Il ne faut pas tomber dans le piège de la comparaison avec Le fils de Saul (Grand prix au Festival de Cannes 2015, Golden globe et OSCAR pour le meilleur film étranger 2016) qui tend les bras à tous les critiques : ce premier long métrage était un ovni. Si László Nemes l’avait reproduit, on lui aurait fait grief de ne pas se renouveler et de surfer sur la vague de ce succès mondial ; puisqu’il ne l’a pas fait, certains lui reprochent déjà son manque de courage cinématographique et un retour à plus d’académisme !
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Nous sommes en 1913, au cœur de l’empire austro-hongrois. Írisz Leiter revient à Budapest après avoir passé son enfance dans un orphelinat à Trieste. Elle se présente à un grand magasin de chapeaux pour y travailler comme modiste. Immédiatement, quelque chose de larvé envahit l’atmosphère : le magasin s’appelle Leiter, comme elle. Oskár Brill, le nouveau propriétaire, la reçoit mais s’empresse de vouloir la renvoyer à Trieste chez son employeur actuel. La jeune femme, portée par un courant qu’elle ne définit pas elle-même refuse et parvient à s’incruster dans l’environnement cadré de la maison Leiter et les dépendances utilisées par ses employés. Lorsqu’Írisz apprend qu’elle a un frère dont elle ignore tout, elle cherche à clarifier ce mystère et celui de son passé dans une sorte d’enquête effrénée qu’elle va mener contre vents et marées pour essayer de comprendre pourquoi il agit et fonctionne ainsi. Nous sommes à la veille de la guerre et cette quête sur ses origines familiales va entraîner Írisz dans les méandres d’un monde au bord du chaos.
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