Certaines rétrospectives ont plus de sens intrinsèque que d’autres. Celle que propose Arsenal – l’Institut allemand du film et de l’art de la vidéo – sur le réalisateur Tsai Ming-liang, artiste taïwanais né en Malaisie en 1957, plusieurs fois primés dans les grands festivals, fait partie de cette catégorie. En effet, prendre les films de Tsai individuellement avec les yeux de 2017 peut avoir quelque chose de fastidieux. Suivre son œuvre cinématographique de manière plus globale permet de mieux appréhender le chemin du cinéaste qui l’a amené en 2015 à se détourner du cinéma de salles pour aller vers celui de la vidéo artistique et installations de musées ou galeries d’art. Sur la petite échelle du temps historique cinématographiques, certains – en réalité peu – films peuvent se targuer d’être universels et traverser les âges sans encombre. D’autres sont datés, ancrés dans leur temps et réduits à des ouvrages mineurs malgré leurs succès d’antan, alors que certains font le chemin inverse et, par la magie du temps ou de la nostalgie ou de l’évolution des sociétés, deviennent ce qu’on appelle des films cultes. Et il y a les œuvres, qui sont transversales à tous les scénarios précités. Le travail de Tsai Ming-liang peut, à cet égard, être considéré comme une œuvre transversale du temps cinématographique mondial.
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