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lifestyle & responsible citizenship

Auteur : Firouz Pillet

Cinéma / KinoCulture / Kultur

Ammonite, le second long métrage de Francis Lee, propose un drame romancé fait d’amour et de fossiles dans l’Angleterre victorienne

1840 : Mary Anning (Kate Winslet) fut une paléontologue renommée mais vit aujourd’hui modestement avec sa mère, Molly (Gemma Jones) sur la côte à Lyme, dans le Dorset, sur les côtes à la nature sauvage du sud de l’Angleterre. Mary a fait de grandes découvertes comme celle du squelette d’un plésiosaure qui lui valut une renommée mondiale, exposé au British Museum, mais cette gloire appartient désormais à son passé. Par tous les temps, Mary glane des ammonites sur la plage et les vend à des touristes fortunés. L’un d’eux, Roderick Murchison (James McArdle), en partance pour un voyage d’affaires, lui demande de prendre en pension son épouse convalescente, Charlotte Murchison (Saoirse Ronan). C’est le début d’une histoire d’amour passionnée qui défiera toutes les barrières sociales et changera leurs vies à jamais.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Des Hommes, de Lucas Belvaux, ou l’inénarrable et l’indicible de la Guerre d’Algérie relaté par le truchement du vécu des appelés

Ces hommes ont été appelés en Algérie lors des « événements » en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut (Jean-Pierre Darroussin), Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais, parfois, il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que, quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.  Lors du soixantième anniversaire de sa sœur Solange (Catherine Frot), Bernard, surnommé Feu-de-Bois (Gérad Depardieu), un ancien combattant de la guerre d’Algérie, a une altercation raciste avec un des invités qui fait resurgir son passé traumatique.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

The Father, de Florian Zeller, propose l’adaptation cinématographique de sa pièce éponyme (2012) et plonge les spectateurs dans la démence progressive d’un homme : un film poignant et bouleversant !

The Father, premier long métrage de Florian Zeller, raconte la trajectoire intérieure d’un homme de quatre-vingt-un ans, Anthony (Anthony Hopkins), dont la réalité se brise peu à peu, de manière imperceptible, sous nos yeux. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne (Olivia Colman), sa fille, en plein désarroi et tristesse contenue, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions qui demeurent sans réponses ou qui obtiennent des réponses des plus farfelues. L’inoubliable interprète d’Hannibal Lecter que l’on découvrait avec effroi dans Le Silence des agneaux (1991), et qui a déjà obtenu un Oscar pour ce rôle, n’a plus rien à prouver mais parvient encore à nous surprendre par la palette bigarrée de ses registres d’interprétations en endossant le rôle de ce père de famille octogénaire. De prime abord si factieux, espiègle et charmeur invétéré, Anthony apparaît dès la première séquence comme un homme esthète et érudit, écoutant de la musique classique en regardant par la fenêtre d’un appartement cossu et aux bibliothèques bien garnies. Anthony semble très autonome. Pourtant un petit je-ne-sais-quoi vient troubler ce sentiment de sérénité.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Josep, d’Aurel, qui rend hommage au dessinateur Josep Bartolí, réfugié républicain en France, résonne avec le drame actuel des migrants

Février 1939 : submergé par le flot de Républicains fuyant la dictature franquiste, le gouvernement français les parque dans des camps dans e sud de la France, au pied des Pyrénées. Deux hommes séparés par les barbelés vont se lier d’amitié : l’un est gendarme, l’autre est dessinateur. De Barcelone à New York, l’histoire vraie de Josep Bartolí, combattant anti-franquiste et artiste d’exception. À travers le film d’animation Josep, Aurel rend non seulement hommage à Josep Bartoli, célèbre dessinateur et homme politique catalan qui a fondé le syndicat des dessinateurs puis qui devient le commissaire du POUM (Partit Obrer d’Unificación Marxista, abrégé en POUM; Parti ouvrier d’unification marxiste en français; N.D.L.R.) durant la Guerre civile espagnole mais aussi à tous les républicains, victimes du franquisme.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Lunana, de Pawo Choyning Dorji, invite à un voyage initiatique et pictural

