoup de conversion à l’époque. En Europe, quand on était pauvre, on mourait pauvre. C’était l’ère d’Isabelle la Catholique, de l’Inquisition, des bûchers… c’était hard core, si j’ose dire! Pendant ce temps, dans le monde musulman, il n’y avait qu’une phrase à dire et on était converti. C’est ainsi que de nombreux esclaves chrétiens s’affranchissaient. Sur les 35 raïs, les chefs de bateaux corsaires, en 1530, 25 étaient des convertis – Espagnols, Maltais, Italiens…
Votre scénario navigue entre légende et faits historiques, il y a beaucoup de romanesque. Comment avez-vous travaillé cette tension entre légende et réalité pour que l’histoire soit vraisemblable ?
On avait envie de suivre cette femme. Certes, il y a la légende, les historiens la contestent dans le sens où elle aurait existé mais de manière plus effacée que cela. Il y a donc ce chemin à faire entre la légende et nos recherches historiques pures et dures. Et c’est là que le bât blesse: quand on a cherché les faits historiques, il y avait un gros manquement de sources! Nous n’avons pas trouvé un ouvrage sérieux et précis sur cette période. Nous avons été obligé∙es de croiser les ouvrages algériens, espagnols, hollandais, turcs et même des États-Unis, sur Barberousse. Les Espagnols décrivent Barberousse comme un démon, un fourbe, les Turcs le présentent comme un quasi prophète! Malgré ces différents points de vue sur l’histoire, on a retrouvé les points communs, les balises historiques : le sultan Salim al-Toumi qui appelle Barberousse, cette fameuse bataille de 1516, la stratégie militaire de la bataille, le fait de prendre l’ennemi par surprise car en sous-nombre, le fait qu’une reine monte une rébellion, qu’Aroudj démantèle un groupe de rebelles lors de la grande prière du vendredi… tout cela a existé. On a donc ces balises historiques à partir desquelles on a recherché le chemin vraisemblable de cette reine Zaphira, d’après ce que l’on sait de sa légende.
Oui, c’est un défi de créer ce chemin, d’autant plus que Barberousse est une figure historique réelle mais légendaire. Cet homme qui a un bras en argent ciselé à Venise ou à Gênes, qui a terrorisé les Italiens, les Espagnols… ce n’est pas rien de donner chair à ce bonhomme! Dans l’écriture, il y avait comme un combat des légendes, avec cette volonté de les humaniser. L’envie était d’aller dans le passé, prendre des figures historiques et leur donner chair, en contrepoint des statues érigées aux héros. On voulait leur donner du désir, de la passion. Il y a effectivement tous les ingrédients du romanesque. Je disais à Adila, fais-nous un Shakespeare algérien, on n’en a pas! Après, on force le trait, on arrondi les choses, pour que le romanesque soit là et que l’on entre dans la tragédie classique, avec un découpage en actes.
Oui, vous avez une structure de tragédie grecque avec une histoire en cinq actes…
Oui, on aime beaucoup cela, c’était le cas dans notre film précédent (Kindil el Bahr, également co-écrit avec Adila Bendimerad, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes 2016 ; n.d.a.). En tant qu’Algérien∙nes nous sommes Africain∙es et du monde arabe. Mais on se sent aussi beaucoup Méditerranéen∙nes. La tragédie grecque nous appartient également. C’est comme Pasolini: quand je vois ses films, je le ressens comme étant aussi algérien. Dans les médias dominants, on coupe le monde en Nord-Sud, en Occident vs. le reste du monde, mais en réalité, la Méditerranée nous donne de nombreux points communs. Le film parle aussi de cela!
