Carmen l’audition – Un spectacle itinérant tout public, en plein air dans les communes genevoises, jusqu’au 15 septembre

Avant d’investir son nouveau lieu en janvier 2022, Le Théâtre de Carouge propose, en coproduction, une pièce tirée du programme TKM Théâtre Kléber-Méleau à Renens – Carmen l’audition mise en scène par Omar Porras et le Teatro Malandro, librement inspiré de l’opéra de Georges Bizet. La collaboration avec les communes permet d’amener le spectacle vers le public et, mis à part à Gy où une participation de 5 francs est demandée, le spectacle est gratuit. Une bonne occasion d’assister à du spectacle vivant sans barrière financière !

L’entame et l’intrigue de Carmen l’audition sont simples : Un metteur en scène, El Director (Omar Porras), rêve de monter Carmen. Il ne lui reste plus que sept jours pour trouver sa Carmen idéale, il procède donc à une audition. Vont donc se succéder différentes Carmen, toutes plus inattendues les unes que les autres, laissant place à une large palette de caractères, de voix et d’univers musicaux. Aussi incongru que cela puisse paraître, il y a de la Carmen dans tous ces personnages. Serait-ce à dire qu’il de la Carmen en chacun.e de nous ? C’est l’idée qui transparaît de la mise en abîme beaucoup plus composite que ne laisse entendre l’entame.

Spectacle multiforme, Carmen l’audition est tonifiant, ébouriffant dans son mélange des arts (burlesque, danse, cirque, acrobatie, musique, marionnettes, transformisme) et entraîne le public dans cette course folle à la quête de Carmen. L’équipe, masquée et grimée, parfaitement rodée et maîtresse de la conduite de sa pièce, interagit avec le public, l’encourage à participer et, si au début il est un peu timide et réservé, au fil du spectacle il applaudit, chante, bat la mesure de manière spontanée.

Omar Porras, outre le fait de jouer avec l’opéra de Carmen dans son intemporalité, il y ajoute des éléments de  contemporanéité cathartiques faisant allusion à l’épreuve collective de la pandémie, avec des allusions aux théâtres fermés, à la culture empêchées, à la vaccination, aux comportements irrationnels – on y entend même Alain Berset annonçant le semi-confinement qui avait suivie d’un assaut sur le papier toilettes. Le burlesque, l’humour, la facétie sont omniprésents, mais sous cette légèreté, ce divertissement, pointe un sentiment plus profond ; des scènes de franc comique sont contrebalancées par des moments de pure émotion. Une scène marque particulièrement, tout d’abord parce que c’est l’air le plus connu de Carmen, celui du « prends garde à toi ! » dans L’amour est un oiseau rebelle, interprété avec aisance et retenue par la soprano Mashal Arman, et, dans sa mise en scène fait écho à l’actualité que nous vivons en ce moment, la Carmen orientale qui se présente au public est voilée de la tête aux pieds, avant de découvrir son visage, sans masque, à la fin de l’aria. Quand on sait que Mashal Arman est née à Kaboul, cette scène devient empoignante !

Librement inspiré de l’opéra de Georges Bizet ; mise en scène d’Omar Porras et du Teatro Malandro ; production TKM Théâtre Kléber-Méleau à Renens, coproduction: Théâtre de Carouge ; avec Omar Porras, Christophe Fossemalle, Jeanne Pasquier, Mashal Arman, Mirabelle Gremaud et Gabriel Sklenar ; création en juin 2021 à Malley ; durée 1h30.

Le spectacle est déjà passé à Chêne-Bourg et à Vernier, il sera à Laconnex le vendredi 3 septembre à 19h, à Choulex le dimanche 5 septembre à 19h, à Veyrier le mercredi 8 septembre à 19h, à Lancy le dimanche 12 septembre à 19h, à Gy le lundi 13 septembre à 19h, à Bernex le mardi 14 septembre à 19h, à Carouge le mercredi 1er septembre à 19h, le jeudi 2 septembre à 19h et le mercredi 15 septembre à 19h.

Toutes les informations : Théâtre de Carouge

Malik Berkati

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