Cannes 2022 : la 75ème édition du festival cannois se déroulera du 17 au 28 mai 2022
Le Festival de Cannes déroulera son célèbre tapis rouge du 17 au 28 mai au Palais des Festivals, sur la Croisette. Si tout se profile sous de bons augures, les organisateurs du plus important rendez-vous du septième art du monde ont eu maille à partir pour finaliser la composition du jury de la compétition. En effet, mi-avril, alors que la sélection des films en compétition pour la Palme d’Or avait déjà été révélée lors de la conférence de presse tenue par Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, et son équipe, les organisateurs avaient essuyé le refus de Penélope Cruz qui avait décliné la prestigieuse invitation à présider le jury de cette 75ème édition. Finalement, après diverses célébrités pressenties, c’est l’acteur français Vincent Lindon qui a été choisi pour être le Président du Jury, composé cette année de quatre femmes et de quatre hommes. Le comédien, qui a remporté le Prix du meilleur acteur en 2015 pour La loi du marché de Stéphane Brizé, s’est dit « très honoré et fier » de se voir confier « cette splendide et lourde tâche ». Entouré de l’actrice, productrice, scénariste et réalisatrice américaine Rebecca Hall, de l’actrice indienne Deepika Pradukone, de l’actrice suédoise Naomi Rapace, de l’actrice et réalisatrice italienne Jasmine Trinca, du réalisateur, producteur et scénariste iranien Asghar Farhadi, du réalisateur, scénariste, acteur et producteur français Ladj Ly, du réalisateur et scénariste américain Jeff Nichols, du réalisateur et scénariste norvégien Joachim Trier, Vincent Lindon remettra la Palme d’0r à l’un des vingt-et-un films de la compétition, le samedi 28 mai lors de la cérémonie de clôture. La maîtresse de cérémonie pour les cérémonies d’ouverture et de clôture de cette 75ème édition est la pétillante Virginie Efira.
Le président et ses huit complices auront la tâche ardue de désigner le gagnant et cette année, leur travail s’annonce d’autant plus difficile que pas moins de quatre Palmes d’or prétendent à la victoire, dont les frères Dardenne, spécialistes du cinéma social. Habitués de la Croisette et déjà sacrés à deux reprises, ils font leur retour avec Tori et Lokita qui suit deux jeunes venus d’Afrique, exilés en Belgique dans des conditions précaires. Les trois autres cinéastes détenteurs de la tant convoitée Palme d’Or sont le Japonais Hirokazu Kore-Eda (Broker), le Roumain Cristian Mungiu (RMN) et le Suédois à la caméra lance-flammes Ruben Ostlund (Le triangle de la tristesse) complètent ce quatuor choc. À leurs côtés, en lice, les festivaliers découvriront le dernier opus du Canadien David Cronenberg, Crimes Of The Future, un film d’anticipation parlant de transhumanisme et d’ablation d’organes, film dans lequel on retrouve Léa Seydoux, Kristen Stewart et Viggo Mortensen. L’Américain James Gray sera présent sur la Croisette avec Armageddon, chronique d’adolescence située au cœur du New York des années quatre-vingts, dans une école gérée par le père de Donald Trump. Tout un programme ! L’impatience est grande autour du film Close du Belge Lukas Dhont, qui avait décroché la Caméra d’or en 2018 avec son premier film, très subtil et émouvant, Girl, sur la transidentité. Avec Close, Lukhas Dont évoque l’amitié fusionnelle entre deux garçons de treize ans, qu’un événement impensable sépare brutalement. Fidèle à la Croisette, le Français Arnaud Depleschin nous invite à Frère et sœur, un drame dans lequel les interprètes Marion Cotillard et Melvil Poupaud, en conflit depuis longtemps, sont réunis par la mort de leurs parents. Mentionnons le cinéaste russe Kirill Serebrennikov, qui a quitté légalement son pays et revient pour la troisième fois à Cannes avec un opus historique, La femme de Tchaikovsky.
