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Visions du Réel 2024 – Kamay d’Ilyas Yourish & Shahrokh Bikara remporte le Prix interreligieux pour un long métrage de la Compétition Internationale. Rencontre avec Ilyas Yourish et sa protagoniste Freshta Khawari, tou·te·s deux du peuple Hazara d’Afghanistan

Le peuple Hazara est l’une des principales ethnies en Afghanistan, principalement concentrée dans les régions montagneuses centrales du pays. Historiquement, les Hazaras sont marginalisés et discriminés en raison de leur origine ethnique, leur langue d’origine persane et leur religion (la plupart sont musulmans chiites), après avoir subi une épuration ethnique au 19e siècle après des velléités d’auto-détermination. Depuis, les Hazaras subissent des persécutions et des violences systématiques de la part de certains groupes ethniques majoritaires en Afghanistan. C’est dans ce contexte que le 19 novembre 2017, une jeune fille hazara, Zahra Khawari, s’est suicidée alors qu’elle fréquentait l’Université de Kaboul. Kamay lève le voile, de manière poétique et parfois pudiquement allusive, sur la lutte pour connaître la vérité et surtout la responsabilité de la mort de l’aînée de la famille. De justice, il n’en sera évidemment pas question, mais au moins de recevoir les effets personnels de la jeune fille en rétention chez les autorités judiciaires.

— Freshta Khawari – Kamay d’Ilyas Yourish & Shahrokh Bikara
Image courtoisie Visions du Réel

Les cinéastes, eux-mêmes issus de cette communauté, prennent comme angle narratif celui de la jeune sœur de Zahra, Freshta, qui préserve sa mémoire en continuant à récolter la plante kamay qui pousse sur le territoire hazara, si chère à l’étudiante qui voulait en faire son sujet de thèse. Freshta, très affectée, comme toute la famille, par la perte de sa sœur, se retrouve elle-même à la croisée des chemins : ce sera elle la prochaine à entrer à l’université. Elle sera donc notre guide dans ce récit, à travers sa voix hors champ qui parle à sa sœur, récolte ses souvenirs en même temps que les plantes et transporte cette infinie tristesse dont on sent qu’elle est à la fois le souffle de la douleur intime tout en portant en elle celle de tout un peuple.

L’histoire de la région étant celle qu’elle est, percluse de conflits interrégionaux comme de guerres par procuration (proxy war), le sort de la famille Khawari, comme de millions d’Afhgan·nes, va se heurter au retour des Talibans au pouvoir en août 2021. Depuis, les jeunes filles n’ont plus accès à l’école quand elles atteignent  l’âge de 12 ans.

Rencontre avec avec Ilyas Yourish et Freshta Khawari qui vit à présent avec sa famille en Europe où elle poursuit ses études.

Les Hazaras sont une minorité ethnique de l’Afghanistan (et du Pakistan) largement méconnue en Occident. Savez-vous pourquoi vous êtes une sorte d’angle mort de l’histoire tragique de cette région?

Ilyas Yourish : Il existe un récit nationaliste afghan qui affirme que tout le monde dans le pays est afghan et partage la même culture, les mêmes valeurs, et que toutes les barrières passées mènent finalement au cimetière. C’est ainsi que l’histoire officielle a été présentée à l’Occident. C’est l’une des principales raisons de la censure de l’identité des Hazaras. D’autre part, la communauté internationale n’a jamais vraiment essayé de creuser sa compréhension du pays, elle a simplement accepté ce qui lui était présenté par l’élite de Kaboul. Par la suite, les pays occidentaux ont continué à regarder l’Afghanistan à travers ce prisme, depuis la vision de Kaboul, en éludant totalement la narration des différents groupes ethniques du pays, la considérant comme une conversation contre-productive qui va à l’encontre de l’unité nationale.
Je souhaite également aborder la question de la « minorité ». Bien que les Hazaras soient souvent désignés comme une minorité, nous ne nous identifions pas aisément à ce terme. En l’absence de recensement précis, la répartition de la population selon ses caractéristiques ethniques et linguistiques reste floue, souvent en raison de considérations politiques. La notion de majorité est également sujette à débat ; selon le nationalisme afghan, les Pachtounes sont considérés comme majoritaires, suivis des Tadjiks, tandis que d’autres groupes sont catégorisés comme des minorités. En réalité, cette distinction est source de nombreuses discussions sur la répartition des ressources et de la richesse nationale. La marginalisation des Hazaras se reflète dans l’isolement de leur région, dépourvue d’infrastructures de base telles que routes, électricité et développement urbain. La nécessité de moderniser la région est évidente, mais les ressources allouées sont insuffisantes. Nous préférons être reconnus en tant que peuple Hazara, plutôt que simplement une minorité.

