Rencontre avec Luc Jacquet pour son documentaire Voyage au pôle Sud
Depuis plus de trois décennies, Luc Jacquet parcourt la planète, des sous-bois en compagnie d’un renard à la canopée en passant par l’Antarctique qui, malgré les difficiles conditions pour y accéder, ne cesse de l’attirer. Depuis, il y a passé près de quatre années de séjour cumulé. Cette attraction magnétique est la « morsure de l’Antarctique », que les mots ne parviennent pas à expliquer. Lors d’un ultime voyage, Luc Jacquet partage ses réflexions sur l’étrange magnétisme qu’exerce ce continent en voie de disparition et choisit le noir et blanc pour transmettre l’immensité de cette vaste étendue blanche.
Le réalisateur français de La marche de l’empereur (2005), film qui lui a valu un Oscar en 2005, présentait son nouveau documentaire, Antarctica Calling pour la version internationale et Voyage au Pôle Sud pour la version française, au Festival du film de Locarno qui lui a décerné le Kids Award la Mobiliare le soir du 7 août. Cette soirée fut marquée par l’intervention de deux activistes écologistes qui interrompaient la cérémonie pour se coller à l’estrade alors que le directeur artistique du Festival du film de Locarno, Giona A. Nazzaro, s’apprêtait à accueillir Luc Jacquet sur la scène de la Piazza Grande, avant la projection de son nouveau film. Luc Jacquet a pu échanger avec elles et eux, leur faisant part qu’il partage les mêmes inquiétudes, mais qu’il préfère une forme pacifique à la violence pour exprimer ses peurs quant à l’avenir de la planète.
Luc Jacquet signe un film très personnel qui se veut une invitation à un voyage poétique et pictural.
Interviewé lors de sa venue à Genève pour l’avant-première du film au Cinéma Nord-Sud le soir de son anniversaire, Luc Jacquet s’est confié sur son attirance magnétique pour le Continent blanc, sur ses peurs quand il apprend qu’une colonie de manchots empereurs vient de perdre la vie lors de l’effondrement d’un bloc de la banquise, des réponses que nous devons apporter aux jeunes générations, des solutions à envisager et de son projet sur la mort des récifs de corail en Polynésie française, dont il vient d’arriver. Rencontre :
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Firouz E. Pillet
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