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lifestyle & responsible citizenship

FIFDH 2023 : le documentaire My Name Is Happy, suivi d’un débat sur les féminicides, suscite questions et réflexions sur les rouages des violences faites aux femmes à travers le monde et l’histoire

Les chiffres demeurent, malheureusement, effroyables ! Les associations, de plus en plus nombreuses, apparaissent, la prévention est mise en place mais les victimes, isolées, menacées, terrorisées, sont nombreuses à tomber sous les coups de leur conjoint. Le FIFDH a choisi de consacrer un pan de sa programmation à ce thème, en proposant divers films qui parlent de féminicides dont My Name Is Happy, documentaire de création de d’Ayşe Toprak et de Nick Read, projeté en compétition. (…)

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Pessac 2021 : Retourner à Sölöz, de Serge Avédikian, met en exergue la régression de la politique actuelle de la Turquie à travers le génocide des Arméniens de l’Empire ottoman

Entraînant les spectateurs dans les sillages de son pèlerinage, le documentariste effectue un retour aux sources sur la terre d’origine de sa famille arménienne dans le village de Sölöz qui surplombe le Lac d’Iznik, à cent-septante kilomètres au sud d’Istanbul. Sölöz, petit village coupé en deux, entre un Sölöz bas, plus moderne et plus proche du lac, essentiellement occupé par la population turque et un Sölöz haut, un peu isolé sur le flanc des collines, aux demeures plus anciennes, et qui fut autrefois majoritairement habité par des Arméniens. (…)

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FIFDH 2021 : dans la compétition, Ghosts (Hayaleter), d’Azra Deniz Okyay, livre un portrait abrupt et sans concession de la Turquie contemporaine, entre perte de valeurs et absence de repères, tout rendant un vibrant hommage à ses fantômes

Istanbul, dans un futur proche. Dans un quartier d’Istanbul où Azra Deniz Okyay a perdu ses repères et ne retrouve plus ni la vie ni la ville qu’elle a connues, la cinéaste choisit d’y planter le décor de son premier long-métrage, Ghosts, un récit allégorique et dystopique où quatre destins se croisent sans jamais vraiment se rencontrer durant un laps de temps de vingt-quatre-heures. Alors que la ville, survolée par d’incessants vols d’hélicoptères et quadrillée par des patrouilles de police et animée par les sirènes d’estafettes et d’ambulances, est en proie à des troubles politiques, quatre personnages voient leurs destins s’entrechoquer. Dès la séquence d’ouverture, Dilem (Dilayda Günes), une très jeune femme, fume en regardant depuis la fenêtre d’une chambre, le Bosphore que survolent des mouettes. Elle enclenche de la musique sur son téléphone portable et se met à danser. Surgit un homme plus âgé qui, la découvrant en train de danser au lieu de nettoyer la chambre, la licencie. Dilem supplie, elle a besoin de ce travail. Rien n’y fait. Dilem, jeune danseuse urbaine, frondeuse et amoureuse, ayant perdu son travail, retrouve sa liberté et tout le temps de pratiquer des chorégraphies pour se présenter dans un concours dans un club.
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Berlinale 2019 – Compétition jour #5 : Kız Kardeşler (A Tale Of Three Sisters) – Conte social dans un village reculé d’Anatolie

Même si, à date, notre préféré reste le film macédonien God Exists, Her Name is Petrunya (Gospod postoi, imeto i’ e Petrunija), il faut reconnaître que ce nouveau long métrage du cinéaste truc Emil Alper coche toutes les cases qui mènent à la Berlinale à la distinction suprême.
A Tale Of Three Sisters raconte l’histoire de trois sœurs d’un village pauvre d’Anatolie centrale où les filles du village sont traditionnellement envoyées comme bonnes ou nounous en ville dans des familles aisées dans l’espoir d’améliorer leur vie.
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La composition de l’histoire et des personnages est remarquable, chacun-e représentant des caractères et des constructions sociales très différents. Emil Alper explique son approche ainsi: (…)

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La 6e édition du Festival international du film de Duhok au Kurdistan d’Irak (20-27 octobre 2018)

Il est des endroits où, spontanément, on s’étonne qu’une telle manifestation ait ses quartiers, et ceci depuis déjà 6 ans ! La région est certes autonome mais politiquement peu stable comme le montre l’échec il y a un an du référendum pour l’indépendance – qui a engendré de graves problèmes économiques pour les 3 provinces du Kurdistan autonome – et la récente campagne électorale pour les législatives du parlement du Gouvernorat. Cette région est connue, hors des frontières irakiennes, principalement pour sa force de sécurité, les Peshmergas, qui combattent l’État islamique autoproclamé avec succès et recrutent des milices autonomes, également composées de femmes, des minorités religieuses des Yézidis ou chrétienne de Qaraqosh.
Comme nous pouvons le constater partout et tous les jours, en « Occident » y compris, les premiers espaces attaqués par les idéologies dogmatiques sont ceux de l’expression et de la communication, dont la culture et le journalisme sont les fers de lance. Il est donc réjouissant de savoir qu’un festival reconnu à l’international s’est installé dans cet espace, interroge nos réactions spontanées, se désenclave et se positionne sur la carte du monde en nous ouvrant les portes d’une région tourmentée depuis des siècles, à cheval sur quatre pays – l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie.
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Pressions diplomatiques intolérables faites sur le festival du film documentaire DocLisboa (18-28 octobre 2018)

