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#FFMUC 2018 : 36e édition du Filmfest München – Un large spectre sur le cinéma indépendant actuel

Le festival du film de Munich, qui fêtait cette année son 36e anniversaire, est le second festival allemand en importance après la Berlinale. Très convivial, très ouvert au public – comme tous les festivals allemands, y compris la Berlinale – le Filmfest München offre chaque année une large palette de films dans de nombreuses sections et genres, y compris deux sections « séries » qui ne sauraient manquer aux festivals contemporains. La seule partie manquante est peut-être celle de la VR (Virtual Reality), nouvelle mode des festivals, même si tout de même le FFMUC a dédié une conférence de deux jours au sujet.

Un peu comme tous les festivals de moyenne envergure en début d’été qui se trouvent entre les quatre festivals de catégorie A (1er semestre de l’année la Berlinale et le festival de Cannes, 2e semestre le festival de Locarno et la Mostra de Venise), il propose un certain nombre de films présentés dans les quatre festivals précédents. Ceci est également valable pour les festivals d’envergure comparable et dans la même période que sont Karlovy Vary (KVIFF ) en République tchèque ou le  Festival international du film Nouveaux Horizons (MFF Nowe Horyzonty) à Wrocław (Pologne) qui voient une sorte de tournée des films et des invités, telles qu’entre autres Emma Thompson qui a reçu un Prix spécial pour toute sa carrière, Terry Gilliam, Lucrecia Martel, Philip Gröning, Jia Zhang-ke, Jennifer Fox, Margarethe von Trotta ou Alice Rohrwacher. Très bonne occasion pour le public de voir ces films, parfois avant leur sortie, dans de très beaux cadres et en goûtant l’air d’un festivalier en été, à côté, entre autres, de sections comme les films indépendants du monde entier, le nouveau cinéma allemand ou la section dédiée aux films pour les jeunes tout à fait visibles par les adultes. Cependant, comme un festival se doit d’avoir une compétition s’il veut attirer tout le petit monde qui tourne sur le circuit, on peut se demander s’il est judicieux de mettre dans la section compétition le vainqueur de la Palme d’or 2018 comme ce fut le cas cette année à Munich ! Comme de bien entendu, Shoplifters de Hirokazu Kore-eda a remporté le Prix du meilleur film international. Ceci est tout à fait mérité (cette année, serait-on tenté de dire, car la Palme n’est pas toujours la garantie d’excellent film) mais il est difficile de s’imaginer le jury se distinguer du jury du « plus grand festival du monde » en donnant le prix à un autre film…

Rinascimento du cinéma italien

Une tendance frémissante depuis deux, trois ans qui se confirme au vu de la programmation du festival, celle d’un « rinascimento » réjouissant du cinéma italien (avec 6 films dans les 2 sections principales !) qui couvre tous les genres cinématographiques avec une mention spéciale à la comédie – le genre certainement le plus difficile – qui, là où la comédie française ou allemande (à l’exception notable de la délicieuse comédie Toni Erdmann de Maren Ade) nous étouffe sous de grasses pelletées de blagues miteuses, sous des tombeaux de situations aux ressorts rouillés et aux clichés faisandés, ou celle provenant des États-Unis impose un surjeu à la limite du supportable des acteur-trice-s et des dialogue certes brillants mais tellement formatés qu’ils perdent toute saveur, parvient à jouer de tous ces registres de manière légère et joyeuse, instillant avec subtilité des parcelles plus dramatiques et avec légèreté des propos plus profonds.

© FILMFEST MÜNCHEN 2018 / Ronny Heine

Autre forte présence qui confirme elle aussi une tendance récente, celle du cinéma indépendant de Corée du sud (pour ceux que cela intéresse, nous avons consacré un article esquissant les grandes lignes des sujets contemporains abordés par les productions indépendantes) avec 4 films qui abordent un des deux sujets récurrents, à savoir une société vieillissante et les enjeux sociétaux induit par ce phénomène et le fossé entre les générations avec une jeunesse en porte-à-faux entre tradition, place dans la société et désir d’émancipation individuel. Le mouvement semble, cette année, glisser plus franchement vers cette seconde thématique.

