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lifestyle & responsible citizenship

Auteur : Firouz Pillet

Cinéma / KinoCulture / Kultur

Les deux Alfred, de Bruno Podalydès, croque avec justesse les dérives d’une société de plus en plus déshumanisée

Bruno Podalydès revient sur les écrans avec un comédie à la fois drôle mais aussi subtilement critique sur les dérives de notre société contemporaine ultra-connectée et de plus en plus déshumanisée. Le titre Les deux Alfred fait référence aux deux inséparables singes en peluche des enfants du protagoniste et qui servent de fil conducteur à cette satire du monde du travail et de la société hyper-connectée. Depuis son premier film Versailles Rive-Gauche (1992), un moyen métrage très remarqué qui a remporte le Prix du Public et une mention du Jury au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand, Bruno Podalydès enchante les spectatrices et les spectateurs avec ses films au ton savoureux, décalé et cocasse. Voilà bientôt trois décennies que son cinéma d’auteur a fidélisé son public qu’il avait amusé en 2018 avec Bécassine, hymne à la bonté et au bon sens populaire à travers la figure de la fille de ferme, issue de l’imagination de l’illustrateur Joseph Pinchin.
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Cinéma / KinoCulture / KulturForum citoyen / Bürgerforum

De la cuisine au Parlement, de Stéphane Goël, se penche sur le long chemin des femmes pour obtenir des droits fondamentaux : le droit de vote et d’éligibilité

Ce film propose une balade à travers un siècle d’histoire suisse, sur les traces de celles qui se sont battues pour sortir de leur cuisine – et de ceux qui ont tout tenté pour les y renvoyer – jusqu’à l’obtention d’une égalité de droit dont la réalité semble parfois encore bien fragile et menacée. Faut-il le rappeler ? La Suisse peut se targuer d’avoir été l’un des derniers pays du monde à accorder le droit de vote et d’éligibilité aux femmes : Un triste record !
Réalisé en 2011 alors que l’on fêtait le quarantième anniversaire du suffrage féminin « dans une sorte d’indifférence », le documentaire de Stéphane Goël est d’abord sorti en 2012 et connaît en 2021 une seconde édition, complétée car «l’historie continue de se dérouler », comme le souligne le cinéaste. A l’opposé du désintéressement de 2011, le réalisateur constate que, dix ans après la première version, le cinquantième anniversaire du suffrage féminin est accompagnée d’une profusion d’événements, de publications, de projets et d’expositions à Berne, à Zürich et à Lausanne et mentionne qu’il décide de réaliser une seconde mouture sur l’invitation de la RTS :

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Cannes 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2021 : la 74ème édition du Festival réunit de nombreux habitués de La Croisette pour ce retour dans les salles de cinéma du Palais

Le Festival de Cannes opère son retour sur la Croisette du 6 au 17 juillet prochain! À quelques semaines de l’ouverture de cette 74ème édition, la sélection officielle a été annoncée lors de la conférence de presse ce jeudi 3 juin par le président Pierre Lescure et le délégué général Thierry Frémaux, qui ont voulu célébrer le Festival de Cannes dans sa formule habituelle en élaborant une programmation qui fait de cette édition 2021 un cru exceptionnel. Durant cette conférence de presse particulièrement longue et suivie en direct par les internautes sur les réseaux sociaux, force est de constater que le comité de sélection de Thierry Frémaux n’a pas chômé pour élaborer un programme riche, dense et bigarrée pour cette édition 2021 : pour le retour des festivaliers, des professionnels et de la presse sur La Croisette, les superlatifs sont de rigueur avec une foison de candidats que le comité a sélectionnés, faisant face à des choix cornéliens. Une seule inconnue, de taille, demeure : l’évolution de la crise sanitaire va-t-elle permette aux stars, aux producteurs, aux distributeurs, à la presse et aux festivaliers de pouvoir se rendre sans heurt sur la Côte d’Azur ?
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Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Generation Kplus : Le film Los lobos (Les loups), de Samuel Kishi, parle d’enfance et d’immigration

[MàJ: A l’affiche sur les écrans suisses. La critique avait été mise en ligne le 24 février 2020 lors de la présentation du film à la Berlinale. Nous republions exceptionnellement la critique, le film ayant dû attendre longtemps sa sortie pour cause de pandémie. N.D.L.R.]

Après ses débuts en Corée et un prix à La Havane, le film Los Lobos, de Samuel Kishi, représente le Mexique à la 70ème  Berlinale  dans la section Generation Kplus.
Los lobos parle d’un sujet dur, difficile et brûlant d’actualité : l’immigration et ses vicissitudes vues à hauteur d’enfant. Cependant, malgré la dureté du sujet, le film de Samuel Kishi est aussi plein d’humour, de poésie et de tendresse. Par sa vision empirique d’une expérience qui laisse des séquelles à vie, Los lobos  distille de l’espoir et porte un regard doux-amer sur ce chapitre de l’enfance du réalisateur et de son frère.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Ammonite, le second long métrage de Francis Lee, propose un drame romancé fait d’amour et de fossiles dans l’Angleterre victorienne