Tourné dans une région isolée du Bhoutan, sur les flancs de l’Himalaya, le premier long métrage de Pawo Choyning Dorji suit le périple tant physique que spirituel d’un jeune enseignant contraint de se rendre dans l’école la plus isolée du Bhoutan. Ugyen, orphelin élevé par sa grand-mère, rêve de vivre de sa passion, la musique rock en tant que chanteur et guitariste, mais Ugyen rêve surtout de quitter son pays pour immigrer en Australie. Sa grand-mère, déjà bien âgée, doit le motiver tous les matins à sortir du lit surtout en ce jour où il est attendu au Ministère de l’Éducation. Après quatre ans de service national obligatoire comme enseignant, il lui reste encore une année à accomplir.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Garçon Chiffon, premier long-métrage de Nicolas Maury propose un autoportrait de son ego, de son moi et de son surmoi

Faisant partie de la Sélection Officielle Cannes 2020, Garçon Chiffon nous livre le journal intime d’un comédien d’une trentaine d’années – plus proche de la quarantaine que de la trentaine – qui peine à décrocher des rôles à la mesure de son talent. Pire, son couple bat de l’aile à cause de sa fragilité émotionnelle – peut-être mentale – manifeste et de sa jalousie maladive, voire viscérale à l’égard de celui qu’il appelle « son mari » et qu’il surveille même sur son lieu de travail en pleine intervention médicale. Le bilan de sa vie est dramatique mais il peut fort heureusement compter sur l’amour infaillible sa maman, Bernadette (Nathalie Baye, qui, depuis Les gardiennes de Xavier Beauvois, semble se plaire à la campagne), qui garde toujours les portes grand ouverts pour accueillir son chérubin qu’elle appelle tendrement « mon chiffon ». Devant l’impasse que Jérémie vit, il décide de retourner sur la terre qui l’a vu naître et grandir pour un retour aux sources salutaire auprès de l’affection de sa maman.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Histoire d’un regard, à la recherche de Gilles Caron, de Mariana Otero : une immersion passionnante dans l’optique et la vie trépidante du photoreporter

[MàJ: la critique avait été mise en ligne le 12 janvier 2021 lors de sa mise en ligne sur la plateforme suisse de VoD Filming. Nous republions exceptionnellement la critique, le film est à nouveau dans les salles romandes qui ont rouvert dans le respect des nouvelles mesures sanitaires édictées par le Conseil fédéral, N.D.L.R.]
Gilles Caron, photoreporter pour l’agence Gamma, disparaît brutalement au Cambodge en 1970 alors qu’il est au sommet d’une carrière fulgurante de photojournaliste. Gilles Caron a tout juste trente ans et parcourt les zones en conflit, laissant sa femme Marianne et leurs deux filles en bas âge, Clémentine et Marjolaine, en France.
En l’espace de six ans, Gilles Caron a été l’un des témoins majeurs de son époque, couvrant pour les plus grands magazines la guerre des Six Jours, mai 68, la désolation et la famine au Biafra, le conflit nord-irlandais, l’arrivée des Khmers rouges au Cambodge ou encore la guerre du Vietnam.
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Culture / KulturLittérature / Literatur

Alain Bittar, directeur de l’ICAM, a accueilli virtuellement Leïla Bahsaïn qui présente son nouveau roman, La Théorie des aubergines

