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Auteur : Malik Berkati

Berlinale 2022Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2022 – Encounters : Unrueh (Unrest) de Cyril Schäublin ou de l’anarchisme horloger dans le vallon de Saint-Imier

Unrueh… il suffirait d’échanger les deux dernières lettres du mot pour passer de la signification de « balancier » à « désordre », « agitation ». C’est dans cette ambivalence sémantique que le réalisateur Zurichois construit, tel un horloger, son film à double mécanique. Issu d’une famille d’une d’ouvrières horlogères, Cyril Schäublin expose avec précision et foultitudes de détails comment fonctionne une montre mécanique. Cette déconstruction de mécanique horlogère adossée à celle de la mécanique du capitalisme industriel produit une œuvre singulière, d’une grande finesse et de toute beauté. (…)

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Berlinale 2022 – Compétition : Drii Winter (A Piece of Sky) de Michael Koch – Une tragédie grecque dans les Alpes uranaises

La seconde contribution suisse à la compétition 2022, après La Ligne d’Ursula Meier, nous entraîne à nouveau dans les coulisses des Alpes, cette fois-ci en haute montagne, dans les magnifiques et primitives Alpes uranaises. La première chose que l’on voit, dans le format 4 :3 qui permet de resserrer l’image sur les personnages et les détails, c’est le dos de Marco (Simon Wisler), bâtit comme les montagnes qui l’entourent, massif, puissant, robuste. Pourtant, Marco n’est pas d’Isenthal mais du Flachland, de la plaine, ce qui ne manque pas de donner aux habitués de l’auberge du village, tenu par la mère de sa fiancée Anna (Michèle Brand), une occasion de gloser. (…)

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Berlinale 2022 – Compétition : avec Rabiye Kurnaz gegen George W. Bush, Andreas Dresen prend le pari de traiter par la comédie l’histoire vraie d’un prisonnier de Guantánamo

L’an passé, la Berlinale avait présenté dans la section Berlinale Special The Mauritanian (Désigné coupable) de Kevin Macdonald avec dans les rôles principaux Tahar Rahim, Jodie Foster, Benedict Cumberbatch et Shailene Woodley, qui relate l’histoire vraie de Mohamedou Ould Slahi, retenu plus de 10 ans dans la prison de Guantánamo, sans chef d’accusation ni procès (lire la critique en allemand). Comme Mohamedou Ould Slahi, Murat Kurnaz, un citoyen turc né et vivant en Allemagne, a écrit un livre sur ce qu’il a vécu pendant ses années de détentions illégales, entre les mains des États-Unis d’Amérique dans un no man’s land juridique. Andreas Dresen (Als wir träumten, 2015 ;  Gundermann, 2018) a lu ce livre à sa sortie en 2007 – Fünf Jahre meines Lebens (Cinq ans dans l’enfer de Guantanamo, Fayard pour l’édition française). L’idée d’en faire un film lui est tout de suite venu à l’esprit, mais a contrario de Kevin Macdonald, il ne se voyait pas raconter cette histoire dans la perspective de Murat : (…)

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Berlinale 2022 – Compétition : L’œuvre de géométrie cinématographique d’Ursula Meier se poursuit avec La Ligne

Comme pour Home ou L’Enfant d’en haut (Ours d’argent – mention spéciale du jury à la Berlinale 2012), l’histoire qui débute dans La Ligne n’a rien d’extraordinaire, si ce n’est ce petit élément déclenchant qui pousse la normalité juste ce qu’il faut dans la direction de la marge pour accrocher notre attention. Le génie d’Ursula Meier est dans l’approche de son objet cinématographique, son écriture qui sublime les univers et les situations a priori banales. Mine de rien, au fil du temps, le public passe d’un poste d’observation face à l’écran à une position d’inflitré.e dans l’histoire narrée. Par quel moyen ?, on ne le sait pas vraiment ! La réalisatrice parvient par petites touches effleurées à provoquer de grandes émotions liées à l’intime, à la familiarité des configurations, sans jamais essayer de forcer le sentiment, de surexpliquer les intentions. Nous adhérons à sa proposition un peu malgré nous, soudainement on réalise que l’on se trouve en plein dedans, au milieu de ses personnages, à les regarder évoluer autour de nous. Ursula Meier est tout simplement une magicienne ! (…)

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Berlinale 2022 – Compétition : Peter von Kant, une adaptation libre de Fassbinder par François Ozon, avec un Denis Ménochet au sommet de l’art dramatique !

