Sortie sur les écrans romands de Silence Radio (Silencio Radio), de Juliana Fanjul
Silence Radio de Juliana Fanjul sort sur les écrans romandes ce 9 mars 2022.
Pour son deuxième long-métrage, Silence Radio, qui a fait sa première mondiale au Festival de Zurich dans le cadre de la Compétition internationale des documentaires, la réalisatrice mexicaine installée en Suisse Juliana Fanjul reste dans son Mexique natal mais en changeant totalement de sujet. Son premier film, Muchachas, accompagnait au quotidien un groupe de femmes de l’ombre – les gouvernantes qui assurent l’intendance des opulentes demeures de riches familles mexicaines. Changement de registre pour ce second film : Juliana Fanjul a choisi de mettre en lumière la journaliste Carmen Aristegui, la voix indépendante des médias mexicains qui révèle, informe, dénonce les vices et les sévices du Mexique, en particulier son intrinsèque corruption. En effet, dans la masse de médias à la solde des personnes qui décident des informations, la journaliste multiprimée, Carmen Aristegui, résiste et ne cède pas aux pressions au risque de sa vie. Ce qui lui importe, c’est la vérité !
Ainsi, telle une figure de proue, pugnace, vaillante, téméraire, et surtout incorruptible, Carmen Aristegui s’est affirmée comme l’une des rares voix du Mexique à s’exprimer librement sur les ondes devant des millions d’auditeurs et d’auditrices. Inlassablement, elle dénonce avec véhémence des réseaux de corruption au plus haut niveau de l’État et du clergé à l’heure où les citoyens demandent des comptes aux dirigeants sur les disparitions mystérieuses, de plus en plus fréquentes de leurs proches dont on n’arrive quasiment jamais à retrouver les dépouilles. Les représailles n’ont pas tardé à se manifester : en mars 2015, Carmen Aristegui publia La casa blanca de Enrique Peña Nieto, un scandale qui a fait le tour du monde, révélant l’existence d’une somptueuse villa construite par le couple présidentiel par un consortium mexicain en échange d’un énorme contrat ferroviaire. Elle est brutalement congédiée de la radio MVS qui l’employait depuis des années. La population se soulève, soutenant le combat de la journaliste, en faveur de la liberté de presse. Ce projet de train à grande vitesse impliquait une entreprise chinoise. Face au scandale, le président a dû annuler le contrat et s’excuser auprès du gouvernement chinois qui a réclamé 600 millions de dollars d’indemnisation.
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Lire la critique complète faite lors du FIFDH 2021 par Firouz E. Pillet.
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