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Locarno 2024

Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2024

Locarno 2024 : Alfonso Cuarón a reçu le Lifetime Achievement Award, la distinction du Locarno Film Festival qui récompense les personnalités du cinéma aux parcours émérites

Avant sa remise de prix sur la Piazza Grande, au Forum Spazio Cinema, le réalisateur mexicain, lauréat de cinq Oscars, a rencontré la presse et le public, venus en masse, pour retracer sa vie et ses films.
Propos recueillis.

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Locarno 2024 – Concorso internazionale : Green Line de Sylvie Ballyot remporte le MUBI Award du premier film. Rencontre

(…) Et c’est bien par l’évocation du jour où la ville a été coupée en deux que le film commence. D’un côté, Beyrouth-Est, aux mains des phalangistes chrétiens, et de l’autre, Beyrouth-Ouest, contrôlée par les miliciens musulmans et les Palestiniens. La Ligne verte marque la ligne de démarcation entre les deux parties de la ville, où la végétation a repris ses droits, puisque cette zone n’est plus habitée que par les combattant·es des deux camps et traversée en courant par celles et ceux qui osent s’y aventurer, sous le regard menaçant des snipers de tous bords. C’est là que Fida grandit, dans les années 1980, dans la partie Ouest de la ville, que sa grand-mère appelait « l’enfer rouge ». Ses souvenirs d’enfance sont marqués par les cadavres qu’elle doit enjamber en rentrant de l’école, les miliciens postés en bas de chez elle, censés la protéger, et la peur omniprésente qui plane sur la vie quotidienne. (…)

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Locarno 2024 – La Lituanie consacrée avec le Pardo d’or pour Toxic (Akiplėša) de Saulė Bliuvaitė et le Pardo de la meilleure réalisation à Laurynas Bareiša pour Drowning Dry (Seses)

Toxic: Premier long métrage de la réalisatrice et scénariste Saule Bliuvaite, Toxic s’inscrit dans la continuité de ses courts métrages, où elle explorait déjà le thème de la communauté et du sentiment d’appartenance. En s’emparant du genre du coming-of-age, la cinéaste lituanienne plonge au cœur de la dynamique complexe de la quête identitaire au sein d’un collectif. Elle y explore les relations interpersonnelles, marquées par des attractions, des répulsions, des jalousies, des rivalités, des manipulations, mais aussi par la solidarité dans la création d’une adelphie choisie. (…)
Drowning Dry: Comment travailler un traumatisme ? Est-il possible de s’en souvenir sans le répéter à l’infini ? Comment apprivoiser sa mémoire pour n’en conserver qu’une seule version ? Est-il d’ailleurs nécessaire de se limiter à une version unique ? Les points de vue varient selon les personnes qui expérimentent une situation, mais n’est-il pas également envisageable que des décalages subtils se produisent dans le point de vue reconstitué et répété par une même personne ? (…)

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Locarno 2024 – Fuori Concorso : La vita accanto (The Life Apart), de Marco Tullio Giordana, situe dans le nord-est italien, riche et conformiste, un film dramatique sur les préjugés et les ambiguïtés familiales

Présenté en avant-première hors compétition au Festival de Locarno, le dernier film du cinéaste milanais, qui y avait remporté le Léopard d’Or pour son premier ouvrage Maledetti vi amerò (Maudits, je vous aimerai, 1980), développe des thèmes historiques et sociaux qu’il affectionne tout en s’en distançant par le traitement.
Le cinéaste nous fait pénétrer dans une élégante demeure dominant le fleuve et appartenant à une famille bourgeoise. Osvaldo (Paolo Pierobon), médecin très estimé de la ville, est marié à Maria (Valentina Bellé), qui montre tous les signes d’une grave dépression, aggravée par ses difficultés à tomber enceinte. (…)

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Locarno 2024 : présenté dans La Semaine de la Critique, Formas de atravesar un territorio (Ways to Traverse a Territory), de Gabriela Domínguez Ruvalcaba, explore les liens entre des générations de bergères et la nature

La cinéaste mexicaine a choisi une observation participative anthropologique en immersion, méthode si chère à Pierre Bourdieu, pour comprendre le mode de vie des bergères du Chiapas et poursuit par une introspection sur son travail « passant d’un lieu à l’autre et formant diverses strates autour de l’identité des territoires en transformation ». (…)

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Locarno 2024 – Cineasti del Presente: Holy Electricity (Tsminda Elektroenergia) de Tato Kotetishvili, le récit des marges raconté avec douceur. Rencontre

La structure du premier long métrage du cinéaste géorgien Tato Kotetishvili oscille entre une trame fictionnelle subtile, une exploration anthropologique et l’intention de fixer sur pellicule un monde en voie de disparition.
Tout commence par la disparition du père de Gonga (Nika Gongadze), un jeune homme de 17 ans qui se retrouve sans famille proche. Le film s’ouvre sur des funérailles traditionnelles, lors desquelles Bart (Nikolo Ghviniashvili), le cousin de Gonga, plus âgé, promet devant le cercueil de s’occuper de lui comme s’il était son propre enfant.
Au fil des pérégrinations des deux acolytes, le cinéaste offre une collection de tableaux vivants de cette périphérie de Tbilissi, peuplée de personnes marginalisées, exclues ou issues de minorités. Il pose un regard tendre sur ces populations, bien qu’une impression d’auto-exotisation puisse parfois en émerger. Les rues et le marché, avec leurs personnages à la fois banals et excentriques, ainsi que leurs chiens errants, constituent des sources de rencontres inépuisables. Leur activité de colporteurs permet également d’entrer dans les intérieurs de ces personnes et jeter un œil sur leurs vies. (…)