Mais cette discrimination et cet angle mort dans la perception de ce peuple dans le monde ont une histoire longue et complexe…

I.Y. : C’est un moment historique pour nous, car c’est la première fois que notre histoire est racontée de notre propre perspective. Après l’insurrection et la répression qui ont suivi le soulèvement au 19e siècle, nous avons subi cent ans de discrimination systématique, de répression de nos voix, d’ignorance et de censure, contribuant ainsi à propager des idées fausses sur notre pays, comme celle selon laquelle nous sommes tous simplement afghans. Cependant, je tiens à souligner que j’ai parcouru vingt-huit des trente-cinq provinces d’Afghanistan entre 2014 et 2018 en tant que chercheur, contribuant à de nombreuses publications de recherche. J’ai eu l’occasion de discuter avec de nombreuses personnes issues de diverses ethnies, et j’ai constaté un lien profond entre nous. Nous nous aimons, nous nous protégeons, nous nous accueillons mutuellement. Nous vivons ensemble, nous coexistons. Ce n’est pas une question de personnes, mais plutôt un reflet du système du pays qui divise les gens le long de lignes ethniques.

Votre approche de la cinématographie est très réfléchie : la caméra est toujours positionnée avec précision, suivant les mouvements de l’action, parfois agitée, comme lors des scènes en voiture, parfois calme, s’attardant sur les détails et les espaces, jouant avec les profondeurs de champ. Pourriez-vous nous parler de votre démarche cinématographique ?

I.Y. : Eh bien, je n’ai pas étudié le cinéma, mais le journalisme. Cependant, c’est amusant – à un moment donné, l’un de mes professeurs a sorti une vieille caméra et nous a invité·es à regarder à travers son objectif pour observer le monde. J’ai obtenu mon diplôme en journalisme, mais c’est véritablement le cinéma qui m’a inspiré, et avec mon collègue, j’ai développé un langage cinématographique. Pour moi, la caméra puise son inspiration dans son environnement. Ce n’est pas tant une question de technique, mais plutôt de l’espace, de l’emplacement, qui nous inspirent et confèrent une profondeur aux images. En parlant de cinéma, mes préférences vont vers des œuvres qui ne se concentrent pas uniquement sur un événement central, où tout tourne autour de l’action devant la caméra.
La manière dont je conçois le cinéma, c’est comme un médium qui plonge plus profondément que l’événement lui-même. Il explore les conditions humaines et, dans un monde où l’attention est captée par une multitude de distractions, où les plateformes de streaming rivalisent pour attirer notre regard, où les narrations oppressives sont imposées, nous cherchons souvent des événements extraordinaires pour nous divertir, pour avoir l’impression de contempler de l’art. Pourtant, ce en quoi je crois, c’est que nous n’avons pas besoin d’événements extraordinaires pour observer la condition humaine. C’est la simple existence des êtres humains qui constitue l’événement en soi. Ainsi, je veux dire que mon approche cinématographique est le fruit de cette perception, combinée à un processus de développement long de six ans.

La production du film a duré six ans?