Il y a du romanesque mais aussi des figures de femmes fortes dans La Dernière reine ; cependant c’est presque Chegga, la première, qui est la plus forte dans son influence sur le sultan ; c’est elle aussi qui monte ensuite la rébellion…
C’est la plus politique oui. Zaphira est plus émotionnelle, instinctive – elle est forte par instinct de survie. On aurait pu faire un film classique avec une seule reine qui concentreraient tous ces aspects, mais on n’aime pas quand tout est écrit dès le départ, que le destin soit donnée dès la naissance, que l’on sache que ce serait une grande combattante, une très bonne politicienne et une super mère de famille. Même dans nos films précédents, on part d’un personnage, entre guillemets, ordinaire, et on filme sa transformation, le moment où il va se révéler aux autres et à lui-même. C’est pour cela qu’il était important d’avoir un pendant à Zaphira, cette première reine, stratège et conseillère politique qui est au plus près du pouvoir. Cela permet de créer un beau contraste entre les deux. Au début, quand on écrit très vite, de façon bête, on va créer une rivalité entre les deux femmes, mais avec le temps on se dit: c’est une convention qu’il y ait plusieurs femmes à l’époque, pourquoi seraient-elles rivales ? On a donc travaillé dans l’optique d’un rapport de sœurs. Chegga la stratège est Kabyle, issue d’une tribu guerrière, c’est donc un mariage politique, et le deuxième mariage avec Zaphira, c’est plus un mariage d’amour, elle vient de Miliana, une capitale culturelle à l’époque. Chegga sait bien que c’est un petit peu la petite qui débarque, le comportement de Zaphira l’énerve, mais quand il faut se serrer les coudes, elles se serrent les coudes. On trouvait beau de créer cette solidarité féminine et qu’elles prennent à leur manière les rennes de leurs destins. Zaphira est plus émotive, elle réagit principalement pour son fils alors que Chegga, plus pour la nation. Ce qui n’empêche pas Zaphira de faire des choses exceptionnelles par volonté de survie et pour son fils. Il y a différentes forces dans la vie, il y a la force politique, la stratégie, mais aussi la force de l’amour et la pulsion vitale qui déplace des montagnes. Il y a aussi cette reine des corsaires, Astrid, qui est aussi influente: Barberousse écoute plus sa compagne que ses compagnons. C’est elle qui lui dit « joue la montre, laisse-lui le temps de faire son deuil, étouffe les tentatives de rébellion », c’est elle qui le canalise. À la fin, elle dira: « je comprends cette femme, elle est comme moi ». C’est ce qui revient dans le récit : être la femme, seule, au milieu des loups. Ces femmes effacées de l’histoire on les retrouve partout, des Pharaonnes effacées, des palais détruits à plusieurs reprises ; souvent on retient des femmes dans l’histoire quand elles sont créditées de faits d’hommes, Jeanne d’Arc par exemple car elle a pris un glaive.
En Occident on pense souvent que cette partie du monde n’a pas d’histoire, mais souvent les populations elles-mêmes pensent qu’elles n’ont pas d’histoire. Était-il important de montrer cette histoire, à la fois au monde et aux concerné∙es ?
Oui, bien sûr car ce sont des racines coupées. Je suis franco-algérien né en France, quand Adila me parle de cette histoire je deviens comme fou : je me dis c’est génial pour le cinéma et en même temps cela me rend fier. On n’apprend pas cela à l’école, en France en tout cas pas. Je n’ai pas fait l’école algérienne, mais même si on en parle un peu, ce n’est pas assez. L’Algérie moderne a 60 ans, donc le roman national c’est la guerre de libération. C’est de ça que l’on va parler, comme en France on parle beaucoup de De Gaulle. Chaque pays a une figure nationale récente et c’est dommage, on oublie que l’Algérie c’est 3000 ans d’histoire, même plus quand on va dans le sud où il y a toutes ces gravures et peintures rupestres. L’accueil que reçoit en ce moment ce film de la part des Algérien∙nes, c’est celui d’une fierté retrouvée. En plus, on a fait l’effort d’être très sérieux sur les costumes, les décors, les personnages, les détails. En France, avec cette montée des extrêmes-droites négationnistes, tous les dérivés de Le Pen jusqu’à Zemmour disent qu’avant la France, l’Algérie c’était un caillou. Cela leur donne bonne conscience. En 1830, la majorité algérienne était alphabétisée. Par contre, l’armée d’Afrique, les soldats qu’ils nous ont envoyés étaient des analphabètes, des ex-prisonniers, Ils ont tout détruit, exterminé. La démographie avait chuté de deux tiers, c’est terrible, ça il faut le dire. C’est pareil, on parle toujours de la colonisation, mais il n’y a pas de films qui montrent cette réalité. Pour Alger, c’est Napoléon III qui a dit d’arrêter de tout détruire. Ce palais de la Jénina dont on parle dans le film, il a été détruit par l’armée coloniale dans les années 1850. Il y a juste les souterrains qui restent : quand Zaphira retrouve son fils dans les souterrains ce sont les vrais, Place des Martyrs, on a pu y accéder.
La musique est assez lyrique, elle n’est pas, comme on pourrait l’imaginer orientalisante. Comment a-t-elle été conçue ?