En 1979,  Alain Bittar crée la Librairie arabe L’Olivier qui continue depuis quatre décennies à établir un trait d’union entre la Suisse et le Monde arabe. La librairie regroupe le livre, la musique ainsi qu’une Galerie d’Art spécialisée dans l’Art contemporain mais L’ICAM – L’Institut des cultures arabes et méditerranéennes – organise aussi l’accueil de concerts, de rencontres littéraires, en présence, bien évidemment en temps normal. Mi-avril 2021, l’ICAM a organisé une rencontre virtuelle avec Leïla Bahsaïn, disponible pour présenter son second roman, La Théorie des aubergines aux éditions Albin Michel. (…)
Lorsque sa protagoniste perd son poste de rédactrice dans une agence de publicité, Dija se voit proposer de rejoindre une entreprise d’insertion par la cuisine. L’atmosphère est chaleureuse et sympathique, les effluves délicieuse et les participants à cet atelier bigarrés : il y a Véronique, l’infirmière en burn-out; Jean, le grand timide; Gérald, un repris de justice à la petite semaine; Johnny-Bryan, un altruiste opposé à l’idée même de travail … D’autres personnages, tout aussi attachants et hauts en couleur, les rejoindront. Sous la houlette optimiste du chef Achour, convaincu des bienfaits de l’esprit collectif et de l’entraide, cette jolie assemblée d’âmes brisées va apprendre à s’apprivoiser en se réconciliant avec les saveurs de la vie.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Master Cheng, de Mika Kaurismäki : dégustation d’un won sino-lapon fait de respect mutuel, de bienveillance, le tout enrobé de paysages à la beauté picturale

[MàJ: la critique avait été mise en ligne le 3 novembre 2020 le jour de son lancement… et de la fermeture des lieux culturels pour raisons sanitaires Covid-19. Nous republions la critique, le film est à nouveau dans les salles romandes qui ont rouvert dans le respect des nouvelles mesures sanitaires édictées par le Conseil fédéral, N.D.L.R.]
Voici les ingrédients que propose Master Cheng (Masteri Cheng), le dernier opus de Mika Kaurismäki : cuisine chinoise, paysages de Laponie, rencontre de deux cultures différentes, amitié, amour.
Après la mort de sa femme, le chef professionnel Cheng (Chu Pak Hong) quitte la trépidante Shanghai pour se rendre à Pohjanjoki, un minuscule village du Nord de la Finlande, à la recherche d’un certain Fongtron. Ce quadragénaire débarque donc avec son jeune fils, Nunjo (Lucas Hsuan), dans ce village isolé de Finlande pour rencontrer ce vieil ami finlandais qu’il a rencontré à Shanghai et qui lui a sauvé la mise dans le passé. À son arrivée, personne dans le village ne semble connaître son ami mais la propriétaire du café local Sirkka (Anna-Maija Tuokko) lui propose un hébergement et, en contrepartie, Cheng l’aide dans la cuisine en surprenant les habitants avec les saveurs exotiques de la cuisine chinoise qui ravissent les palais lapons.
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Culture / KulturLittérature / Literatur

Laurent-Frédéric Bollée et Maran Hrachyan ont réuni leur art pour signer un magnifique roman graphique sur Patrick Dewaere, sorti chez Glénat

L’épigraphe en début d’album résume la philosophie du comédien :
« Moi je crois que plus on s’abîme, plus on est beau ».
Glénat propose un remarquable ouvrage, signé Laurent-Frédéric Bollée et Maran Hrachyan, sur le comédien Patrick Dewaere, au titre éponyme et qui porte le sous-titre À part ça la vie est belle.

Cet album, sorti en début d’année, amène les lectrices et les lecteurs plus âgés à se replonger avec bonheur dans ce destin à la fois et tragique de cet écorché vif. Les plus jeunes générations pourront découvrir l’incroyable parcours de cet acteur grâce à cet ouvrage, qui conjugue avec harmonie, poésie l’œuvre passionnante et la vie à l’issue dramatique de cet icône du cinéma français, décédé à trente-cinq ans après avoir joué dans trente-sept films et vingt-sept pièces de théâtre. Les affiches des films cultes du cinéma français des années 1970 rappelle la palette de rôles que Patrick Dewaere a incarnés sur grand écran, dans, entre antres, Les valseuses (1974) donnant la réplique à Gérard Depardieu, Adieu poulet (1975), Coup de tête ou Série noire (1979).
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