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Auteur : Firouz Pillet

Berlinale 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2021 : dans la section Encounters, Azor, d’Andreas Fontana, redonne vie aux fantômes de la dictature argentine sur un damier aux enjeux internationaux

Azor fait partie de l’initiative «The Films After Tomorrow» qui vise à soutenir les professionnels du film dont les projets ont été stoppés par la pandémie de coronavirus afin de leur permettre d’achever leurs films ou de recommencer leur production. Sur les cinq-cent-quarante projets soumis (issus de cent-un pays), le comité de sélection a nominé dix productions pour la sélection internationale et dix autres pour la sélection suisse, sélection où la SSR est en lice avec les cinq coproductions. Azor d’Andreas Fontana, Das Mädchen und die Spinne (La jeune fille et l’araignée) de Ramon et Silvan Zürcher et La Mif de Frédéric Baillif (Freshprod) sont au programme du festival.
Azor s’ouvre sur un homme, souriant aux yeux bleu ciel, qui pose devant des plantes tropicales au feuillage abondant. La séquence suivante, le banquier Yvan de Wiel et sa femme, assis à l’ariare d’une voiture diplomatique, sont pris dans un bouchon dû aux contrôles d’identité des militaires. Par la fenêtre de la voiture, Yvan De Wiel observe un homme, fouillé au corps par un militaire : les sectateurs reconnaissent l’homme de la première séquence dont ils comprendront ultérieurement qu’il s’agit de Keys (Alan Gegenschatz).
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Berlinale 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2021: présenté dans la section Panorama, Mishehu Yohav Mishehu (All Eyes Off Me) de Hadas Ben Aroya, propose une immersion dans l’intimité physique et émotionnelle de ses protagonistes

Le film se compose de trois épisodes, trois chapitres de vie qui se croisent, de saynètes qui parlent d’épreuves, de dépassement des frontières, de transgressions. All Eyes Off Me s’ouvre sur une soirée entre jeunes gens qui dansent sous les lumières des spots multicolores, qui sniffent une ligne de coke, qui commencent à flirter ou à s’embrasser passionnément. Le premier épisode concerne une jeune femme à la recherche du gars qui l’a mise enceinte lors d’une fête sauvage. Danny (Hadar Katz) est donc enceinte de Max (Leib Lev Levin) et elle passe de pièce en pièce à la recherche de Max. Mais elle n’a pas le temps de le lui dire alors qu’elle le retrouve en train d’enlacer et d’embrasser avec fougue une jeune fille.
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Berlinale 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2021 – Panorama : Le monde après nous, de Louda Ben Salah-Cazanas, brosse le portrait d’une génération en puisant dans son propre parcours

Le monde après nous est fait d’ingrédients très personnels, voire autobiographies, à commencer par le protagoniste du film, Labidi (Aurélien Gabrielli), jeune trentenaire qui cumule les petits boulots incertains tout en écrivant son premier roman après le succès rencontré par sa première publication, une nouvelle. L’appartement parisien de Labidi est si petit qu’il n’y a de place que pour un lit. Le jeune écrivain partage l’étroitesse du lieu avec son colocataire Alekseï (Léon Cunha Da Costa), tous deux liés par une solide amitié et une immense complicité. Labidi et Alekseï alternent les quarts de travail en dormant dans le lit et sur un tapis de camping qui le jouxte. À Lyon, où Fatma (Saadia Bentaieb), la mère de Labidi, née en Tunisie, tient un café avec son père, Jacques (Jacques Nolot), Labidi rencontre Élisa, étudiante en art dramatique aux taches de rousseur séduisantes et au regard pétillant. Louda Ben Salah-Cazanas réussit la gageure de rendre tous les personnages proches de nous nous permettant d’entrer dans leurs têtes et de suivre à leurs côtés leurs péripéties.
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Berlinale 2021 : Tabija (La forteresse blanche), d’Igor Drljača, présenté dans la section Generation, suit le quotidien chaotique d’un adolescent qui survit entre débrouillardise et contrats illicites

