Cannes 2019: Nicolas Bedos signe un deuxième film, La Belle époque et nous surprend avec cette comédie au enlevée et joyeuse
Le film, présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2019, est le second du cinéaste. Apres son premier long métrage, Mr & Mme Adelman (2017), Nicolas Bedos nous entraine dans une comédie, enjouée et portée par une distribution de rêve.
Victor (Daniel Auteuil), un sexagénaire, affiche une grande barbe blanche de Père Noel mais surtout un air désabusé. A table avec sa femme, Margot, (Fanny Ardant) leurs fils (Michael Cohen) voit sa vie bouleversée le jour où Antoine (Guillaume Canet), un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitutions historiques, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix, une époque chérie et regrettée. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, quarante ans plus tôt, en 1974, il rencontra le grand amour. Quand leurs invités lui demandent quelle époque il aimerait revivre, il répond avec sarcasme «La préhistoire ; l’époque où je couchais encore avec ma femme. », déclenchant un fou rire généralisé. Il retrouve ainsi sa femme, enfin l’actrice qui l’interprète (Doria Tillier).
Rappelons que le premier métier de Nicolas Bedos est celui d’écrivain. D’abord pour l’un des spectacles de son père Guy Bedos à l’Olympia, puis pour le théâtre. Ses pièces sont un succès, et des acteurs tels que Niels Arestrup, Macha Méril ou Mélanie Laurent interprètent ses textes. Ses premiers scénarios, il les écrits pour la télévision (Ni reprise, ni échangée en 2010).
Dans La Belle époque Nicolas Bedos aborde des sujets universels par une lunette de lecture emplie d’humour et d’émotions: Le cinéaste a recours à un scénario à tiroirs au rythme soutenu et qui a tôt fait d’entrainer les spectateurs dans un plaisir partagé.
Il est ici question de nostalgie, du bonheur perdu et l’amour fané dans ce film dans lequel Daniel Auteuil, mari éteint, délaissé et méprisé se voit proposer de revivre ses vingt-cinq ans et la rencontre de sa femme grâce à Time Travellers, une étrange société de mise en scène d’époques reconstituées très courues malgré leur prix exorbitant.
Le film a été très applaudi a l’issue de la première projection mais la presse française est visiblement très divisée. Les Inrocks ont descendu le film, tandis que Christophe Carrière à L’Express :«Bedos nous a rendu Fanny Ardant . . . Mais pas qu’elle. Tous les autres comédiens trouvent dans cette comédie un rôle sur mesure qui les met en valeur.» Christophe Carrière de souligner le scénario «ultracompliqué», écrit en solo, «sans s’emmêler les pinceaux»; «Une véritable prouesse». En effet à l’issue du film on admire le travail du cinéaste.
Globalement, la presse est dithyrambique à propos de La Belle Époque, film, follement ambitieux, délicieusement fou et inventif.
Firouz E. Pillet, Cannes
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