Cannes 2017: compétition – The Meyerowitz Stories
The Meyerowitz Stories (New and Selected) de Noah Baumbach, présenté ce dimanche matin a la presse, s’est révélé une comédie familiale drôle et plaisante, suivant les lignes classiques du genre avec tous les plaisirs associés à une écriture intelligente et jubilatoire, servie par une distribution ingénieuse : Adam Sandler, Ben Stiller, Emma Thompson, Dustin Hoffman. Le photo call a été pris d’assaut après la projection.
A l’instar d’un film de Woody Allen, le film de Noah Baumbach distille un récit fait de regrets et de rivalités entre deux frères et une sœur et leur relation conflictuelle avec leur père. Les échanges, savoureux et souvent comiques, la déception que rencontre chacune des protagonistes avec la. Par instants, ce film fait songer à Hannah and her sisters ou au roman Les Corrections de Jonathan Franzen. Le travail de Baumbach rappelle celui de Rebecca Miller, qui apparaît ici dans un rôle secondaire.
La comparaison avec The Royal Tenenbaums de Wes Anderson surgit aussi à l’esprit puisque Ben Stiller partage l’affiche des deux films. Habituellement insupportable et plutôt potache, l’acteur améliore ici considérablement sa palette de jeux, oubliant son ironie habituellement plutôt indigeste et impassible pour un jeu plus contenu et prouvant qu’il peut être émotif dans un dernier discours. On avait toujours doute de sa capacité d’interpréter un rôle plus en retenue, plus en finesse. Voilà qu il parvient à prouver qu’il en est capable.
The Meyerowitz Stories peuvent manquer parfois de profondeur, empreintes d’un certain maniérisme qui ne fonctionne pas toujours entièrement: Noah Baumbach développe, au fil du récit, l’habitude de clore brusquement la scène à la fin d’une explosion d’effets tant de verbe que de situation pour entretenir l’effet comique et les en-têtes des chapitres sont quelque peu redondants, surlignant le contenu du chapitre à venir ave cune partie du titre entre parenthèses.
Un peu trop bavard, le film de Noah Baumbach demeure formidablement agréable et amusant, servi par un casting judicieux et talentueux qui sait mettre en relief avec justesse et délicatesse les différences entre les personnes prospères et les personnes infructueuses, réunissant manière délicate sur le plateau de théâtre lorsque les gagnants et les perdants sont liés par les valeurs familiales. En effet, on croit assister à une repensassions d’une pièce de théâtre tant le jeu de la vie distille ici une charge narrative quasi-romantique pour tenter de renouer les relations entre tous les membres de cette une famille, en particulier cette fratrie brisée.
Firouz Pillet, Cannes
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