j:mag

lifestyle & responsible citizenship

Cinéma / KinoCulture / Kultur

Crettaz, et comme l’espérance est violente, de Nasser Bakhti, rend un émouvant au sociologue valaisan et sort les écrans romands de Suisse romande le jour de la Toussaint. Rencontre

Pendant quatre ans, le cinéaste helvético-algérien Nasser Bakhti a accompagné Bernard Crettaz, récoltant des confidences exceptionnelles, réussissant la prouesse de dévoiler des facettes insoupçonnées du sociologue valaisan, connu comme «Monsieur Mort» dans ses émissions à la Radio suisse romande et pour ses cafés mortels.

Crettaz, et comme l’espérance est violente… de Nasser Bakhti
Image courtoisie Troubadour Films

Fils de paysans de montagne valaisans, Bernard Crettaz se destinait au séminaire pour répondre aux attentes de ses parents, en particulier de sa maman. Mais la vision d’une mini-jupe durant son travail d’été à Zinal le bouleverse et l’invite à changer de chemin. Bernard Crettaz part donc entamer des études de sociologie à Genève.

Novateur et engagé politiquement pour sortir l’Helvétie de sa suissitude conservatrice, Bernard Crettaz a levé le voile sur le tabou de la mort en invitant les gens à libérer la parole grâce à un espace convivial et bienveillant où exprimer leurs souffrances, la douleur de l’absence d’un être cher et le poids du secret.

Face à la caméra de Nasser Bakhti, Bernard Crettaz se questionne sur sa vie, sur ses convictions, sur sa foi et l’ultime passage approchant, il expose avec pudeur ses doutes. C’est avec sa finesse et son respect habituel que Nasser Bakhti récolte des confidences qui se révèlent presque des confessions.

Bernard Crettaz souhaitait être en paix avec lui-même le jour où la grande Faucheuse arriverait, et qu’il l’attendait dans son corps vieillissant qui le faisait tant souffrir. Au fil des mois et des ans, Nasser Bakhti a réussi la gageure d’entrer dans l’intimité du sociologue qui se livre avec une constante et émouvante pudeur : l’émotion affleure, palpable, alors que le sociologue évoque sa seconde épouse, Yvonne Preiswerk, en cachant pudiquement de sa main ses larmes. C’est avec Yvonne que Bernard Crettaz s’était spécialisé sur la question des rites mortuaires dans le Val d’Anniviers et avait créé en 1982 la Société d’études thanatologiques de Suisse romande avec sa compagne.

Nasser Bakhti s’est confié à notre microphone sur son travail avec sa femme, Béatrice, aux côtés de Bernard Crettaz, sur leurs conversations, sur le côté flamboyant et parfois cabotin du sociologue, de leur cheminement commun.

Crettaz, et comme l’espérance est violente… sort sur les grands romands ce 1er novembre, jour de la Toussaint et Fête des Morts, une date souhaitée par Bernard Crettaz que le cinéaste a réussi à exaucer.

Les nombreuses projections du film figurent sur le site du film. Nasser Bakhti sera présent les 1er et 2 novembre aux Cinémas du Grütli pour présenter son film.

Rencontre Nasser Bakhti:

 

Firouz E. Pillet

j:mag Tous droits réservés

Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

Firouz Pillet has 968 posts and counting. See all posts by Firouz Pillet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*