Festival du cinéma américain de Deauville – Le film Bull d’Annie Silverstein reçoit trois récompenses
La réalisatrice de ce drame, qui décrit savamment les relations compliquées d’une jeune fille en fleur et d’un torero noir vieillissant, n’est pas venue à Deauville mais son film a obtenu trois importantes récompenses à la 45e édition du Festival du cinéma américain.
Présidé par Catherine Deneuve, le jury composé d’Antonin Baudry, Claire Burger, Jean-Pierre Duret, Valeria Golino,Vicky Krieps, Gaêl Morel, OrelSan, Nicolas Saada et Gaspard Ulliel a attribué le Grand Prix à Bull d’Annie Silverstein, qui avait été auparavant déjà bien été accueilli à Cannes dans la section Un certain regard. Le film a également conquis le jury de la Révélation qui lui a décerné le Prix de la Fondation Louis-Roederer, ainsi que le jury des critiques de cinéma avec le Prix de la critique internationale.
Le jury a décerné deux prix à Michael Angelo Covino, réalisateur de The Climb et à Robert Eggers auteur de The Lighthouse. Carla Mirabella Pais a reçu quant à elle le Prix Spécial de la 45e édition pour son film Swallow. Tyler Nilson et Michael Schwartz ont séduit le public de Deauville qui leurs a offert le Prix de la ville pour la réalisation de leur film intitulé The Peanut Butter Falcon. Le Prix Ornano Valenti est parti dans les mains de Ladj Ly, auteur des Misérables qui avait obtenu le Prix du jury au dernier festival de Cannes. Olivier Assayas a obtenu le Prix de la 45e édition du festival de Deauville grâce à son film Cuban Network.
Accent sur les femmes
Le festival de Deauville, le plus important en France après celui de Cannes selon de nombreux cinéphiles et professionnels, a mis les femmes au premier plan ainsi que leur importance dans le septième art. Après les stars masculines que sont Pierce Brosnan, reparti vite des planches de Deauville avec son Talent Award et Johnny Deep dont l’hommage a ébloui le public, la présence de Sophie Turner qui a reçu le Prix Nouvel Hollywood, de Geena Davis, Sienna Miller et Kristin Stewart a impressionné.
Devenue productrice, Geena Davis, toujours séduisante malgré ses 65 printemps, a présenté sa Fondation-Institute on Gender in Media, et surtout sa dernière production Tout peut changer, Et si les femmes comptaient à Hollywood ? ( This Changes Everything), documentaire réalisé par le très inspiré Tom Donahue pour lequel la protagoniste de Thelma et Louise a enquêté plus de deux ans afin de révéler la face caché de l’industrie cinématographique : la sous-représentation et la fausse présentation des femmes à Hollywood. Très significatif, le film propose des solutions à l’industrie du divertissement avec les témoignages de Meryl Streep, Cate Blanchett, Natalie Portman ou Geena Davis, productrice exécutive. L’actrice a souligné que la situation ne s’améliore pas :
L’an dernier il y a eu moins de réalisatrices alors que dans les écoles de cinéma il y a autant de femmes que d’hommes. C’est juste qu’on ne les embauche pas!
Sienna Miller a décrit son travail de comédienne entre deux continents en soulignant son soutien aux jeunes cinéastes du cinéma indépendant mondial. Kristen Stewart est venue rencontrer les journalistes en compagnie d’Yvan Attal qui a, paraît-il, accepté de jouer le second rôle du deuxième mari de Jean Seberg, l’écrivain Romain Gary, seulement à cause d’elle! L’actrice a été plus questionnée sur la position sociétale de la femme, du mouvement #MeToo et de sa participation récente à Charlie’s Angels, qu’au sujet du film qu’elle a présenté à Deauville.
Hal Hartley, icône du cinéma indépendant américain des années 80 et 90 a aussi été longtemps applaudi, ainsi que ses collègues féminines. Le réalisateur, actuellement moins actif, a projeté plusieurs de ses œuvres, devenues aujourd’hui cultes.
Djenana Mujadzic, Deauville
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