I.Y. : Zahra s’est suicidée le 19 novembre 2017, et seulement deux jours après, lorsque les étudiants ont commencé à protester, nous avons allumé la caméra. La dernière prise a été réalisée le 20 juillet 2021. Ensuite, des tournages à distance ont été organisés en février et mars 2022. Entre-temps, il y avait des périodes de voyages et des interruptions, pendant lesquelles nous visionnions, travaillions sur le montage et écrivions, car l’écriture est un processus qui demande beaucoup de temps. Lorsque je parle de six ans, cela inclut également la période où la production a été interrompue pendant quelques mois en raison de l’effondrement du régime. Cependant, le travail n’a jamais cessé, car nous devions évacuer tous les membres de l’équipe, les personnages du film et la plupart de leurs familles.
Grâce à la mobilisation de la communauté internationale du cinéma, nous avons reçu une aide précieuse. Je considère donc que cette assistance fait partie intégrante du processus de création cinématographique. Une chose que je tiens à souligner, c’est que généralement, comme le dit un de mes amis : « Nous mourons pour figurer dans les photographies du magazine Time afin d’obtenir une attention médiatique ». Cette dynamique a, jusqu’à présent, caractérisé les relations entre les créateurs et leurs sujets. Pendant des années, les cinéastes internationaux et les journalistes venaient dans notre beau pays pour chercher des histoires intéressantes, nous suivaient, réalisaient des films selon leur propre perspective, puis repartaient, nous laissant toujours à notre lutte. Pour nous, faire des films n’est pas seulement une question de cinéma, mais de communauté. Dans ce cas, il s’agissait également de la famille. Nous voulions rompre cette dynamique, car nous ne voulions pas simplement réaliser un film et puis partir. Pour nous, nos sujets ne sont pas des sujets, mais des partenaires de création, ils font partie intégrante de notre travail. C’est pourquoi, après l’effondrement, nous avons consacré des mois entiers à aider les membres de l’équipe et les protagonistes du film.

Le montage de votre film est également audacieux, avec des ellipses entre les images, le récit et la temporalité. Vous travaillez également beaucoup avec les sons des éléments naturels, ce qui donne beaucoup d’atmosphère à votre film…

I.Y. : J’ai été élevé avec la poésie persane et j’ai une grande affection pour elle. Même notre langage, dans une certaine mesure, est assez poétique. Ainsi, la poésie a été une source d’inspiration fondamentale pour la création du film. En parlant de poésie et de cinéma, le son plonge vraiment le spectateur au cœur de ce qu’il voit. Au début, la gestion du son était un défi, car nous ne disposions pas du matériel adéquat pour capturer les sons. Nous avons dû nous contenter d’un équipement minimal, emprunté à droite et à gauche. Cependant, dès les premières séances de montage dans notre modeste studio, nous avons réalisé à quel point le son ajoutait de la profondeur à notre travail. Nous avons ainsi développé cette idée au fil du temps. Nous avons pensé que le son ambiant pouvait enrichir la perception visuelle, et avec l’aide de notre monteur et de notre concepteur sonore, il est devenu un élément essentiel de l’expérience cinématographique. C’était un processus assez instinctif au départ, car nous ne pouvions tout simplement pas ignorer l’impact du son. Une fois de plus, l’environnement a joué un rôle crucial dans notre processus créatif, fournissant les éléments essentiels dont nous avions besoin.

Comment la caméra a-t-elle été acceptée et quelles ont été les difficultés ?

Freshta Khawari : Après le décès de ma sœur, Ilyas est venu seul chez nous, sans caméra. La première fois que j’ai vu la caméra, c’était un outil très intrigant pour moi. Être devant la caméra était une expérience totalement nouvelle. Après avoir passé du temps avec ma famille et avoir finalement accepté de participer au film, c’est à ce moment-là que nous avons progressivement accepté la présence de la caméra, et que j’ai commencé à m’y habituer.

