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FIFDH 2022 : En Ouganda, Winnie Tushabe enseigne la permaculture aux familles pauvres et aux réfugiés pour leur garantir une autonomie alimentaire. Rencontre (audio anglais)

La permaculture, que pratiquaient nos ancêtres, était issue de la sagesse populaire, basée sur l’observation au fil des saisons. Après des décennies d’utilisation de pesticides et d’insecticides qui ont endommagé le sol et contaminé les nappes phréatiques sur tous les continents, la permaculture semble la solution pour assainir le sol de ces produits chimiques. En permaculture, la terre n’est jamais retournée ni bêchée. Il faut l’aérer à l’aide d’une griffe et planter les différents semis en parfaite symbiose. Winnie Tushabe nous décrit comment planter les plantes les plus hautes au centre pour permettre, en plus de rendre l’accès à toutes plus facile, de faire de l’ombre aux plantes plus petites ou comment placer, par exemple, les oignons, dont l’odeur est répulsive pour certains insectes, afin de protéger d’autres plantes qui seraient sinon rongées. Pour elle, l’avenir de son pays passe par une agriculture respectueuse de la Terre. En Ouganda, Winnie Tushabe enseigne la permaculture aux familles pauvres et aux réfugiés.

— Winnie Tushabe
© Firouz Pillet

Les cinéphiles avaient découvert l’action de Winnie Tushabe dans le film de Flore Vasseur, Bigger than us, dans lequel elle soulignait l’importance de la transmission :

« J’ai sans doute une bonne idée, mais la vie est courte. Mais si je transmets à telle personne une compétence, cette personne ne sera pas bloquée si Winnie n’existe plus. C’est pour cela que l’on s’attache à transmettre des compétences qui permettent de tenir dans le temps. Cela les aidera à vivre longtemps. En mon absence ou ma présence. »

Winnie Tushabe a lancé YICE, une initiative visant à transmettre aux plus démunis de son pays, laissés pour compter par l’État, ainsi qu’aux nombreux réfugiés venus de la République démocratique du Congo, du Rwanda, du Burundi, d’Érythrée, du Soudan du Sud, les bases de la permaculture afin qu’ils puissent survivre sur des sols détruits par les pesticides. La sécurité alimentaire et le développement du troc et du petit commerce leur permettent de sécuriser l’accès de leurs enfants à l’école, une priorité pour Winnie Tushabe qui, ayant grandi au sein d’une fratrie de six enfants avec une mère célibataire et analphabète, a souffert et de la faim et de l’impossibilité de pouvoir accéder à une scolarité normale …

« Quand on a l’estomac vide, la priorité n’est pas d’aller à l’école mais de trouver à manger ! »

Winnie s’occupe de près de neuf-cents familles et a créé plus de cinquante emplois pour les jeunes et les femmes. Pour Winnie, les femmes et notamment les agricultrices sauveront l’Afrique. Venue exposer son initiative au FIFDH, Winnie Tushabe nous a parlé de l’importance de l’action des activistes face à l’inaction du gouvernement et à la corruption.

Rencontre audio, en anglais, avec Winnie Tushabe:

 

Firouz E. Pillet

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Firouz Pillet

Journaliste RP / Journalist (basée/based Genève)

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