Une rose est une rose est une rose selon la formule qui a consacré Gertrude Stein – chez Yasmina Reza, on pourrait dire : une pièce est une pièce est une pièce. Le méta-théâtre de sa Pièce espagnole plonge le public dans trois niveaux de récit et d’interprétation.
La matriona de cette poupée gigogne théâtrale met en scène une famille composée de la mère, Pilar (Margarita Sanchez), Nuria, sa célèbre fille, actrice de cinéma (Patricia Mollet-Mercier), sa seconde fille Aurelia (Sabrina Martin), actrice, elle aussi,, mais sans reconnaissance publique et le mari de celle-ci, Mariano (Mauro Bellucci), professeur de mathématique alcoolique. Pilar veut présenter à sa famille son amoureux, Fernan, un gérant immobilier. Les matriochkas du dispositif consistent en second niveau à interrompre la pièce de famille pour que les acteurs et les actrices, à tour de rôle, s’adressent, face au public, à celui-ci, ou à un membre imaginaire de l’équipe technique, ou même à l’auteur de la pièce espagnole. Sortant de leurs personnages, ils et elles livrent, dans des monologues, leurs réflexions sur le métier de commedien.ne, sur le théâtre et la vie en général. La dernière poupée narrative focalise le champ sur Aurelia qui répète avec son mari les scènes d’une pièce bulgare, parfait contrepoint à la carrière flamboyante de sa sœur.
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