Festival international du film de Rotterdam

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IFFR2024: Denken als Performance – In Rotterdam präsentieren Jenni und Lauri Luhta ein erstaunlich grenzüberschreitendes Filmwerk

Einer der wirklich aus dem Rahmen fallenden Werke in Rotterdams Film Festival 2024  betitelt sich schlicht Moses. Jenni und Lauri Lutha kreierten in Eigenregie ein ästhetische und inhaltlich hochkomplexes und provokantes Filmereignis, in dem sie  zugleich die einzigen beiden Protagonisten Siegmund Freund (Jenni) und Moses (Lauri) selbst spielen. (…)

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IFFR 2024 – The Ballad of Suzanne Césaire un film-essai sur l’écrivaine martiniquaise

Tout le monde connaît, ou du moins a déjà entendu parler d’Aimé Césaire, le célèbre poète et homme politique martiniquais. Il est le créateur, aux côtés de Léopold Sédar Senghor et Léon Gontran Damas, du mouvement politique, culturel et littéraire connu sous le nom de « La Négritude ». Mais qui connaît son épouse, Suzanne Césaire ? Professeure de lettres, militante féministe et politique, elle était également écrivaine, autrice d’une brève œuvre dont il ne reste que sept textes publiés pendant la Seconde guerre mondiale dans la revue qu’elle avait co-fondée avec son mari, Tropiques. (…)

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IFFR 2024 – Praia Formosa de Julia De Simone : Un voyage troublant et poétique dans la mémoire du Brésil esclavagiste

Praia Formosa marque la conclusion de la trilogie cinématographique de Julia De Simone, dont les deux premiers volets étaient des documentaires. Pendant une décennie, la cinéaste brésilienne a scruté les métamorphoses urbaines de la région portuaire de Valongo tout en enquêtant sur les processus de formation de sa ville natale. Pour son premier long métrage de fiction, De Simone s’appuie sur ses assises solides en tant que documentariste pour transcender sa quête initiale, nous emportant dans un espace-temps qui dépeint avec éclat le présent à travers le prisme du passé. (…)

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IFFR 2023 : Wir sind dann wohl die Angehörigen de Hans-Christian Schmid –  une famille en état d’urgence !

Pour des raisons dramaturgiques, la plupart des histoires d’enlèvement sont racontées dans la perspective des ravisseurs ou de la police. Hans-Christian Schmid réussit le tour de force de tenir en haleine le public en prenant le parti de faire défiler le déroulé d’un enlèvement à travers le prisme des proches de la victime. Les écueils sont nombreux, le premier d’entre eux, l’ennui qui pourrait gagner à regarder une famille souffrir en attendant la libération du leur. Il n’en est rien, la finesse du scénario alterne avec habileté les scènes de tensions enduites par les actions – prises de contacts avec les ravisseurs, remises de rançon avortées, couacs policiers – et les scènes qui pénètrent l’état psychique dans lequel se trouvent les protagonistes. (…)

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IFFR 2023 – Big Screen Competition : Endless Borders de Abbas Amini démultiplie la notion de frontières

À la frontière entre l’Afghanistan et l’Iran, dans un no man’s land montagneux traversé par des patrouilles de gardes-frontière et des réfugié∙es afghan∙nes qui entrent illégalement dans le pays, un petit village pauvre, mangé par la poussière, est devenu le lieu de travail d’Ahmad (Pourya Rahimisam), un enseignant de Téhéran, exilé intérieur, pour raisons politiques. La région est compliquée, ce n’est pas une nouveauté. Mais au-delà des régimes théocratiques et des guerres intestines, cette partie du monde, régie par des traditions ayant valeur de lois, est aussi le territoire de plusieurs ethnies aux antagonismes ancestraux. (…)

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IFFR 2023 – Luka, présenté dans la section Big Screen, revisite le Désert des Tartares

