Interview

Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2024

Locarno 2024 – Cineasti del Presente: Holy Electricity (Tsminda Elektroenergia) de Tato Kotetishvili, le récit des marges raconté avec douceur. Rencontre

La structure du premier long métrage du cinéaste géorgien Tato Kotetishvili oscille entre une trame fictionnelle subtile, une exploration anthropologique et l’intention de fixer sur pellicule un monde en voie de disparition.
Tout commence par la disparition du père de Gonga (Nika Gongadze), un jeune homme de 17 ans qui se retrouve sans famille proche. Le film s’ouvre sur des funérailles traditionnelles, lors desquelles Bart (Nikolo Ghviniashvili), le cousin de Gonga, plus âgé, promet devant le cercueil de s’occuper de lui comme s’il était son propre enfant.
Au fil des pérégrinations des deux acolytes, le cinéaste offre une collection de tableaux vivants de cette périphérie de Tbilissi, peuplée de personnes marginalisées, exclues ou issues de minorités. Il pose un regard tendre sur ces populations, bien qu’une impression d’auto-exotisation puisse parfois en émerger. Les rues et le marché, avec leurs personnages à la fois banals et excentriques, ainsi que leurs chiens errants, constituent des sources de rencontres inépuisables. Leur activité de colporteurs permet également d’entrer dans les intérieurs de ces personnes et jeter un œil sur leurs vies. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2024

Locarno 2024 – Concorso internazionale : Avec Mond, Kurdwin Ayub poursuit son exploration d’un cinéma de contrastes. Rencontre

Après son premier film, Sonne (Soleil), très acclamé dans le monde germanophone et qui lui avait valu le Prix du premier long métrage à la Berlinale 2022, la réalisatrice autrichienne d’origine kurde irakienne, Kurdwin Ayub, revient sur les grands écrans avec son second long métrage, Mond (Lune). Ce film met en lumière des femmes issues de divers horizons, toutes mentalement et physiquement emprisonnées.
Si Sonne explorait le parcours d’une jeune femme musulmane en Occident, Mond renverse le paradigme en mettant en scène une jeune femme occidentale au Moyen-Orient. Sarah (interprétée par Florentina Holzinger), après avoir exploré tous les arts martiaux à un niveau professionnel, voit sa carrière se terminer brutalement dans une cage de MMA (arts martiaux mixtes, un sport de combat dangereux et peu réglementé, où presque tous les coups sont permis, n.d.a.), battue sévèrement par sa concurrente. Ne sachant quoi faire de sa vie et surtout comment la gagner, elle accepte une offre alléchante en Jordanie : devenir entraîneuse personnelle de trois sœurs issues d’une famille riche. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2024

Locarno 2024 – Fuori concorso : Fréwaka, second long métrage d’Aislinn Clarke, immerge le public dans un récit pleinement représentatif du folk horror. Rencontre

Fréwaka plonge le public au cœur d’un village reculé de l’Irlande où Shoo (Maureen Hughes) est envoyée pour s’occuper de Peig (Bríd Ní Neachtain), une vieille femme agoraphobe qui a peur des sinistres créatures Na Sídhe, les fées de la tradition irlandaise qui s’apparentent à des entités maléfiques. Alors qu’elles deviennent amies, Shoo se laisse consumer par la paranoïa et les rituels de la vieille femme et affronte son passé. Avec Fréwaka, Aislinn Clarke développe une identité irlandaise qui convoque des croyances multiples, entretenues et transmises de génération en génération, et qui se mêlent dans un syncrétisme endémique qui imprègne le quotidien. La réalisatrice a placé haut la barre d’accessibilité pour un public non-irlandais qui doit redoubler d’effort tant par rapport au fond comme à la forme. En effet, la réalisatrice a choisi de recourir à sa langue qui sert à la fois de filtre mais aussi de révélateur à cet univers empli de légendes, de croyances et de religiosité. Selon Aislinn Clarke, « chaque langue porte ses propres perspectives, valeurs et priorités. ». (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2024

Locarno 2024 – Piazza Grande : Les Graines du figuier sauvage (The Seed of the Sacred Fig) de Mohammad Rasoulof, un frisson collectif au cœur du festival. Rencontre

Depuis l’arrivée de Mohammad Rasoulof à Locarno, une vague d’émotion déferle sur le festival. À la conférence de presse, une question sur son exil, qui l’a ému alors qu’il y répondait, a bouleversé l’assemblée, provoquant une ovation spontanée. Sur la Piazza Grande, bondée et vibrante, le réalisateur a été accueilli par des acclamations retentissantes. Partout où il passe, des spectateurs∙trices l’arrêtent pour le remercier ou l’encourager, tout aussi touché∙s par son parcours d’homme qui a traversé les montagnes à pieds pour fuir son pays, autant que par son œuvre consacrée. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2024

Locarno 2024 – Piazza Grande :  Mexico 86, deuxième long métrage de César Díaz, mêle la grande Histoire de son pays avec l’histoire de sa famille. Rencontre

