Les Fashion Week ont-elles encore une raison d’être?
Touché au début de la pandémie, le secteur de la mode a d’abord arrêté la production du textile, annulé des événements et fermé des boutiques. Aujourd’hui il se questionne sérieusement sur son fonctionnement!
Les présentations en ligne
Les semaines de la mode prévues en juillet n’auront pas lieu ni à Paris, New York, ni à Milan non plus. Peu envieuse, cette réalité a conditionnée une profonde analyse de la mécanique du calendrier et du vrai rôle des Fashion Week, organisées plusieurs fois par an pour faire découvrir à la planète les innovations de haute couture et du prêt-à-porter, en rassemblant des professionnels du monde entier. Le phénomène complètement ignoré qui pourtant nuit à l’environnement, en raison des nombreux déplacements gourmants en émissions de CO2. Les décors de défilés souvent gigantesques, polluent des parcs et jardins ainsi que les palais et musées, devenus les endroits de prédilection de célèbres labels.
Les marques Saint Laurent, Alexander Wang ou Tom Ford ont annoncé récemment leur intention de défiler en dehors des Fashion Week. Ils ont imité le couturier français moins connu Jean Touitou, fondateur de la marque A.P.C. qui ne souhaite plus “appartenir au cirque”, en soulignant le “rythme effréné des collections, imposé par le calendrier et la logique marchande qui anime le milieu”. Le même discours a été tenu par Raf Simons et Alber Elbaz, avant d’abandonner le poste de directeur artistique chez Dior et Lanvin.
Les nouvelles données conditionnées par Covid-19, influencent aussi des activités d’institutions du secteur. Un an auparavant, le Conseil suédois de la mode a annulé la Fashion Week de Stockholm à cause de la pollution environnementale. Jennie Rosén à l’initiative de cette décision, également la présidente du Swedish Fashion Council, a souhaité donner suite au dialogue, sur la manière d’imaginer une industrie plus éco-responsable et éthique. Trouvant l’existence des Fashion Week peu transparente, elle a eu beaucoup de soutiens pour sa prise de position après l’apparition du coronavirus en Europe et aux Amériques.
Projets alternatifs
Ces circonstances ont obligé la plupart des Fashion Week de renoncer aux événements physiques. La London Fashion Week s’est tenu en ligne en lançant une plateforme numérique, permettant aux grandes marques de présenter leurs nouveautés vestimentaires par des court métrages, lookbook ou podcast. Un changement très important a été l’instauration d’éditions non-genrées, indiquées comme grandes innovations des Fashion Week.
Ces accomplissements dématérialisés ont pour objet principal le soutien des réseaux sociaux comme vecteurs d’industrie de la mode, surtout durant des Fashion Week avec plateformes de vidéo.
Derek Blasberg de Youtube, dirigeant des partenariats de mode et beauté accepte d’accompagner les principaux centres de la mode, dans leur évolution numérique. La proposition a intéressé les membres de La Fédération française de la haute couture et la mode qui “réfléchit déjà à la possibilité de projets alternatifs”.
Une prochaine révolution des calendriers de la mode est plus qu’ évidente! Le système n’a pas été effacé car
La Fashion Week est aussi un lien d’échanges ou l’industrie peut collectivement réfléchir à comment devenir durable, sans compter l’exposition qu’elle offre aux créateurs et les emplois que l’événement garantit
souligne Caroline Rush, présidente de British Fashion Council, soulignant un hub créatif qui ressemblerait les professionnels, catalysant l’industrie : les créateurs des contenus, journalistes, couturiers, acheteurs, célébrités qui installent la mode dans le rang des sujets indispensables et important de la planète, durant plusieurs jours.
A la recherche de la durabilité
Les présentations numériques ont aussi de grandes contraintes techniques au sujet de vêtement lui-même : il est difficile de montrer le tombé d’une pièce, des matériaux ou du mouvement de l’habit. La reproduction 3D est très chère et ne s’utilise pas encore suffisamment, selon Pascal Morand, président de la Fédération de la haute couture et la mode. Les villes d’accueil de telles organisations auront aussi a résoudre leur coûts annuels. La Semaine de la mode enrichit Paris d’un demi million d’euros. La somme n’est pas négligeable et son absence mettra dans l’embarras la capitale de la mode internationale.
Les décideurs pensent déjà à une Semaine de la mode responsable avec l’association “Paris Good Fashion” qui a réussi à lier les professionnels du secteur prêts à travailler gratuitement avec la Mairie de Paris ou la Fondation Ellen McArthur, s’occupant directement d’économie circulaire. Tous s’emploient à ce que Paris soit la vitrine d’une mode responsable en 2024, année des Jeux Olympiques.
Consciente de son rôle basique la Fédération française de la haute couture et de la mode insiste sur le partenariat avec de grandes enseignes et marques connues pour réaliser des projets du gouvernement comme celui de la loie anti-gaspillage, ainsi que de placer les outils d’écoconception pour aider les membres à atteindre la durabilité. Ces efforts aident à mesurer l’impact environnemental, social et économique de la Fashion Week parisienne.
Djenana Mujadzic
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