Solidaires dans l’action: À la découverte des organisations de la société civile actives pour les réfugiés
Les uns l’appellent « la crise des migrants » d’autres « crise des réfugiés », il n’en reste pas moins que le terme crise interpelle, tout comme cette confusion sciemment entretenue entre les termes migrants et réfugiés.
Il va de soi qu’avant tout nous parlons d’êtres humains. À cet égard, ils se ré-individualisent pour sortir de la masse des catégories, chiffres et statistiques. Mais comme il faut quand même parler chiffres : selon le rapport du HCR 2016, un triste record avait été atteint avec environ 65,3 millions de personnes – l’équivalent d’une personne sur 113 ou, pour être encore plus concret, 24 personnes en moyenne forcées de fuir chaque minute – déracinées par le conflit et la persécution à travers le monde en 2015. À ce nombre effarant, s’ajoute celui terrifiant de ceux qui meurent lors leur fuite ou subissent de graves violences lorsqu’ils sont bloqués dans certains pays.
Un autre signe extrêmement alarmant : les enfants représentaient 51% des réfugiés dans le monde en 2015, selon les données que le HCR a pu recueillir dont beaucoup ont été séparés de leurs parents ou voyageaient seuls.
En ce moment trois pays génèrent la moitié des réfugiés dans le monde : la Syrie (4,9 millions), l’Afghanistan (2,7 millions) et la Somalie (1,1 million) représentaient à eux trois plus de la moitié des réfugiés relevant de la compétence du HCR alors que la Colombie (6,9 millions), la Syrie (6,6 millions) et l’Iraq (4,4 millions) compteraient quant à eux le plus grand nombre de personnes déplacées internes.
Malgré l’hystérie collective qui agite l’Europe depuis que l’Allemagne avait décidé d’accueillir 1 million de réfugiés, le rapport montre que la grande majorité des réfugiés dans le monde se trouvaient dans des pays en développement de l’hémisphère Sud. Au total, 86% des réfugiés relevant de la compétence du HCR en 2015 se trouvaient dans des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire non loin de situations de conflit avec l’exemple emblématique du Liban qui accueille le plus grand nombre de réfugiés par rapport au nombre de sa population.
Le rapport 2017du HCR n’est pas encore sorti, mais même si nous voyons moins d’images bouleversantes sur nos écrans depuis que la « route des Balkans » a été fermée, il n’en reste pas moins qu’un nombre terrible d’enfants, de femmes et d’hommes continue à nourrir les scandaleuses statistiques des individus qui meurent et souffrent sur les mers, dans les déserts et les routes dangereuses de ce monde.
Il y a les gens qui crient leur haine, qui créent la division, qui distillent la peur dans la population. Mais il y a également ceux, plus nombreux, que l’on entend moins car occupés à aider par des actions citoyennes et solidaires ceux qui viennent demander refuge.
À cet égard, la Journée nationale des réfugiés du 17 juin 2017 sera l’occasion de participer à un événement – Solidaires dans l’action – organisé à Lausanne à l’intention de toutes les personnes qui souhaitent s’engager bénévolement auprès des réfugiés mais ne savent pas comment ni à qui s’adresser. Une vingtaine d’organisations de la société civiles y présenteront leurs activités dans un parcours interactif, sous forme de speed-meeting. Cet événement s’inscrit dans la campagne « Annoncer la couleur pour une Suisse humaine ».
Pour ceux qui ne pourraient s’y rendre, le site www.annoncer-la-couleur.ch procure de nombreuses informations pratiques ainsi que des exemples d’initiatives et témoignages.
Malik Berkati
SOLIDAIRES DANS L’ACTION
Espace Dickens, Rue Dickens 4 à Lausanne
Samedi 17 juin 2017
Programme
15h30 Accueil
16h00 Speed meeting – À la rencontre de la société civile qui s’engage
17h30 Parcours libre
18h30 Apéro dinatoire Suisse-Syrie
20h00 Choréoké du monde – danse et musique
22h00 Fin
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