Au début, clairement, on pensait ne mettre que de la musique algérienne et médiévale, arabo-andalouse avec des morceaux anciens modernisés, avec un peu d’électronique. Très vite, on vu qu’avec les costumes et les décors, cela faisait trop. Cela risquait de donner un résultat kitsch. Les musiques et chansons enregistrées live appartiennent au patrimoine arabo-andalou, retravaillé par un spécialiste de cette période musicale. Il y a aussi la fête des corsaires pour laquelle on a travaillé un ancien raï. Pour la musique originale, nous nous sommes orientés vers des compositeurs qui ne sont pas Algériens, pour avoir un son nouveau. J’ai été mis en contact avec Evgueni et Sacha Galperine qui sont russo-ukrainiens et habitent en France depuis le début des années 90 – leur père était un grand compositeur (Youli Galperine). À partir de là, c’est tout un monde de la musique et de la culture qui s’ouvre: ils ont fait des films russes, français, des séries américaines ; ils ont un énorme talent. On leur a dit: le film est chargé, il y a beaucoup de dialogues, il ne faut pas une musique qui arrive par dessus, qui écrase, il faut quelque chose d’assez organique entre l’intime et l’épique. Ils m’ont proposé des choses et très vite, c’était ça. Ce qu’on entend à l’écran, c’est quasiment leur première proposition. J’aime beaucoup ce qu’ils ont fait sur les batailles, cet effet un peu tribal. Je leur avais dit que je voulais quelque chose de très terrien, et ils ont mis des percussions qui sonnent aussi un peu amérindien, en même temps très algérien. Je leur ai fait écouter quelques références, en leur disant : ne faites pas cela, mais c’est pour vous montrer d’où on vient. Les musiques algériennes sont à ‘image, le reste a été créé par les frères Galperine qui ont ce côté très lyrique qui vient de leur culture.
Les films de l’espace arabe sont souvent le fruit de coproductions multiples, avec souvent le pays arabe en question minoritaire ou avec un producteur du pays dont l’entreprise est basée en Occident. Avec Adila Bendimerad vous avez produit le film, il y a donc un apport majoritaire algérien…
Oui. Il est coproduit avec la France mais le rapport est de 65% Algérie – 35% France. Il y a Taïwan, car on a eu un fonds taïwanais, j’ai des amis là-bas, on y a fait les bruitages et les effets spéciaux, ainsi que l’Arabie saoudite qui s’est ouvert au cinéma. Il est important de garder son indépendance dans le financement afin de choisir ce qu’on raconte et comment on le raconte. Il ne faut plus que ce soit les autres qui racontent l’Histoire et les histoires pour nous.
Le film a été présenté en Première à la Mostra 2022 aux Giorni degli Autori, quelle importance cela a-t-il pour un film d’être dans un festival de cette envergure ?
La Mostra c’est la catégorie A des festivals, comme Cannes ou Berlin. Cela donne un grand coup de projecteur, en général, il y a moins de travail pour amener le film dans d’autres festivals. Mais il y a eu cet embouteillage lié au Covid qui fait que la Mostra a ajouté de nombreux films dans ses sections et on eu moins de presse qu’escompté. Notre film surprend un peu car il est dans un entre-deux: entre le film populaire et le film d’auteur. Certains professionnels du cinéma ne voient pas le côté auteur dans ce film. C’est pourquoi on a fait moins de festivals que le précédent, mais il est train de se produire ce que j’espérais au fond de moi: il fait un succès public. On a des retours incroyables. Justement, ce que vous disiez, l’aspect romanesque, les gens aiment beaucoup, alors que cela semble démodé pour les professionnels. Cela n’a pas de sens, c’est le plaisir de l’enfance et cela attire les gens. L’expérience collective d’aller voir ce genre de films est quand même magnifique. La première semaine de la sortie en France, on a regardé en détail les retours et on a été très heureux de constater qu’il y avait un public mélangé, des retraités aux ados, qui venaient voir le film. Chacun y trouve quelque chose. On peut aller encore plus loin – je dis ça car j’ai eu des retours –, les gens me disent le film est tellement beau ! La beauté peut renverser beaucoup de choses, peut conquérir le cœur des gens, leurs émotions. Il n’y a pas de films d’époque dans nos cinémas, j n’en ai pas trouvé à part Le Destin de Youssef Chahine (1997), et je me disais : c’est quand même grâce à lui et son film que je me suis fait une image de l’Andalousie, d’Averroès. Le cinéma c’est de la culture, même lorsqu’il est grand public !
D’Adila Bendimerad et Damien Ounouri; avec Adila Bendimerad, Dali Benssalah, Mohamed Tahar Zaoui, Imen Noel, Nadia Tereszkiewicz, Yanis Aouine, Lila Touchi, Mina Lachter, Selim Mokrani, Ahmed Zitouni, Tarik Bouarrara, Dimitri Boetto, Tenou Khilouli, Slimane Benouari, Halim Zreiby, Fethi Nouri, Rabih Oudjaout; Algérie, France, Taïwan, Arabie saoudite; 2022; 110 minutes.
Malik Berkati
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