La cinéaste belgo-américaine Jessica Woodworth (Altiplano, 2009 ; L’Empereur aux pieds nus, 2019) s’inspire pour son dernier film du célèbre roman de Dino Buzzati, adapté en 1976 par Valerio Zurlini avec dans les rôles titres Jacques Perrin et Vittorio Gassman, Le désert des Tartares. Si dès les premières images, Luka fait effectivement penser au livre de Buzzati, dont Jessica Woodworth reprend les grandes lignes forces dans la structure de son histoire (le désert, l’ennui et l’attente, l’ennemi invisible, l’apparition d’un cheval, un soldat du fort abattu par les siens) une différence notable courbe l’arc narratif : alors que le lieutenant Drogo du roman était envoyé dans le Nord à la sortie de son école militaire et qu’une de ses premières impulsions avait été de partir de cet endroit inhospitalier, Luka (Jonas Smulders) est parti volontairement vers le Nord, à la recherche du légendaire fort Kairos, afin d’y proposer ses services de sniper. (…)

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IFFR 2023 – A House in Jerusalem de Muayad Alayan plonge dans l’angle mort de la mémoire collective

(…) La toile que tisse Muayad Alayan est celle du sentiment de perte, celle des êtres aimés comme celle de l’appartenance à une terre, une lignée, le sentiment d’injustice, d’incompréhension, de douleur qui se transmet (de générations en générations, également), qui empêche la communication, le dialogue – cette toile est transposable partout sur cette terre, portant en elle la matrice des chagrins individuels, des traumatismes collectifs, des deuils qui ne se font pas et emprisonnent les âmes dans les limbes. (…)

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IFFR2022 – A Human Position d’Anders Emblem imbrique avec finesse l’intime et le collectif dans un tranquille mouvement cinématographique

Dans la ville portuaire norvégienne d’Ålesund, Asta (Amalie Ibsen Jensen) travaille en remplacement d’été pour le journal local, couvrant les événements qui ponctuent la vie somnolente de cette bourgade  – l’équipe locale de hockey, une petite manifestation afin de préserver un bâtiment Art nouveau, l’économie des bateaux de croisière… Rien de bien passionnant pour cette jeune femme qui transporte en miroir le spleen de ce lieu. Lorsqu’elle tombe sur une brève qui relate l’expulsion d’un réfugié, Aslan, elle recommence à s’animer ; elle nous entraîne sur la piste de cet être invisibilisé, nous fait rencontrer des habitants de la région – le casting du film est un mélange d’acteurs, de non-acteurs et de personnes réelles –, dans ce processus, nous assistons à son tranquille retour à la vie. (…)

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IFFR2022 – Yamabuki de Juichiro Yamasaki : une œuvre qui laisse ses protagonistes continuer leur chemin à la sortie du générique

Présenté dans le section Tiger Competition  du Festival international du film de Rotterdam, Yamabuki  se situe dans la ville du réalisateur, dans les montagnes à l’ouest du Japon, Maniwa. Cette familiarité des lieux donne au film un côté très réaliste, renforcé par l’emploi du 16 mm, que Juichiro Yamasaki compense par des procédés cinématographiques plus oniriques, amenés par l’usage de l’animation (de Sébastien Laudenbach, La Jeune Fille sans mains – 2016) et de la musique (Olivier Deparis). Le résultat de ce contrepoint, de cette dureté des lieux et des destins mélangée avec le monde intérieur des protagonistes est un film d’une très grande délicatesse et intelligence – Juichiro Yamasaki n’est jamais dans le jugement, laisse la place aux ambivalences, aux évolutions des caractères et laisse au public assez d’espace pour en imaginer ses propres terminaisons. (…)

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IFFR2022 – Le dernier film d’animation de la cinéaste roumaine Anca Damian, L’Île (The Island), revisite l’histoire de Robinson Crusoé sur un mode psychédélique

Spécialiste de l’animation documentaire fonctionnalisée virtuose (Crulic – The Path to Beyond,2011 ; The Magic Mountain, 2015), Anca Damian livre avec son dernier film, présenté dans la section Big Screen du 51e Festival international du film de Rotterdam, une animation tourbillonnante et pleine de fantaisie, tout à la fois tragique et comique, réaliste et poétique, réfléchie et exaltée. Abordant des sujets aussi graves que la solitude, la migration, l’environnement, il est troublant de se laisser emporter dans ce flot d’infortune avec plaisir, épouser dans le sillage de Robinson le mouvement du monde plutôt que lutter frontalement contre lui… c’est peut-être ce que l’on appelle la catharsis ! (…)

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