I.Y. : Ce qui était fascinant dans cette relation, c’est que nous ne filmions pas seulement la vie de Freshta, mais nous la mettions aussi beaucoup en avant. Nous avons remarqué qu’elle pouvait parfois sembler ne pas apprécier cela. C’était donc une sorte d’interaction. Au début, Freshta n’était pas très à l’aise avec la caméra. Cependant, au fur et à mesure que nous avancions et que nous discutions du film, elle commençait à voir son importance. Je pense que toutes les discussions que nous avions étaient cruciales pour la famille. La confiance s’est construite car ils nous ont confié leur vie pour une cause que nous avions en commun, celle de Zahra. C’est à ce moment-là que la caméra est devenue une extension de moi-même. Je n’étais pas simplement présent en tant qu’individu, mais avec une caméra. C’était une dynamique particulière. Plus la famille nous faisait confiance, plus elle se sentait à l’aise devant la caméra. Cependant, je dois admettre que parfois, nous avons ennuyé Freshta en la filmant (rires).

Parfois, on a l’impression que vous mettez la famille en situation, est-ce seulement une impression ?

Je ne le formulerais pas ainsi. Je dirais que ce n’est pas une reconstitution. Pour moi, la frontière entre la fiction et le documentaire est floue. Le cinéma a ses propres outils pour raconter une histoire de manière cinématographique, et c’est ce que nous avons utilisé. Rien dans ce film n’est une reconstitution ou une mise en scène. Laissez-moi vous donner un exemple : il y a eu des moments où nous avons vu Freshta marcher dans la montagne, mais nous n’avions pas la caméra avec nous ou nous n’étions pas prêts à filmer. Dans ces cas-là, nous lui avons demandé de refaire la même action une fois que nous étions prêts. C’était une dynamique particulière, mais tout ce que vous voyez se déroule devant la caméra. En ce qui concerne les effets personnels, la valise de Zahra avait été confisquée par les autorités, puis après un long combat, rendue à la famille. Au départ, nous ne savions pas que ces effets personnels étaient là, mais à un moment donné, nous en avons parlé et la mère a dit qu’ils étaient en leur possession, mais qu’elle ne les avait pas regardés. C’est ainsi que la mère a décidé d’ouvrir la valise devant la caméra. Je considère ce processus comme une co-création, surtout avec Freshta, qui participait activement à la manière dont son histoire était racontée. Elle partageait souvent ses idées avec nous, contribuant ainsi à façonner le récit. À un moment donné, lors de la prise de vue où de nombreux membres de la famille étaient présents, j’ai demandé à faire un portrait de famille. En leur disant de penser à Zahra en regardant la caméra, j’ai remarqué un changement dans leurs regards. Ils semblaient vraiment chercher à communiquer avec elle à travers l’objectif, et c’est ainsi que cette prise particulière, que j’apprécie beaucoup, est née.

Freshta, avez-vous participé à l’écriture du texte que vous avez dit en voix off ?

F.K. : Lors des funérailles de ma sœur, une parente de ma mère, qui est comme une grand-mère pour moi, a chanté une chanson pour elle. Lorsqu’ils m’ont d’abord demandé de participer avec ma voix, c’est la première chose que j’ai faite : chanter.

I.Y. : En plus de cela, la trajectoire narrative de cette histoire est basée sur les réflexions de Freshta sur sa perception de l’histoire, dès la toute première fois où je l’ai interviewée. Donc, ces grandes idées du film, comme le sentiment de perte de Zahra, ses souvenirs et son désir d’aller dans la même université, tout cela vient de notre première interview. Ensuite, cela s’est développé et la narration est devenue une co-écriture. Elle écrivait parfois ou envoyait des messages vocaux, puis je rédigeais quelque chose que je lui présentais. Elle le réécrivait ensuite, et parfois, elle enregistrait simplement ce qu’elle voulait dire. Mais c’était un processus long. La narration que vous entendez maintenant a été enregistrée en Allemagne, après leur départ du pays. Donc, la douleur que vous percevez est aussi celle de quelqu’un qui est maintenant de la diaspora, déplacée. Les enregistrements que nous avions précédemment étaient plus ou moins les mêmes mais dans un autre contexte. Elle était toujours chez elle. Peut-être avez-vous remarqué que la narration est au passé, donc elle réfléchit au passé dans cette narration, essentiellement après avoir tout perdu. C’est à ce moment-là qu’elle a eu cette idée de vouloir parler avec Zahra en voix off.