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Locarno 2024 – Cineasti del presente : Kouté vwa (Listen to the Voices), premier long métrage de Maxime Jean-Baptiste, brosse un portrait intime de la Guyane française

Le cinéaste issu de la diaspora guyanaise a réalisé plusieurs courts métrages – Écoutez le battement de nos images (2021) et Nou voix (2018) – avant de voir son premier long métrage présenté en première mondiale dans la ville tessinoise.
Après des images d’archives d’une mère éplorée rendant un vibrant hommage à son fils lors des funérailles de ce dernier, Maxime Jean-Baptiste entraîne le public dans la moiteur de l’été équatorial auprès de Melrick (Melrick Diomar), un adolescent de treize ans, qui passe ses vacances avec sa grand-mère Nicole (Nicole Diomar) à Cayenne, en Guyane française. A travers ce récit initiatique, la présence et l’envie de l’adolescent d’apprendre à jouer du tambour font ressurgir le spectre de Lucas, le fils de Nicole, également batteur, décédé tragiquement onze ans plus tôt. On comprend alors les images d’archives qui ouvraient Kouté vwa et qui montraient une foule dense et émue réunie pour honorer la mémoire d’un jeune homme brutalement disparu, symbole de l’histoire récente de la Guyane, faite de violence sociale et violences de rue, mais aussi de la résilience d’une communauté soudée face à l’adversité. Filmant avec pideur le chagrin qui hante sa famille et révélant la soif de vengeance du meilleur ami de Lucas, la caméra nous montre comment Melrick livre ses questionnements, sa révolte et cherche son propre chemin vers le pardon. (…)

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Locarno 2024 – Concorso internazionale : Avec Mond, Kurdwin Ayub poursuit son exploration d’un cinéma de contrastes. Rencontre

Après son premier film, Sonne (Soleil), très acclamé dans le monde germanophone et qui lui avait valu le Prix du premier long métrage à la Berlinale 2022, la réalisatrice autrichienne d’origine kurde irakienne, Kurdwin Ayub, revient sur les grands écrans avec son second long métrage, Mond (Lune). Ce film met en lumière des femmes issues de divers horizons, toutes mentalement et physiquement emprisonnées.
Si Sonne explorait le parcours d’une jeune femme musulmane en Occident, Mond renverse le paradigme en mettant en scène une jeune femme occidentale au Moyen-Orient. Sarah (interprétée par Florentina Holzinger), après avoir exploré tous les arts martiaux à un niveau professionnel, voit sa carrière se terminer brutalement dans une cage de MMA (arts martiaux mixtes, un sport de combat dangereux et peu réglementé, où presque tous les coups sont permis, n.d.a.), battue sévèrement par sa concurrente. Ne sachant quoi faire de sa vie et surtout comment la gagner, elle accepte une offre alléchante en Jordanie : devenir entraîneuse personnelle de trois sœurs issues d’une famille riche. (…)

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Locarno 2024 – Fuori concorso : Fréwaka, second long métrage d’Aislinn Clarke, immerge le public dans un récit pleinement représentatif du folk horror. Rencontre

Fréwaka plonge le public au cœur d’un village reculé de l’Irlande où Shoo (Maureen Hughes) est envoyée pour s’occuper de Peig (Bríd Ní Neachtain), une vieille femme agoraphobe qui a peur des sinistres créatures Na Sídhe, les fées de la tradition irlandaise qui s’apparentent à des entités maléfiques. Alors qu’elles deviennent amies, Shoo se laisse consumer par la paranoïa et les rituels de la vieille femme et affronte son passé. Avec Fréwaka, Aislinn Clarke développe une identité irlandaise qui convoque des croyances multiples, entretenues et transmises de génération en génération, et qui se mêlent dans un syncrétisme endémique qui imprègne le quotidien. La réalisatrice a placé haut la barre d’accessibilité pour un public non-irlandais qui doit redoubler d’effort tant par rapport au fond comme à la forme. En effet, la réalisatrice a choisi de recourir à sa langue qui sert à la fois de filtre mais aussi de révélateur à cet univers empli de légendes, de croyances et de religiosité. Selon Aislinn Clarke, « chaque langue porte ses propres perspectives, valeurs et priorités. ». (…)

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Locarno 2024 – Piazza Grande : Les Graines du figuier sauvage (The Seed of the Sacred Fig) de Mohammad Rasoulof, un frisson collectif au cœur du festival. Rencontre

Depuis l’arrivée de Mohammad Rasoulof à Locarno, une vague d’émotion déferle sur le festival. À la conférence de presse, une question sur son exil, qui l’a ému alors qu’il y répondait, a bouleversé l’assemblée, provoquant une ovation spontanée. Sur la Piazza Grande, bondée et vibrante, le réalisateur a été accueilli par des acclamations retentissantes. Partout où il passe, des spectateurs∙trices l’arrêtent pour le remercier ou l’encourager, tout aussi touché∙s par son parcours d’homme qui a traversé les montagnes à pieds pour fuir son pays, autant que par son œuvre consacrée. (…)

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