La projection de quelque cinq heures, divisée en deux passages par un bref entracte, de la série de Marco Bellochio et de son équipe sur la scène de la Salle Debussy, sème des indices parmi les images et les débris sonores, recréant la violente réalité des années septante dans la péninsule italienne. Dès la première séquence, le temps semble s’être suspendu alors que l’assemblée italienne se réunit pour prendre des décisions face à la menace que font peser les Brigades rouges. La caméra suit le Président des chrétiens-démocrates, Aldo Moro (Fabrizio Gifuni) qui sait la menace mais refuse d’être privilégié et d’avoir une voiture blindée. On suit Il Presidente auprès de sa famille – sa femme Eleonora (Margherita Buy) et leurs enfants Fida, Agnese, Giovanni, Anna – et lors de ses discussions avec le Pape Jean-Paul 1er (Toni Servillo). Avec dextérité et justesse, Marco Bellocchio fait se côtoyer répertoire et décor, réalité et mise en scène. (…)
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