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Culture / Kultur

Cinéma / KinoCulture / KulturRecit / Bericht

Rencontre avec Etienne Garcia, Président du Festival international du film politique de Carcassonne

La cinquième édition du Festival International du Film Politique a eu lieu en Occitanie, entre le 12 et le 16 janvier 2023, devant un auditoire de 16 000 spectateurs venus du quatre coins du monde. Etienne Garcia, président, et Henzo Lefèvre, directeur, deux jeunes cinéphiles enthousiastes, ont réussi leur pari fou et incertain avec cette manifestation qui depuis 2018 enchante et émerveille le public local, mais aussi hexagonal et international. (…)

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IFFR 2023 : Wir sind dann wohl die Angehörigen de Hans-Christian Schmid –  une famille en état d’urgence !

Pour des raisons dramaturgiques, la plupart des histoires d’enlèvement sont racontées dans la perspective des ravisseurs ou de la police. Hans-Christian Schmid réussit le tour de force de tenir en haleine le public en prenant le parti de faire défiler le déroulé d’un enlèvement à travers le prisme des proches de la victime. Les écueils sont nombreux, le premier d’entre eux, l’ennui qui pourrait gagner à regarder une famille souffrir en attendant la libération du leur. Il n’en est rien, la finesse du scénario alterne avec habileté les scènes de tensions enduites par les actions – prises de contacts avec les ravisseurs, remises de rançon avortées, couacs policiers – et les scènes qui pénètrent l’état psychique dans lequel se trouvent les protagonistes. (…)

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IFFR 2023 – Big Screen Competition : Endless Borders de Abbas Amini démultiplie la notion de frontières

À la frontière entre l’Afghanistan et l’Iran, dans un no man’s land montagneux traversé par des patrouilles de gardes-frontière et des réfugié∙es afghan∙nes qui entrent illégalement dans le pays, un petit village pauvre, mangé par la poussière, est devenu le lieu de travail d’Ahmad (Pourya Rahimisam), un enseignant de Téhéran, exilé intérieur, pour raisons politiques. La région est compliquée, ce n’est pas une nouveauté. Mais au-delà des régimes théocratiques et des guerres intestines, cette partie du monde, régie par des traditions ayant valeur de lois, est aussi le territoire de plusieurs ethnies aux antagonismes ancestraux. (…)

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Avec Caravage (L’ombra di Caravaggio), Michele Placido tente un clair-obscur et échoue à faire un biopic dont il a rêvé depuis cinq décennies

Caravage (L’ombra di Caravaggio), de Michele Placido, plonge le public dans l’Italie de 1609 alors que Michelangelo Merisi da Caravaggio (Riccardo Scamarcio) – dont le nom est francisé Caravage ou Le Caravage – est accusé de meurtre et fuit Rome pour se réfugier à Naples. S’affirmant pleinement libre, dans sa vie comme dans son art, du diktat académique canonique, Le Caravage dérange la bienséance des peintres académiques, avec l’appui de l’Église, qui le méprisent, le persécutent, le condamnent. (…)

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Sortie romande de Last Dance de Delphine Lehericey que nous avions rencontrée à Locarno 2022

(…) Delphine Lehericey réalise un tour de force artistique dans l’écriture de son film, celui d’allier finement la comédie de situation avec des tournures de récit plus dramatiques. Elle parvient à tenir constamment le balancier sur cette étroite crête, ne tombant jamais dans les extrêmes ou les facilités narratives. Elle parvient à entraîner ses spectateurs et spectatrices dans leurs propres projections de la famille, du deuil, de l’art, des relations humaines. Last Dance nous fait rire, nous émeut et nous accompagne dans une introspection inattendue une fois sorti.es de la salle de cinéma. Puis, par un effet retard, reste un doux effluve dans le sillage des images qui s’estompent, un sourire qui se dessine au sentiment d’apaisement et ces quelques vers du poète reviennent, telle une madeleine de Proust : « Pourquoi que je vis, parce que c’est joli. » (Boris Vian) (…)

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IFFR 2023 – Luka, présenté dans la section Big Screen, revisite le Désert des Tartares