Étant donné la nature du programme de ce festival, j :mag couvrant les quatre festivals de catégorie A et de nombreux autres festivals durant l’année, à côté des critiques ad hoc faites pour le FFMUC (MaB), nous vous renvoyons également à une sélection de critiques et interviews faites tout au long de l’année par Firouz E. Pillet (FeP) et Malik Berkati (MaB) de films présentés dans cette édition.

Shoplifters (Manbiki kazoku ; Une affaire de famille) de Hirokazu Kore-eda (Festival de Cannes 2018 – Palme d’or) : critique FeP.

Foxtrot de Samuel Maoz (Mostra de venise 2017 – Lion d’argent Grand Prix du jury) : critique de MaB ; interview de Samuel Maoz en anglais par FeP.

Lazzaro felice (Heureux comme Lazzaro) d’Alice Rohrwache (Festival de Cannes 2018-  Prix du scénario) : critique de FeP ; critique de MaB.

L’insulte de Ziad Doueiri (Mostra de Venise 2017: Coupe Volpi meilleure interprétation masculine pour Kamel El Basha) : critique de FeP.

Ash is purest white (Jiānghú érnǚ ; Les Éternels) de Jia Zhang-ke ; critique de MaB.

The Great Buddha + (Dà fó pǔ lā sī) de Huang Hsin-yao ; critique de MaB.

Napoli velata de Ferzan Ozpetek ; critique de MaB.

The Song of Scorpions d’Anup Singh : critique de FeP ; interviews d’Anup Singh et Irrfan Khan en anglais par FeP.

Les bonnes manières (As boas maniera) de Juliana Rojas et Marco Dutra ; critique de MaB.

A Tiger in Winter (Ho-rang-e-bo-da mu-seo-un gyu-ul-son-nim) de Lee Kwang-kuk ; critique de MaB.

Jusqu’à la garde de Xavier Legrand (Mostra de Venise 2017 – Prix de la mise en scène et Prix du Meilleur premier film) : critique de FeP ; interview de Xavier Legrand par FeP.

Les Gardiennes de Xavier Beauvois: interview de Xavier Beauvois par FeP ; interview d’Iris Bry par FeP.

Ammore e malavita d’Antonio Manetti  et Marco Manetti ; critique de MaB.

Silent Mist (Chen Wu) de Zhang Miaoyan ; critique de MaB.

Candelaria de  Jhonny Hendrix Hinestroza ; critique de MaB.

Petra de Jaime Rosales ; critique de MaB.

Bergman – A Year in a Life (Bergman — Ett Ar, Ett Liv; Ingmar Bergman, une année dans une vie) de Jane Magnusson ; critique de MaB.

Gräns (Border) d’Ali Abbasi ; critique de FeP.

Burning de Lee Chang-dong ; critique de FeP.

Park Hwa-young de Lee Hwan; critique de MaB.

Troppa grazia de Gianni Zanasi ; critique de MaB.

Familie Brasch d’Annekatrin Hendel; critique de MaB.

9 doigts de F.J. Ossang : critique de MaB.

 Longing (Ga’agua) de  Savi Gabizon ; critique de MaB.

Matar a Jesús de Laura Mora Ortega; interview de Laura Mora Ortega par  FeP.

Razzia de Nabil Ayouch : critique de FeP ; interview de Nabil Ayouch  par FeP.

The looming storm (Bàoxuě jiāng zhì) de Dong Yue ; critique de MaB.

Murer – Anatomie eines Prozesses de Christian Frosch ; critique de MaB.

Searching de Aneesh Chaganty ; critique de MaB.

À genoux les gars d’Antoine Desrosières : critique de FeP.

Malik Berkati, Munich

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Malik Berkati

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