entretien

Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2023

Locarno 2023 – Concorso internazionale : rencontre avec Radu Jude, en compétition avec Nu aștepta prea mult de la sfârșitul lumii (Do Not Expect Too Much From the End of the World), qui poursuit son exploration du cinéma et son utilisation de la satire pour rendre compte de nos sociétés

S’il est un cinéaste qui cherche à déconstruire le monde avec son cinéma et le cinéma avec sa vision de la marche du monde, c’est bien le réalisateur roumain Radu Jude. Chacun de ses films porte son esthétique, sa structure, l’écrin qui convient le mieux au sujet qu’il veut aborder, que ce soit dans un dispositif très artificiel et hypnotique avec Tipografic majuscul (Uppercase Print) qui entraîne les spectateurs∙rices dans la Roumanie putride de Ceausescu, ou le cinéma-vérité satirique mâtiné de tragédie grecque de Babardeală cu bucluc sau porno balamuc (Bad Luck Banging or Loony Porn) qui lui a valu l’Ours d’or à la Berlinale. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Sortie romande de la Dernière reine, film épique flambloyant algérien d’Adila Bendimerad et Damien Ounouri

Nous reproduisons ici la critique de Malik Berkati du 4 mai 2023.

La 14e édition du festival de films issus des cinémas arabes, ALFILM de Berlin, a révélé une génération de réalisatrices et réalisateurs qui n’ont pas peur d’affirmer leur point du vue – sur le monde, sur le cinéma, sur l’Histoire. À côté d’un cinéma traditionnel, les films de genre – thriller, fantastique, comédie – se multiplient pour aborder les réalités socio-politiques. Adila Bendimerad et Damien Ounouri ont pris le parti audacieux de se lancer dans la fiction historique, genre quasi inexistant dans l’espace cinématographique arabe. Bien leur en a pris ! Cette tragédie algérienne déclinée dans les cinq actes de la tragédie grecque, ébouriffe par sa mise en scène spectaculaire, une reconstitution minutieuse des costumes et des décors in situ – le film n’a pas été tourné en studio mais dans différents lieux d’Alger et de Tlemcem – et cette ambition romanesque qui traverse le scénario. (…)

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Culture / KulturExposition / AusstellungForum citoyen / Bürgerforum

FIFOG 2023 – Rencontre avec l’artiste peintre Ramë Beqiri, Albanais du Kosovo

Le Festival International du Film Oriental de Genève (FIFOG) ouvre traditionnellement son espace de rencontres culturelles aux arts et à la littérature. Cette année, une exposition collective de trois artistes a lieu à l’Espace Hornung de la Maison des arts du Grütli du 12 au 18 juin (vernissage le 13 juin), avec l’artiste libanaise arménienne Alexandra Bitar qui explore l’effet de l’anxiété sur sa génération, Héla Ammar, tunisienne, dont les photographies et installations traitent de l’enjeu de la mémoire et Ramë Beqiri qui rend, à travers son art, hommage aux disparus de la guerre au Kosovo.
L’artiste albanais du Kosovo, du petit village Koshare dans la région de Ferizaj, vit depuis 2006 en Suisse. Sa carrière artistique a pris des chemins de traverses qui l’ont amené du théâtre et la pantomime à une carrière de peintre. Rencontre. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Sortie romande du formidable film de Soudade Kaadan, Nezouh, qui rend compte de la tragédie de la guerre par l’allégorie et la poésie

Nous reproduisons ici la critique de Malik Berkati du 26 mars 2023.

Présenté au festival fétiche de la réalisatrice syrienne Soudade Kaadan, la Mostra de Venise, où elle avait reçu pour son premier long métrage, Le Jour où j’ai perdu mon ombre, le Lion du futur en 2018, Nezouh a remporté le Prix du public dans la section Orrizonti de l’édition 2022. Et c’est probablement le meilleur prix qui pouvait être décerné à ce film qui précisément est taillé sur mesure par la cinéaste pour toucher les spectateurs•trices là où ils et elles ne s’y attendent pas : une identification organique au destin inconcevable, tant qu’on ne l’a pas soi-même vécu, à des personnages otages de la guerre. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

ALFILM 2023 – Rencontre avec Damien Ounouri, co-réalisateur avec Adila Bendimerad de La Dernière reine, film épique flamboyant

La 14e édition du festival de films issus des cinémas arabes, ALFILM de Berlin, a révélé une génération de réalisatrices et réalisateurs qui n’ont pas peur d’affirmer leur point du vue – sur le monde, sur le cinéma, sur l’Histoire. À côté d’un cinéma traditionnel, les films de genre – thriller, fantastique, comédie – se multiplient pour aborder les réalités socio-politiques. Adila Bendimerad et Damien Ounouri ont pris le parti audacieux de se lancer dans la fiction historique, genre quasi inexistant dans l’espace cinématographique arabe. Bien leur en a pris ! Cette tragédie algérienne déclinée dans les cinq actes de la tragédie grecque, ébouriffe par sa mise en scène spectaculaire, une reconstitution minutieuse des costumes et des décors in situ – le film n’a pas été tourné en studio mais dans différents lieux d’Alger et de Tlemcem – et cette ambition romanesque qui traverse le scénario. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