Absence de parité sur la Croisette
L’affiche de cette septante-cinquième édition s’avère alléchante, mais il est à regretter la portion congrue dévolue aux réalisatrices en compétition. Seules trois réalisatrices y figurent : la Française Claire Denis dirige Robert Pattinson dans Stars at Noon, un thriller romantique tourné en Amérique centrale. Valeria Bruni Tedeschi, dont le film est candidat à la Queer Palm, propose Les Amandiers, évoquant l’école de théâtre fondée par le célèbre metteur en scène Patrice Chéreau, incarné par son ex-compagnon, Louis Garrel avec, en toile de fond, la redoutable épidémie de sida. De son côté, grande figure du cinéma indépendant, l’Américaine Kelly Reichardt retrouve, dans Showing Up, Michelle Williams incarnant une artiste et la manière dont elle puise dans son quotidien pour son inspiration.
Tandis que Michel Hazanavicius fera l’ouverture avec Coupez !, dont l’ancien titre était Z et a été changé à la demande des cinéastes ukrainiens, la sélection officielle comprend plus d’une quarantaine d’autres longs métrages qui vont attirer professionnels de l’industrie, de la presse et les festivaliers sur la Croisette. À commencer, hors concours, par Top Gun : Maverick de Joseph Kosinski, avec Tom Cruise en vedette pour faire la poser devant les objectifs des photographes et des fans sur tapis rouge. Très attendu, le biopic sur The King, Elvis, de Baz Lurhmann, qui aborde notamment ses rapports complexes avec son imprésario, le colonel Parker, concourt aussi pour la Queer Palm. Cédric Jimenez suit, avec Novembre, l’enquête policière suite aux terribles attentats de 2015 en France alors que Nicolas Bedos propose Mascarade, une comédie policière niçoise. Quant aux inconditionnels du déjanté Quentin Dupieux, ils devront s’y prendre tôt pour décrocher le sésame leur permettant d’accéder aux Séances de minuit pour Fumer fait tousser. Deux cinéastes ukrainiens sont sélectionnés : Serguei Loznitsa, grand représentant du cinéma ukrainien, avec The Natural History Of Destruction, proposé en séance spéciale ; Maksym Nakonechnyi, nouveau venu sur la Croisette, présente Bachennya Metelyka, dans Un certain regard, section dans laquelle vingt œuvres ont été sélectionnées, parmi lesquelles huit sont des premiers films et sont signées par des réalisatrices. Valeria Golino qui sera la Présidente du Jury de cette section.
L’invité d’honneur 2022
Après Jodie Foster en 2021, c’est l’acteur Forest Whitaker qui sera l’invité d’honneur de la cérémonie d’ouverture du 75ème Festival de Cannes. Tout comme Jeanne Moreau, Bernardo Bertolucci, Manoel de Oliveira, Jean-Pierre Léaud, Agnès Varda ou encore Alain Delon, il recevra une Palme d’or d’honneur,
« qui salue un parcours artistique brillant et une personnalité rare autant qu’un engagement discret mais affirmé dans les grandes actions humanitaires de notre époque ».
À cette occasion, For the Sake of Peace (Au nom de la Paix), réalisé par Christophe Castagne et Thomas Sametin et produit par Forest Whitaker, sera projeté le mercredi 18 mai en Séance spéciale.
Cannes Classics promet une programmation riche et variée, des hommages et des anniversaires.
La Maman et la putain de Jean Eustache en ouverture, deux épisodes du documentaire-événement d’Ethan Hawke sur Joanne Woodward et Paul Newman, un hommage à Gérard Philipe, les quarante ans de la disparition de Patrick Dewaere, une dernière conversation avec Jean-Claude Carrière, la Cinémathèque brésilienne et Glauber Rocha, le réalisateur philippin Mike De Leon, Arrabal le poète, un chef-d’œuvre de la nouvelle vague tchèque, un portrait de Romy Schneider, un dernier hommage à Fernando Solanas, celui de sa fille à Souleymane Cissé.
L’Inde sera aussi à l’honneur, avec The Film Foundation et le World Cinema Project, les septante ans de Singin’ in the Rain, Orson Welles et Kafka, des classiques indémodables de Duvivier et De Sica, The Band de Robbie Robertson filmé pour leur dernier concert. Enfin un double programme olympique, avec le film officiel des Jeux Olympiques de Munich 1972 réalisé par 8 cinéastes du monde entier et celui, présenté en avant-première mondiale, des Jeux Olympiques de Tokyo, réalisé par Naomi Kawase.
j:mag sera présent sur la Coisette du 17 au 28 mai 2022.
Firouz E. Pillet
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