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Le nouveau directeur du Sarajevo Film Festival  a vécu une édition troublante et pleine de mauvaises surprises

La ville fondée sous le nom actuel, vers 1461, fut habitée depuis néolithique. Le voyageur et diplomate vénétien, Caterino Zeno l’a appelé Sarraglio, dans les années 1400/1450.

— Image courtoisie Sarajevo Film Festival

Son histoire récente a été marquée par la guerre d’occupation serbe et le Siège, long de 1425 jours, qui a emporté 12 000 citoyens. Durant le conflit de quatre ans, la Bosnie-Herzégovine a officiellement perdu 100 000 habitants, mais le chiffre réel dépasse probablement les 250 000 personnes, assassinées où disparues.

Le Sarajevo Film Festival a été créé deux fois. D’abord en 1993 par le réalisateur Haris Pasovic et la créatrice de mode française, grande humanitaire, agnès b, de son vrai nom Agnès Bourgeois, qui a assuré la base matérielle de la manifestation et dessiné le fameux Cœur de Sarajevo. L’année suivante, Miralem Purivatra et sa femme Izeta Gradjevic, proche de la famille de l’ex-président Alija Izetbegovic, ont repris la manifestation qui cette année a eu lieu entre 11 et 18 août et fêté 29 ans d’existence.

Le premier jour, le meurtre sauvage d’une mère de 37 ans, habitante de Gradacac, petite ville située près de Tuzla à l’est du pays, a assombri la manifestation. Après lui avoir ôté la vie par plusieurs coups de couteau, son compagnon s’est suicidé, laissant dans le sang maternel, leur bébé de neuf mois, la petite Léna qui va bien aujourd’hui. L’agonie de la mère a été filmée en direct et 12 000 d’abonnés de Facebook l’ont vu mourir. Le public et les cinéphiles régionaux n’ont pas compris pour quelle raison le staff du festival n’a pas voulu commencer l’ouverture avec une minute de silence pour la victime et ses deux cousins.

Parfum du scandale

Le film du cinéaste serbe Rados Bajic a provoqué un vrai scandale. Dans le cadre de la présentation CineLink Drama Showcase de Telekom Srbija, les professionnels ont visionné les inserts d’une œuvre célébrant le mouvement tchetnik (mouvement nationaliste et paramilitaire serbe actif principalement pendant les deux guerres balkaniques et la Première et la Seconde Guerre mondiale, N.D.L.R.), fondé par Draza Mihailovic. Leurs héritiers ont été impliqués dans des atrocités et des crimes de guerre à Sarajevo et dans d’autres régions du pays, pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine (1992-1995).

Jovan Marjanovic, le nouveau directeur du festival qui travaille au SFF depuis 1999, est un producteur brillant, il est le représentant de la Bosnie-Herzégovine dans le comité d’Eurimages et un des conseillers du Torino Film Lab. Il a obtenu un master de management de l’industrie cinématographique à la Cass Business School City de Londres. Face aux réactions, il a essayé de calmer l’opinion publique en expliquant que Telekom Srbija avait trompé le festival sur le contenu du film. Mais le cinéaste Bajic, connu pour ses réalisations très nationalistes, voire fascistes, a expliqué avoir été invité par le directeur et ses collaborateurs en juin dernier. Son film The Heroes of Halyard n’est pas encore été terminé, il n’en a présenté que des extraits à l’industrie. Lire ici le communiqué du festival.

Les réalisateurs Mark Cousins, Lynne Ramsay et Charlie Kaufman ont reçu le Cœur d’honneur de Sarajevo.

Le jury des films de fiction, présidé par l’actrice australo-polonaise Mia Wasikowska, a attribué Cœur de Sarajevo du meilleur film à Blackbird,Blackbird,Blackberry une coproduction suisse et géorgienne d’Elene Naveriani. Philip Sotnychenko a obtenu le Prix de la meilleure réalisation pour son long métrage La Palissade. Ekaterine Chagelishvili fut proclamée meilleure actrice pour le rôle dans Blackbird, Blackbird, Blackberry et Jovan Ginic s’est vu attribuer le titre du meilleur acteur, grâce à son interprétation du personnage principal dans le film Last Country.

Parmi les 49 titres, répartis en quatre compétitions – longs et courts métrages, documentaires et films d’étudiants – il y a eu 22 premières mondiales, deux internationales, 22 régionales et trois nationales.

Le palmarès entier

Djenana Djana Mujadzic

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Djenana Mujadzic

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