Du 1er au 30 mars aux Amis musiquethéâtre de Carouge : Six monologues en création – Rêves d’acteur(e)s
Depuis deux ans, le monde de la culture est engoncé dans l’étau de la pandémie et des contraintes sanitaires. Le spectacle vivant, un des secteurs les plus sensibles et fragiles de l’industrie culturelle, a particulièrement souffert de cette privation d’exposition de son souffle créatif et du partage avec son public. Le projet Rêves d’acteur(e)s est né de l’astreinte de la crise sanitaire, l’idée étant de donner aux actrices et acteurs « une occasion de se fabriquer un spectacle sur mesure, le solo dont ils rêvent », explique la directrice des Amis musiquethéâtre de Carouge, Françoise Courvoisier.
Les comédien.nes dont les spectacles ont été annulés ou reportés sont convié.es en mars 2021 par Françoise Courvoisier à apporter leurs livres fétiches.
S’ensuivent des lectures et des discussions pour aboutir au choix final de six textes. Six textes, qui seraient le point de départ pour les six comédiens du « Projet de Transformation » intitulé Rêves d’acteur(e)s.
Pendant l’automne 2021, les comédien.nes se sont retrouvé en binôme pour poursuivre leurs recherches dramaturgique et scénique, en abordant plus spécifiquement le travail d’acteur et la construction du spectacle. Pendant cette période, chaque artiste accompagnait son binôme dans son travail. En février 2022, le théâtre a mis à disposition son plateau et sa salle de répétition, dernière étape avant les représentations, avec cette fois-ci pour chacun d’entre eux, l’apport d’un regard extérieur, le scénographe et metteur en scène Gilles Lambert. L’équipe se complète de Rinaldo Del Boca aux lumières et Nicolas Le Roy au son. Dès le 1er mars 2022, les six monologues, d’après les œuvres de Henry Miller, Brigitte Fontaine, Bernard Chartreux/ Jean Jourdheuil, Noëlle Revaz, Philippe Roth et Jeanne Perrin, seront présentés au public des Amis musiquethéâtre.
Du 1er au 9 mars :
Claude Vuillemin présente Ma vie et moi, d’après Henri Miller.
A 80 ans, l’écrivain américain Henry Miller (1891 – 1980) revient sur sa vie et se livre avec une totale franchise. Il nous confie ses réflexions sur la société, sur l’art, et parle en particulier de l’écriture, de sa manière à lui d’y consacrer tout son temps.
Tous les soirs à 19h. Excepté dimanche, 17h.
Nathalie Boulin présente Portrait de l’artiste en déshabillé de soie, d’après Brigitte Fontaine. La comédienne explique :
Les mots de Brigitte Fontaine me font l’effet de ces bonbons acidulés, ceux que l’on mangeait enfant et qui explosaient dans la bouche. Des mots sont choisis dans le monde du merveilleux, de l’imaginaire, de la pop, mais aussi dans l’âpreté des nuances de la vie et de sa finitude. Des mots comme un agencement de culte vaudou avec ses poupées Barbie, ses grelots et ses bouteilles de Coca… On a parfois rendez-vous avec un auteur, ou peut-être, son essence. C’est un peu l’impression que j’ai eue à la lecture de ces textes lors de nos séances de lecture.
Tous les soirs à 21h. Excepté dimanche, 19h.
Du 11 au 19 mars :
Anne Durand présente Jean-Jacques Rousseau.
Ce texte, adapté pour la scène par Jean Jourdheuil et Bernard Chartreux, s’articule autour d’extraits de Rêveries d’un promeneur solitaire et de La lettre à d’Alembert. Le comédien Gérard Desarthe l’avait créé, en 1978, au Théâtre de l’Odéon à Paris.
Tous les soirs à 19h. Excepté dimanche, 17h.
Didier Carrier présente Rapport aux bêtes, d’après le roman traduit dans plusieurs langues de la Valaisanne Noëlle Revaz.
Paul raconte sa vie, sa ferme, sa famille… C’est un paysan peu évolué. Il brutalise sa femme, qu’il appelle Vulve… C’est un taiseux, qui ignore ses enfants lorsqu’il ne les bat pas. Apparaît un beau jour Jorge, le saisonnier portugais, qu’on appellera Georges (parce qu’on est en Suisse, non ?) Plus subtil et plus instruit que son patron, l’homme agira comme un catalyseur. Grâce à lui, le maître va insensiblement changer, abandonner peu à peu ses peurs archaïques.
Tous les soirs à 21h. Excepté dimanche, 19h.
Du 21 au 30 mars :
Juan Crespillo présente Le Rabaissement, d’après Philippe Roth.
Pour Simon Axler, l’un des plus grands acteurs de sa génération, tout semble fini. À cinquante-ans passé, il perd soudain confiance. Il a le sentiment d’avoir perdu son talent, sa magie… Et après avoir joué les rôles principaux, de Falstaff à Peer Gynt, il se sent incapable de remonter sur scène, d’entrer dans la peau d’un autre.
Tous les soirs à 19h. Excepté dimanche, 17h.
Léa Déchamboux présente Chroniques d’outre-scène, d’après l’écrivaine vaudoise Jeanne Perrin.
Une caissière de théâtre partage avec nous des moments de vie : à l’accueil, au bar, dans les loges, dans les coulisses, avant ou après les spectacles. Depuis la billetterie, elle observe la vie du théâtre, avec humour et poésie.
Pour Léa Déchamboux, ces chroniques peuvent résonner en chacun.e de nous :
Chaque spectatrice, chaque spectateur et chaque artiste peut se reconnaître dans l’une ou l’autre de ces anecdotes. Ce qu’il y a de beau dans ces textes, c’est cette fusion : pouvoir parler à la fois des artistes et de ceux qui permettent aux artistes de pouvoir créer. Ceux qui, dans l’ombre, font en sorte que tout se passe bien autour des spectacles.
Tous les soirs à 21h. Excepté dimanche, 19h.
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Malik Berkati
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