Dédiant Mexico 86 à sa mère, le cinéaste poursuit son travail de mémoire en auscultant la lutte si difficile et douloureuse des activistes et militants dans leur engagement versus leur contexte familial.
Le film s’ouvre en 1976 alors que la jeune Maria (Bérénice Béjo), une militante rebelle guatémaltèque luttant contre la dictature militaire corrompue, voit son mari se faire assassiner devant leur maison. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2024

Locarno 2024 – Semaine de la critique : La Déposition, long métrage documentaire de Claudia Marschal, raconte l’histoire d’abus sexuels au sein de l’Église catholique et du refus d’un homme de se taire face aux torts qu’il a dû subir. Rencontre

En 1993, Emmanuel (Emmanuel Siess) a treize ans et est livré à lui-même comme ses deux sœurs aînées. Leurs parents sont trop accaparés par leur café, au détriment de leurs enfants. À l’instar de ses acolytes et des villageois.e.s, Emmanuel, servant de messe dans la paroisse de Winkel (Alsace) se réjouit de l’arrivée d’un nouveau curé, jeune et charismatique. Au fil des mois, Manu croit avoir trouvé un ami en la personne d’Hubert qui l’écoute et semble toujours disponible pour lui. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Ingeborg Bachmann – D’un désert à l’autre. Rencontre avec la réalisatrice allemande Margarethe von Trotta

Ingeborg Bachmann, poétesse autrichienne peu connue dans l’espace francophone, est l’une des figures les plus importantes de la poésie et de la prose en langue allemande du XXᵉ siècle. Après les biopics sur Rosa Luxemburg (1986), Hildegard von Bingen (2009), et Hannah Arendt (2012), la cinéaste et scénariste allemande Margarethe von Trotta s’intéresse à son destin. Plutôt que de retracer l’ensemble de sa vie, elle se concentre sur quelques années marquantes, celles qui ont nourri ce que l’on qualifierait aujourd’hui de relation toxique entre Bachmann et l’écrivain suisse Max Frisch. (…)

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Culture / KulturThéâtre / Theater

Théâtre de Carouge : Jean Liermier a convié le public à découvrir une saison 2024-2025 emplie « d’humanité, la grâce et la liberté ». Rencontre

En ce samedi de juin, le directeur du théâtre, débordant d’une énergie communicative, a assuré un incroyable marathon pour présenter trois fois – à midi, l’après-midi et en soirée – dans la même journée le programme de la saison 2024-2025 : le public, venu en nombre, a été conquis. Le soleil est de la partie et des ballons blancs flottent sur l’Esplanade du Centre communal, devant le Théâtre de Carouge. De nombreux bancs et chaises ont été installés où le public, joyeusement bavard et empli de curiosité, piaffe d’impatience. Les membres de l’équipe du théâtre ont revêtu leurs plus beaux atours et des fleurs des champs ornent les tables. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

FFMUC 2024 – All We Ever Wanted von Frédéric Jaeger: Ein Kammerspiel aus der Glut der Insel. Interview

Drei junge Menschen, getrieben von der Aufregung des Ferienbeginns, finden sich in weiten, steinigen, brennenden und rauen Landschaften wieder. Diese Landschaften erinnern an die mythischen Welten der Pioniere, die nordamerikanische oder australische Gebiete besiedelt haben. In diesem Rahmen hat Frédéric Jaeger für seinen ersten Langfilm das Kammerspiel der Liebe neu erfunden.
Désirée, ihr weisser Liebhaber Elias und ihr schwuler Freund Sal starten in einen vermeintlich sorglosen Lifestyle-Urlaub, der sich unerwartet in eine Reise zur Selbstfindung in der Wüste verwandelt. Als Désirées Mutter ihr den Geldhahn zudreht und sie aus dem luxuriösen Ferienhaus mit Pool verbannt, finden sich die Freunde in der kargen Landschaft Fuerteventuras wieder. Dort bewegen sie sich wie Suchende auf einem unbeschriebenen Blatt der Sinnsuche. Sie begehren einander, stellen sich gegenseitig auf die Probe und schlüpfen in neue Rollen. Ein komplexes Spiel entfaltet sich, geprägt von den schwebenden Themenkomplexen Klasse, Rasse und Geschlecht. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

The Driven Ones, de Piet Baumgartner, plonge le public en immersion aux côtés des futures élites du monde économique. Rencontre

Le réalisateur suisse suit cinq jeunes étudiants en stratégie et management de l’Université de Saint-Gall jusqu’à l’obtention de leur diplôme et leur entrée dans la vie active, offrant un regard unique et captivant sur un univers méconnu du grand public.
Piet Baumgartner, connu comme artiste visuel et réalisateur expérimenté à l’approche transdisciplinaire qui conjugue cinéma, beaux-arts et théâtre, a commencé sa carrière en tant que journaliste économique avant de terminer un master en réalisation cinématographique à la Haute école des arts de Zurich, puis au Drehbuchwerkstatt de Munich. Après avoir terminé sa formation auprès d’Andrej Wajda à Varsovie, il travaille ensuite comme assistant de Frank Castorf et René Pollesch au Schauspielhaus de Zurich. (…)

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