La cinéaste belgo-américaine Jessica Woodworth (Altiplano, 2009 ; L’Empereur aux pieds nus, 2019) s’inspire pour son dernier film du célèbre roman de Dino Buzzati, adapté en 1976 par Valerio Zurlini avec dans les rôles titres Jacques Perrin et Vittorio Gassman, Le désert des Tartares. Si dès les premières images, Luka fait effectivement penser au livre de Buzzati, dont Jessica Woodworth reprend les grandes lignes forces dans la structure de son histoire (le désert, l’ennui et l’attente, l’ennemi invisible, l’apparition d’un cheval, un soldat du fort abattu par les siens) une différence notable courbe l’arc narratif : alors que le lieutenant Drogo du roman était envoyé dans le Nord à la sortie de son école militaire et qu’une de ses premières impulsions avait été de partir de cet endroit inhospitalier, Luka (Jonas Smulders) est parti volontairement vers le Nord, à la recherche du légendaire fort Kairos, afin d’y proposer ses services de sniper. (…)

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Sortie romande de Sous les figues, de la réalisatrice et productrice franco-tunisien Erige Sehiri

Parmi les arbres verdoyants qui portent des figues mûres aux couleurs chatoyantes, de jeunes femmes et de jeunes hommes travaillant à la récolte estivale, développent de nouveaux sentiments, flirtent, se séduisent et se provoquent, se cherchent ou se fuient, essayant de se comprendre en créant des liens plus profonds. Melek et ses amis Yosra, Fidé, Sana, Laïla, Hnena, Firas, Gaith, ainsi que des femmes plus âgées, travaillent dans les vergers pendant l’été pour payer leurs études, préparer leur mariage ou aider leur famille. Entre les figuiers, sous le regard des travailleuses plus âgées qui ont l’expérience de la vie et prodiguent leurs conseils avisés, cibles des œillades furtives des jeunes hommes, les jeunes files encore adolescentes se dévoilent et se projettent au seuil d’une vie d’adulte qui semble leur rester interdite. (…)

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Prix du Jury à Cannes 2022 et en lice pour l’Oscar du meilleur film international 2023, EO de Jerzy Skolimowski sort sur les écrans romands

Le piètre état du monde dans lequel on se trouve n’est pas une breaking news ! Cependant, pour une question d’œillères civilisationnelles, dans le centre du système-monde, dont fait partie l’Europe, on semble penser que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, qu’il suffit de quelques ajustements pour qu’il tourne à nouveau rond. Jerzy Skolimowski (Ręce do góry [Haut les mains] 1967, Deep Hand 1970, Essential Killing 2010), vétéran du Nouveau cinéma polonais des années 60, 84 ans, va de manière chirurgicale, concise et sans fioritures démontrer le contraire, par le procédé bressonien (Au hasard Balthazar, 1966) du recours à l’animal – un âne qui, passant de maîtresses en maîtres, dévoile quelques traits de caractères de l’espèce et de la condition humaine. La décadence du monde est le fruit de la corruption morale et éthique de l’âme humaine, il suffit de suivre EO dans son voyage cauchemardesque de la Pologne à l’Italie pour s’en convaincre. (…)

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Matteo Tortone signe Mother Lode, un drame social en noir et blanc qui décrit la triste réalité des jeunes orpailleurs péruviens, mêlant fiction et documentaire, réalisme et magie. Rencontre

Avec Mother Lode, présenté à la 36ème Settimana internationale della Critica durant la Mostra de Venise en 2021 puis aux 57ème Journées cinématographiques de Soleure en 2022, Matteo Tortone entraîne le public sur les pas de Jorge, un jeune père de famille de vingt-et-uns ans, qui peine à subvenir aux besoins de sa famille comme chauffeur de moto-taxi à Lima. Jorge espère un avenir meilleur et décide de traverser le Pérou pour se rendre dans la ville minière de La Rinconada, « la ville la plus proche du ciel », à quelque cinq mille trois-cents mètres d’altitude dans la Cordillère des Andes, une ville minière au paysage lunaire qui draine des milliers de travailleurs saisonniers comme Jorge, éblouis par leur espoir de faire fortune. (….)

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IFFR 2023 – A House in Jerusalem de Muayad Alayan plonge dans l’angle mort de la mémoire collective

(…) La toile que tisse Muayad Alayan est celle du sentiment de perte, celle des êtres aimés comme celle de l’appartenance à une terre, une lignée, le sentiment d’injustice, d’incompréhension, de douleur qui se transmet (de générations en générations, également), qui empêche la communication, le dialogue – cette toile est transposable partout sur cette terre, portant en elle la matrice des chagrins individuels, des traumatismes collectifs, des deuils qui ne se font pas et emprisonnent les âmes dans les limbes. (…)

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