Freshta, vous dites dans le film:  «pour nous le kamay est plus qu’une plante »…

F.K. : Le kamay est effectivement bien plus qu’une simple plante pour moi. J’ai perdu ma sœur alors que je cueillais du kamay pour ses recherches de thèse. La situation était difficile à l’époque, mais ma sœur Zahra et moi étions ensemble, nous cultivions ensemble, je participais de loin à son travail d’étude. Il y a énormément de souvenirs qui y sont associés. C’est pourquoi ils ont choisi ce titre, car cette plante évoque ces moments particuliers. Le kamay lie les souvenirs et symbolise la proximité que j’avais avec ma sœur.

Les sujets de thèse de Zahra ont été rejetés les uns après les autres. Est-ce une discrimination générale ou est-ce lié à un professeur en particulier avec lequel Zahra a eu affaire ?

F.K. : Ce n’était pas seulement Zahra. De nombreux cas similaires à celui de Zahra se sont produits pour des jeunes femmes venant de régions éloignées. Les professeurs abusent de nous pour des « choses » [le traducteur : « elle ne précise pas pour quoi »]. Ils demandaient beaucoup de choses et cela arrivait tout le temps. Mais c’était la première fois que quelqu’un se suicidait à cause de cela. J’ai moi-même étudié à l’université et je comprends la difficulté d’être une femme à l’université et le traitement que nous subissons. Je n’ai pas moi-même vécu une expérience particulière, mais cela est également arrivé à des amies. C’était un gros problème, c’est pourquoi j’ai finalement décidé de quitter l’université.

Cela arrive seulement aux femmes hazaras ou aux femmes en général?

I.Y. : Je dirais que c’est l’un des pires endroits au monde pour être une femme. Mais lorsque vous êtes hazara, il s’ajoute une autre dimension, celle de la discrimination basée sur l’ethnie qui vient soutenir un agenda national. Comme l’a souligné Freshta, Zahra n’était pas la seule femme à être poussée dans ses retranchements, mais elle a été la première à protester radicalement à ce sujet en mettant fin à ses jours.

C’était un acte de résistance…

I.Y. : Bien sûr, c’est un acte de résistance, un acte de protestation. Zahra s’est suicidée parce qu’elle ne voulait pas être une victime. Pourquoi ensuite les étudiantes ont-elles protesté en quittant l’université ? Parce qu’il n’y avait pas d’autre moyen. Personne ne les écoutait, on les ignorait simplement car c’est une société dominée par les hommes. Ainsi, Zahra avait un message, et je suis reconnaissante que nous puissions désormais porter ce message dans le monde.

Vous vivez à l’étranger à présent, vous Ilyas en Belgique et vous, Freshta, où êtes-vous ?

Cela fait deux ans que ma famille et moi sommes en Allemagne. Nous sommes heureux·euses d’être en sécurité et de pouvoir étudier, mais nous sommes isolé·es : là où nous sommes, il n’y a pas d’Hazaras, nous ne pouvons pas parler notre langue avec d’autres membres de la communauté, nos montagnes, notre village nous manquent. Mais nous avons la chose la plus importante : la sécurité et la possibilité de poursuivre nos études.

D’Ilyas Yourish & Shahrokh Bikara; Afghanistan, Belgique, Allemagne, France; 2024; 106 minutes.

Malik Berkati

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