Avec ses trois prix récoltés depuis 20 ans à la Berlinale, dont le Grand prix du jury en 2019 pour Grâce à Dieu, François Ozon a ouvert la Berlinale avec Peter von Kant, inspiré par Les larmes amères de Petra von Kant (Die bitteren Tränen der Petra von Kant, 1972) de Rainer Werner Fassbinder, auteur qu’il avait déjà adapté et présenté à Berlin en 2000 avec Gouttes d’eau sur pierres brûlantes. Souvent, les films d’ouvertures sont une énigme, il est vrai que cette tâche de choisir un film qui va donner le ton au festival est une chose complexe qui demande de considérer plusieurs choses pour marquer les esprits. Cette année, le choix est clair et s’impose comme une évidence : quoi de plus symbolique que de présenter une libre adaptation d’un film qui a fait sa Première à la Berlinale il y a 50 ans, en février 1972, avec dans un des rôles-titres Hanna Schygulla que fait une apparition dans le film d’Ozon ? (…)

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Berlinale 2022 – Une 72e édition coûte que coûte du 10 au 20 février 2022

Alors que Berlin attend son pic pandémique Omicron à la mi-février, la Berlinale déroule coûte que coûte son tapis rouge sur la Potsdamer Platz. C’est que l’enjeu est important : en 2021, le festival de Cannes et celui de Venise ont pu se dérouler (presque) normalement tandis que Berlin avait dû se reporter sur une version hybride – en mars en ligne pour la presse et l’industrie et en juin pour le public. Résultat, les noms les plus renommés de l’industrie s’étaient présentés à ces deux festivals et Berlin, si le festival avait dû encore une fois passer en ligne ou être annulé, aurait perdu du terrain face à ses deux plus grands rivaux dans le circuit des festivals. La Berlinale a donc bien lieu, dans des conditions draconiennes qui pèsent sur l’atmosphère festivalière. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

IFFR2022 – A Human Position d’Anders Emblem imbrique avec finesse l’intime et le collectif dans un tranquille mouvement cinématographique

Dans la ville portuaire norvégienne d’Ålesund, Asta (Amalie Ibsen Jensen) travaille en remplacement d’été pour le journal local, couvrant les événements qui ponctuent la vie somnolente de cette bourgade  – l’équipe locale de hockey, une petite manifestation afin de préserver un bâtiment Art nouveau, l’économie des bateaux de croisière… Rien de bien passionnant pour cette jeune femme qui transporte en miroir le spleen de ce lieu. Lorsqu’elle tombe sur une brève qui relate l’expulsion d’un réfugié, Aslan, elle recommence à s’animer ; elle nous entraîne sur la piste de cet être invisibilisé, nous fait rencontrer des habitants de la région – le casting du film est un mélange d’acteurs, de non-acteurs et de personnes réelles –, dans ce processus, nous assistons à son tranquille retour à la vie. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

IFFR2022 – Yamabuki de Juichiro Yamasaki : une œuvre qui laisse ses protagonistes continuer leur chemin à la sortie du générique

Présenté dans le section Tiger Competition  du Festival international du film de Rotterdam, Yamabuki  se situe dans la ville du réalisateur, dans les montagnes à l’ouest du Japon, Maniwa. Cette familiarité des lieux donne au film un côté très réaliste, renforcé par l’emploi du 16 mm, que Juichiro Yamasaki compense par des procédés cinématographiques plus oniriques, amenés par l’usage de l’animation (de Sébastien Laudenbach, La Jeune Fille sans mains – 2016) et de la musique (Olivier Deparis). Le résultat de ce contrepoint, de cette dureté des lieux et des destins mélangée avec le monde intérieur des protagonistes est un film d’une très grande délicatesse et intelligence – Juichiro Yamasaki n’est jamais dans le jugement, laisse la place aux ambivalences, aux évolutions des caractères et laisse au public assez d’espace pour en imaginer ses propres terminaisons. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

IFFR2022 – Le dernier film d’animation de la cinéaste roumaine Anca Damian, L’Île (The Island), revisite l’histoire de Robinson Crusoé sur un mode psychédélique

Spécialiste de l’animation documentaire fonctionnalisée virtuose (Crulic – The Path to Beyond,2011 ; The Magic Mountain, 2015), Anca Damian livre avec son dernier film, présenté dans la section Big Screen du 51e Festival international du film de Rotterdam, une animation tourbillonnante et pleine de fantaisie, tout à la fois tragique et comique, réaliste et poétique, réfléchie et exaltée. Abordant des sujets aussi graves que la solitude, la migration, l’environnement, il est troublant de se laisser emporter dans ce flot d’infortune avec plaisir, épouser dans le sillage de Robinson le mouvement du monde plutôt que lutter frontalement contre lui… c’est peut-être ce que l’on appelle la catharsis ! (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturInternet

The International Film Festival Rotterdam (IFFR) goes online for its 51st edition from 26 January to 6 February 2022

After a jubilee edition that had to take place in two parts and online, the organizers of the Rotterdam festival hoped to be able to return to the in-person event for this 51st edition. Unfortunately, Omicron invited itself during the end of the year holidays and the organizers decided to migrate once again to online. The selection of films and the general program are still extremely interesting, and while 52 film titles are only available to the public on-demand in the Netherlands, from 26 January to 6 February 2022, the Talks can be followed from all over the world for free. (…)

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