La 12ème édition des Athénéennes, jusqu’au 10 juin 2023, met à l’honneur la musique et le septième art avec un programme de propositions musicales multiples. Rencontre avec Audrey Vigoureux
Née à d’Aix-en-Provence, Audrey Vigoureux a quitté sa Provence natale pour parfaire ses connaissances à la Haute école de musique de Genève (HEM), sa ville d’adoption depuis 1999. À l’époque, Audrey Vigoureux découvre avec bonheur la scène alternative genevoise, des lieux d’émulation artistique qui lui sont toujours chers. Dans les années 2000, l’une des amies d’Audrey Vigoureux tient une galerie d’art aux Eaux-Vives où Audrey et deux amis pianistes – Marc Perrenoud et Valentin Peiry – jouent au chapeau les soirs de vernissage : « Les amis répondent présents et viennent même de Paris ». Malheureusement, la galerie d’art doit fermer et c’est alors que le trio de pianistes s’installe « dans la salle de l’Athénée 4, une ancienne chapelle située dans le centre-ville de Genève, au sous-sol d’un immeuble de charme », une salle qui donne le nom au festival des Athénéennes que les trois pianistes fondent en 2011. C’est dans la salle de l’Athénée qu’Audrey Vigoureux, Marc Perrenoud et Valentin Peiry permettent aux invité.e.s de jouer sur le magnifique Steinway D qu’un mélomane mécène leur a offert.
Au bout de quelques années, le succès est tel que la salle, dont la jauge est de cent-quatre-vingts personnes, est devenue trop petite. C’est au cœur de la Cité que le trio établit ses nouveaux pénates en investissant l’Alhambra, le temple de la Madeleine et l’Abri, des salles qui offrent une plus grande capacité d’accueil et une excellente acoustique.
Ce déménagement était un pari audacieux ! Pari réussi ! Le public a suivi et croît d’édition en édition, tout comme les propositions d’artistes qui affluent en nombre du monde entier. Le trio de co-directeurs met un point d’honneur à répondre à tout le monde.
Dès la première édition, les trois pianistes souhaitaient donner à leur festival une programmation bigarrée et ouverte à des styles musicaux variés, oscillant entre musique classique, jazz et créations contemporaines, décloisonnant les styles, « un leitmotiv » pour Audrey Vigoueux. Au fil des ans, ce choix s’est étoffé et le festival des Athénéennes accueille des genres musicaux comme la soul, le disco, la new wave, le funk, entre autres.
Le fil conducteur de cette édition étant le cinéma, de nombreux concerts permettent au public d’apprécier des morceaux désormais associés à des films devenus anthologiques.
Bons vivants, les trois pianistes à la tête des Athénéennes proposent agapes et nectars aux festivaliers, afin de combler tous les sens.
La particularité du festival permet au public d’assister, pour un seul billet, à l’intégralité des soirées et de prolonger l’aventure musicale jusqu’au bout de la nuit lors d’afters animées par des DJ de la région. Les nuits aux Athénéennes promettent d’être longues, peut-être même blanches !
La codirectrice du festival Les Athénéennes nous a confié quelles rencontres importantes ont jalonné son parcours et comment elle est tombée en amour avec le piano. Audrey Vigoureux, qui enseigne à la HEM, a souligné l’importance de la transmission et nous a aussi parlé, en toute humilité, de sa carrière comme soliste et chambriste, de son recueil de poèmes Apnée surveillée (BSN Press, 2022) et de son disque solo dont la sortie est imminente. Rencontre audio.
Firouz E. Pillet
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