Mostra 2021 – Hallelujah: Leonard Cohen, A Journey, A Song, de Daniel Geller et Dayna Goldfine, rend un vibrant hommage à l’artiste disparu en 2016
Hallelujah: Leonard Cohen, A Journey, A Song, de Daniel Geller et Dayna Goldfine est une véritable enquête très documentée et agrémentée de multiples intervenants, proches de l’artiste, complète sur le monde de l’auteur-compositeur-interprète Leonard Cohen, vu à travers le prisme de son Hallelujah, un hymne de renommée internationale et maintes fois reprise de manière plus ou moins heureuse comme le montre le film.
Hallelujah, qui signifie en hébreu Hallelou « Rendez louange » Yah, Yahweh « à Dieu », est une chanson écrite par Leonard Cohen qui l’a enregistrée pour la première fois sur son album de 1984 intitulé Various Positions. Si cette chanson avait le tour du monde et a été l’objet de multiples reprises, notamment par Jeff Buckley en 1994, que l’on voit interpréter dans des images d’archives, ce qui est moins connu, voire pas du tout, et que ce documentaire nous révèle est que l’artiste a mis sept ans pour la composer tant il a pesé les mots, remaniés le texte.
Ce documentaire croise trois courants créatifs : l’auteur-compositeur-interprète et son époque ; le cheminement dramatique de la pièce, du rejet par la maison de disques jusqu’au sommet des charts ; les témoignages touchants de grands artistes. Approuvé pour la production par Leonard Cohen juste avant son 80e anniversaire en 2014, le film passe en revue un vaste répertoire de documents d’archives inédits du Cohen Trust, y compris des notes personnelles, des journaux et des photographies de Cohen ainsi que des séquences de ses performances, ainsi qu’un audio précieux d’enregistrements et interviews.
Daniel Geller et de Dayna Goldfine ont commenté leur démarche :
Ce projet a fait ses premiers pas dans le but d’explorer Hallelujah et son impact à l’international. Lorsque nous avons commencé à tourner en 2016, nous nous concentrions sur les personnes impliquées dans l’enregistrement et l’interprétation de la pièce. Et tandis que les entretiens initiaux ont montré que nous étions aux prises avec une histoire intéressante, d’un autre côté, ils ont mis en lumière des aspects plus profonds de la chanson et de l’homme qui l’a écrit. C’est ainsi que nous avons décidé d’élargir nos horizons pour inclure les plus proches de Leonard Cohen : ses guides spirituels, ses amis et associés de longue date, ses adversaires intellectuels. Les personnes interviewées parlent en profondeur de l’attention que Cohen a toujours eue envers la condition humaine tout au long de sa vie, permettant au film d’approfondir les questions plus profondes de la foi et les constructions psychologiques qui nous soutiennent et nous entravent dans la vie.
À la question d’un journaliste durant la conférence de presse, le tandem de cinéastes a reconnu que Leonard Cohen avait beaucoup de réticences face à sur projet mais a fini par accepter ce voyage à travers sa carrière, un voyage captivant et envoûtant qui montre les multiples facettes artistiques de ce créateur de génie qui est remonté sur scène pour une dernière tourne à près de quatre-vingts ans, honorant le public de remerciements nourris à chaque ouverture de concert et exécutant quelques sauts joyeux et facétieux à la fin de chaque concert.
Sous forme documentaire ou narrative, le biopic musical, de plus en plus présent sur les écrans et de plus en plus apprécié par les spectateurs, propose une structure prévisible qui alterne les chevauchements entre les époques et les interventions de proches qui témoignent de l’artiste et offrent un éclairage souvent bienvenu et réconfortant même lorsque l’histoire qu’ils racontent est tragique.
Que vous soyez un fan inconditionnel de Leonard Cohen ou un simple curieux dilettante, courez voir ce film qui, comme l’indique le titre, propose un voyage enthousiasmant et réussi à travers la vie et l’œuvre de Leonard Cohen.
Firouz E. Pillet, Venise
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