Du 18 au 28 octobre aura lieu la 16e édition du festival international du film documentaire – DocLisboa. Le genre documentaire – par sa nature même de représentation d’une réalité, certes subjective et scénarisée mais touchant directement au réel – est plus exposé que les autres genres cinématographiques à la pression et censure politiques.
C’est ce qu’il vient d’arriver aux responsables du festival lisboète qui ont reçu cette fin de semaine des pressions de deux ambassades leur demandant d’annuler des films de leur programmation ou de réécrire les textes les concernant dans leur programme. Gloria Zerbinati, l’attachée de presse pour l’international du festival a alerté les médias et les acteurs culturels de ces pressions inadmissibles et nous a communiqué les titres des deux films en questions :
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Locarno 2018 : Sibel, du tandem de cinéastes Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti en compétition, donne à réfléchir sur la différence

Sibel, vingt-cinq ans, vit avec son père, maire, et sa sœur dans un village isolé des montagnes de la région de la mer Noire en Turquie. Sibel est muette, mais elle communique en utilisant le langage sifflé ancestral de la région.
Rejetée par ses concitoyens, elle chasse sans relâche un loup qui rôde dans la forêt voisine, provoquant des peurs et des fantasmes chez les femmes du village. Sibel est à l’affût des moindres traces laissées par l’animal tant redouté, espérant le tuer et ainsi retrouver une légitimité aux yeux des femmes du village qui l’ont rejetée à cause de son handicap. Au lieu du loup traqué, Sibel traverse le chemin avec un fugitif politique. Blessé, menaçant et vulnérable, il est le premier à la voir et à apprécier les nombreuses qualités de la jeune femme.
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Selin Kavak : une comédienne met son art au profit de migrants pour les aider à surmonter les traumatismes traversés [audio auf Deutsch]

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Évoluant dans un milieu artistique et alternatif, Selin Kavak est très attentive et sensibilisée par la situation des migrants tant dans son pays d’origine, pris d’assaut par les flots de migrants qui s’amassent en Turquie, bloqués par les fils de fer barbelés et les miradors aux frontières de l’Europe mais aussi par la situation des communautés émigrées en Allemagne. Selin Kavak a choisi de mettre son art et ses multiples talents au profit des migrants, en animant des ateliers, en particulier à l’attention d’adolescents … Des adolescents qui ont parcouru des milliers de kilomètres seuls, à une quinzaine d’années, des adolescents « oncles responsable de leur neveu d’une dizaine d’années. » Des situations dramatiques et des traumatismes terribles tus par ces jeunes migrants à cause des séismes vécus et de la barrière de la langue : Selin Kavak a choisi de les aider à exprimer, à travers l’art – la musique et la sculpture, par exemple – leur douleur, leur souffrance, leurs blessures. Rencontre en allemand.
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Entrevue avec Tony Gatlif pour la sortie allemande de Djam

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Djam, c’est l’histoire d’une jeune fille libre et rebelle (Daphné Patakia), éprise de tout son corps et son âme de liberté, envoyée par son oncle Kakourgos (Simon Abkarian) pour trouver la pièce qui lui permettra de réparer leur bateau. Une fois en Turquie, Djam rencontre Avril (Maryne Cayon), une française de dix-neuf ans, désemparée, seule et qui a perdu tout son argent, venue en Turquie pour être bénévole auprès des réfugiés. Elles vont faire le voyage vers Mytilène ensemble, sur un chemin – le même qu’empruntent les migrants – parsemé de rencontres, de partage, de brouilles et d’espoir. Un parcours initiatique musical qui nous fait découvrir une très belle musique, comme le sont souvent celles de l’exil, le Rebetiko.
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Mein Paradies d’Ekrem Heydo : le cœur crevé de Serê Kaniyê, ville multiethnique du nord de la Syrie

Mein Paradies d’Ekrem Heydo, documentaire présenté à la 9è édition d’ALFILM, reflète malheureusement non seulement l’état d’une région à feu et à sang depuis 7 ans mais à nouveau une actualité, celle de la récente offensive turque au nord de la Syrie toujours en cours.

« Un paradis sans êtes humains n’est pas un paradis »
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