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Cannes 2019 :  la cinéaste québécoise Monia Chokri fait l’ouverture de la section Un certain regard en tant que cinéaste avec La femme de mon frère

Monia Chokri est connue comme actrice québécoise sur la scène internationale. Elle suit jusqu’en 2005 une formation de comédienne au Conservatoire d’art dramatique de Montréal est présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2019.

En plus d’avoir joué dans plusieurs pièces de théâtre à Montréal, ville dans laquelle elle est née, elle a obtenu des rôles très différents dans les derniers films présentés au Festival de Cannes par les cinéastes québécois les plus connus hors du Canada: Denys Arcand et Xavier Dolan.

Invitée avec son équipe à monter sur la scène de la Salle Debussy pour la présentation de son premier long métrage, Monia Chokri a d’abord accueilli le public en arabe puis a déclaré :

Il y a quelques années, j’ai été révélée comme actrice à Cannes. J’espère être révélée comme réalisatrice avec ce film, cette année.

A Montréal, en plein hiver, Sophia (Anne-Élisabeth Bossé), jeune et brillante diplômée en philosophie mais sans emploi, vit chez son frère Karim. Leur relation fusionnelle est mise à l’épreuve lorsque Karim (Patrick Hivon), séducteur invétéré, tombe éperdument amoureux d’Eloïse (Evelyne Brochu), la gynécologue de Sophia…

La femme de mon frère suit les inquiétudes existentielles de Sophia qui ne parvient à conserver une relation tant elle partage une relation exceptionnelle avec son frère. Toujours de mauvaise humeur, ronchonne, nombriliste voire complètement égocentrique, Sophia est toujours au centre du focus, toujours au centre de l’action. Autour d’elle gravitent quelques personnes dont les parents, excentriques qui vivent mieux depuis qu’ils ont divorce ; quelques amis avec lesquels Sophia fait la foire et découvre qu elle est enceinte.

La femme de mon frère de Monia Chokri
Image courtoisie Festival de Cannes

Ce film s’attarde à la relation entre une sœur et un frère qui sera ébranlée par la nouvelle relation amoureuse de ce dernier. La distribution réunit aussi Évelyne Brochu, Micheline Bernard, Magalie Lépine-Blondeau, Mani Soleymanlou et Sasson Gabai.

« Il y a peu de films sur la relation frère-sœur», estime Monia Chokri. De ce point de départ, elle a fini par rendre un hommage à la famille au sens large, à travers son premier long-métrage.

En évoquant des relations intenses au sein d’une famille, le film de Monia Chokri fait inexorablement penser au cinéma de Xavier Dolan, dont elle est très proche. Elle a d’ailleurs salué sa présence dans la salle.

Il existe une parenté assurément. Par contre, nos univers sont différents : lui traite souvent de la banlieue, d’univers kitsch, je suis plus dans les milieux universitaires

souligne-t-elle, à propos du réalisateur dont elle lit tous les scénarios depuis les débuts.

La femme de mon frère se penche sur la relation entre Sophia, une jeune femme qui galère après sa thèse et logeant chez son frère Karim, séducteur impénitent et complice de toujours. Jusqu’à ce que ce dernier tombe amoureux de la gynécologue de Sophia, ce qui va chercher à rompre les équilibres et plonger cette dernière dans un désarroi profond, particulièrement surligné à l’écran  et qui finit par exaspérer très rapidement. Un personnage en forme d’alter ego surdimensionné qui n’inspire, malheureusement pour elle et peut-être pour les spectateurs, aucune empathie ni compassion tant Sophia est centrée sur elle-même.

Pourtant, Monia Chokri a travaillé quatre ans sur son film, avant qu’il ne puisse voir le jour. Vu les applaudissements et les cris poussés par le clan québécois lors de la soirée, son film semblait très attendu par ses compatriotes.

Monia Chokri a continué à tourner dans des films en parallèle et espère à l’avenir mener les deux carrières de front.

Mon rêve serait de croire à 100% à mes projets de réalisatrice. Je vais me faire plus rare à l’écran

affirme-t-elle.

Cette protagoniste laisse un sentiment d’hystérique incontrôlable. Elle finit par s’ouvrir quelque peu aux autres alors que sa conseillère lui propose un poste d’enseignement de français dans un centre pour migrants. Quand Sophia rechigne à prendre ce poste car elle a quarante-cinq minutes de métro pour s’y rendre, sa conseillère lui rétorque : «Tu vas refuser ce poste alors que ces personnes ont risqué leur vie en traversant des océans pour venir ici ?»

Vu certains prix ces dernières éditions ; ce film risque bien de décrocher un prix . . .

Firouz E. Pillet, Cannes

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Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

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