FIFF2023 –  Nezouh, du symbolisme au réalisme du déplacement des âmes et des personnes. Rencontre avec Soudade Kaadan

Présenté au festival fétiche de la réalisatrice syrienne Soudade Kaadan, la Mostra de Venise où elle avait reçu pour son premier long métrage, Le Jour où j’ai perdu mon ombre, le Lion du futur en 2018, Nezouh a remporté le Prix du public dans la section Orrizonti de l’édition 2022. Et c’est probablement le meilleur prix qui pouvait être décerné à ce film qui précisément est taillé sur mesure par la cinéaste pour toucher les spectateurs•trices là où ils et elles ne s’y attendent pas : une identification organique au destin inconcevable, tant qu’on ne l’a pas soi-même vécu, à des personnages otages de la guerre. (…)

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Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – Forum : Rencontre avec Vlad Petri pour son stupéfiant essai documentaire, Între revoluții (Between Revolutions) qui a remporté le Prix FIPRESCI

Nous sommes dans les années septante, en Roumanie. Zahra, une étudiante iranienne à l’Université de Bucarest, rencontre Maria, étudiante comme elle, en médecine. Elles développent une profonde amitié qui se fait rattraper par les événements politiques : la révolution iranienne contre le Shah éclate en 1979, Zahra rentre en Iran pour vivre ces événements avec sa famille, nourrie par les espoirs de changements qui assez rapidement vont être déçus. Zahra reste en Iran et correspond avec Maria pendant la décennie qui suit et amène Maria à elle aussi une révolution : la chute du régime Ceausescu. Ces échanges épistolaires portent sur les manifestations en Iran, les évolutions globales dans les deux pays, la condition des femmes en général, la leur en particulier, en lutte contre le conformisme et les attentes de la société. (…)

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Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – Encounters : Rencontre avec Malika Musaeva pour Kletka ishet ptitsu (The Cage Is Looking for a Bird) – un souffle de poésie dans une société de servitude

(…) Dans un village de Tchétchénie, entouré de collines qui ferment l’horizon, deux amies de 17 ans, dans leur dernière année de diplôme de fin d’études secondaires, Yakha (Khadizha Bataeva) et Madina (Madina Akkieva), profitent des derniers moments d’insouciance joyeuse avant que les traditions d’une société rigide les rattrapent. Elles courent dans la nature, se roulent dans l’herbe, allongées, elles regardent le ciel en rêvant à un avenir au-delà de ces montagnes qui les encagent. (…)

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Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – Panorama : rencontre avec Yelli Yelli qui a composé la bande-son de La Bête dans la jungle de Patric Chiha

Après Si c’était de l’amour en 2020, autour de la pièce de danse de Gisèle Vienne, Crowd, le cinéaste autrichien revient dans la section Panorama, cette fois-ci avec un film de fiction autour de la nouvelle d’Henry James, La Bête dans la jungle. Patric Chiha transpose l’histoire londonienne dans une boîte de nuit à la fin des années septante, à Paris, qui va être le témoin du passage du temps – celui de la grande histoire en guise de marqueur, avec l’élection de François Mitterrand, la pandémie du SIDA, la chute du mur de Berlin, les attentats du 11 septembre. Sur ces vingt-cinq années, May (Anaïs Demoustier) va attendre que le secret de John (Tom Mercier), persuadé depuis toujours qu’une chose extraordinaire l’attend et doit bouleverser son destin, se produise. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Rencontres croisées avec la réalisatrice Ursula Meier et Stéphanie Blanchoud, actrice et co-scénariste de La Ligne

Présenté en compétition à la Berlinale 2022, le film sort enfin sur les écrans romands et français ce mercredi, avant l’Allemagne le 23 janvier et la Belgique le 1er février. La Ligne est un film d’une richesse infinie, avec cette particularité de ne jamais sur-expliquer les choses et de ne pas tomber dans les stéréotypes. Chacun∙e y trouve une, dix thématiques qui touchent, chacun∙e y trouve quelque chose d’intime à y picorer… et si d’aventure cela ne serait pas le cas, difficile d’y rester insensible, car le tout déferle comme un vague de l’écran vers le spectateur∙trice, de manière cathartique comme on se plaît à ressentir de nos jours, ou bien, selon les sensibilités, de manière négative : le cinéma, c’est cela aussi, pas besoin d’aimer un film, s’il vous submerge, même négativement, c’est qu’il atteint un angle mort de l’inconscient que peut-être les images percent mieux que les mots. (…)

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