1840 : Mary Anning (Kate Winslet) fut une paléontologue renommée mais vit aujourd’hui modestement avec sa mère, Molly (Gemma Jones) sur la côte à Lyme, dans le Dorset, sur les côtes à la nature sauvage du sud de l’Angleterre. Mary a fait de grandes découvertes comme celle du squelette d’un plésiosaure qui lui valut une renommée mondiale, exposé au British Museum, mais cette gloire appartient désormais à son passé. Par tous les temps, Mary glane des ammonites sur la plage et les vend à des touristes fortunés. L’un d’eux, Roderick Murchison (James McArdle), en partance pour un voyage d’affaires, lui demande de prendre en pension son épouse convalescente, Charlotte Murchison (Saoirse Ronan). C’est le début d’une histoire d’amour passionnée qui défiera toutes les barrières sociales et changera leurs vies à jamais.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Des Hommes, de Lucas Belvaux, ou l’inénarrable et l’indicible de la Guerre d’Algérie relaté par le truchement du vécu des appelés

Ces hommes ont été appelés en Algérie lors des « événements » en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut (Jean-Pierre Darroussin), Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais, parfois, il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que, quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.  Lors du soixantième anniversaire de sa sœur Solange (Catherine Frot), Bernard, surnommé Feu-de-Bois (Gérad Depardieu), un ancien combattant de la guerre d’Algérie, a une altercation raciste avec un des invités qui fait resurgir son passé traumatique.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

The Father, de Florian Zeller, propose l’adaptation cinématographique de sa pièce éponyme (2012) et plonge les spectateurs dans la démence progressive d’un homme : un film poignant et bouleversant !

The Father, premier long métrage de Florian Zeller, raconte la trajectoire intérieure d’un homme de quatre-vingt-un ans, Anthony (Anthony Hopkins), dont la réalité se brise peu à peu, de manière imperceptible, sous nos yeux. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne (Olivia Colman), sa fille, en plein désarroi et tristesse contenue, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions qui demeurent sans réponses ou qui obtiennent des réponses des plus farfelues. L’inoubliable interprète d’Hannibal Lecter que l’on découvrait avec effroi dans Le Silence des agneaux (1991), et qui a déjà obtenu un Oscar pour ce rôle, n’a plus rien à prouver mais parvient encore à nous surprendre par la palette bigarrée de ses registres d’interprétations en endossant le rôle de ce père de famille octogénaire. De prime abord si factieux, espiègle et charmeur invétéré, Anthony apparaît dès la première séquence comme un homme esthète et érudit, écoutant de la musique classique en regardant par la fenêtre d’un appartement cossu et aux bibliothèques bien garnies. Anthony semble très autonome. Pourtant un petit je-ne-sais-quoi vient troubler ce sentiment de sérénité.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Josep, d’Aurel, qui rend hommage au dessinateur Josep Bartolí, réfugié républicain en France, résonne avec le drame actuel des migrants

Février 1939 : submergé par le flot de Républicains fuyant la dictature franquiste, le gouvernement français les parque dans des camps dans e sud de la France, au pied des Pyrénées. Deux hommes séparés par les barbelés vont se lier d’amitié : l’un est gendarme, l’autre est dessinateur. De Barcelone à New York, l’histoire vraie de Josep Bartolí, combattant anti-franquiste et artiste d’exception. À travers le film d’animation Josep, Aurel rend non seulement hommage à Josep Bartoli, célèbre dessinateur et homme politique catalan qui a fondé le syndicat des dessinateurs puis qui devient le commissaire du POUM (Partit Obrer d’Unificación Marxista, abrégé en POUM; Parti ouvrier d’unification marxiste en français; N.D.L.R.) durant la Guerre civile espagnole mais aussi à tous les républicains, victimes du franquisme.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Lunana, de Pawo Choyning Dorji, invite à un voyage initiatique et pictural

Tourné dans une région isolée du Bhoutan, sur les flancs de l’Himalaya, le premier long métrage de Pawo Choyning Dorji suit le périple tant physique que spirituel d’un jeune enseignant contraint de se rendre dans l’école la plus isolée du Bhoutan. Ugyen, orphelin élevé par sa grand-mère, rêve de vivre de sa passion, la musique rock en tant que chanteur et guitariste, mais Ugyen rêve surtout de quitter son pays pour immigrer en Australie. Sa grand-mère, déjà bien âgée, doit le motiver tous les matins à sortir du lit surtout en ce jour où il est attendu au Ministère de l’Éducation. Après quatre ans de service national obligatoire comme enseignant, il lui reste encore une année à accomplir.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Garçon Chiffon, premier long-métrage de Nicolas Maury propose un autoportrait de son ego, de son moi et de son surmoi

Faisant partie de la Sélection Officielle Cannes 2020, Garçon Chiffon nous livre le journal intime d’un comédien d’une trentaine d’années – plus proche de la quarantaine que de la trentaine – qui peine à décrocher des rôles à la mesure de son talent. Pire, son couple bat de l’aile à cause de sa fragilité émotionnelle – peut-être mentale – manifeste et de sa jalousie maladive, voire viscérale à l’égard de celui qu’il appelle « son mari » et qu’il surveille même sur son lieu de travail en pleine intervention médicale. Le bilan de sa vie est dramatique mais il peut fort heureusement compter sur l’amour infaillible sa maman, Bernadette (Nathalie Baye, qui, depuis Les gardiennes de Xavier Beauvois, semble se plaire à la campagne), qui garde toujours les portes grand ouverts pour accueillir son chérubin qu’elle appelle tendrement « mon chiffon ». Devant l’impasse que Jérémie vit, il décide de retourner sur la terre qui l’a vu naître et grandir pour un retour aux sources salutaire auprès de l’affection de sa maman.
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