Sarajevo, qui essaie tant bien que mal de renaître de ses cendres. Un jour, un garçon est apparu. Personne ne savait d’où il venait. En grandissant, le garçon a commencé à rêver de la forteresse blanche. Une légende assure que si de jeunes gens se retrouvent à la forteresse blanche et de leur rencontre naît le véritable amour, ils pourront visiter toutes les villes de la Vallée d’Or. C’est ce qu’a fait ce jeune homme dans l’espoir de trouver le véritable amour. Une lente mélodie de piano résonne dès le générique d’ouverture et accompagne la première séquence qui balaie d’un plan large les bâtiments préfabriqués de Sarajevo. Dans la pénombre d’une chambre d’un HLM, un jeune couple se quitte : il fume, assis au bord du lit en demandant à la jeune fille d’âtre discrète en partant. Avec Tabija (La forteresse blanche), Igor Drljačales décrit avec poésie les aspirations romantiques des jeunes et documente simultanément de manière directe et sans fioritures l’atmosphère de Sarajevo d’après-guerre.
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Berlinale 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2021: Dans la section Generation, Beans, de Tracey Deer, rappelle les manifestations durement réprimées de la Nation Mohawk dans les années nonante

L’approche de Tracey Deer mêle avec poésie et authenticité l’histoire personnelle de Beans, de la chrysalide de l’enfance à l’adolescente guerrière mohawk avec la grande histoire de la Nation Mohawk et de ses revendications bafouées par l’Etat canadien.

« C’est le territoire mohawk ! » s’exclame une cheffe de file des manifestants pacifiques de la Nation Mohawk.

Dès le générique d’ouverture, l’inscription « basé sur des faits réels » donne le ton. On comprend que le vécu empirique de Tracey Deer sera intrinsèquement lié à un chapitre crucial de l’histoire de la Nation Mohawk. La séquence d’ouverture montre le regard d’une très jeune fille (Kiawentiio Tarbell), les yeux songeurs qui regardent au loin à travers la vitre arrière dune voiture, le souffle un peu haletant alors que la radio annonce d’importants bouchons pour se rendre à Montréal. La séquence suivante montre d’abord une femme d’une trentaine d’années (Rainbow Dickerson) aux côtés de la jeune fille qui répète patiemment en séparant les syllabes son prénom mohawk, pleine de confiance : « Mon nom est Tekahentahkhwa, mais tout le monde m’appelle Beans. » Puis la caméra montre une femme tirée à quatre épingles et au tailleur strict : on comprend que Beans (Kiawentiio Tarbell), la pré-adolescente de la voiture et sa mère se trouvent face à la directrice, Mrs Arsenault (Dawn Ford) d’un établissement secondaire. Quand la directrice lit le dossier de Beans dans lequel son professeur a écrit qu’elle est une « élève concentrée et très intéressée », Beans précise aussitôt : « Je veux être soit une avocate, soit un docteur. » Séquence ; Beans et sa maman, enceinte, quittent l’école sous la pluie et la jeune fille dit à sa maman : « Je suis désolée ! »
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Brève / KurznachrichtCulture / KulturInternetMusique / MusikThéâtre / Theater

Le Grand Théâtre de Genève annule trois productions mais convie son public à plusieurs rendez-vous digitaux

Suite aux dernières annonces du Conseil fédéral mercredi 17 février 2021, la scène lyrique genevoise doit prendre la décision d’annuler trois productions : un opéra, un ballet et un récital, ces annonces empêchant toute activité culturelle publique jusqu’au 1er avril au moins. Les productions de l’opéra Parsifal, du ballet Drumming et du récital de Matthias Goerne sont donc annulées ainsi que les dernières représentations de l’opéra La clemenza di Tito. Le Grand Théâtre de Genève n’abandonne pas son public et donne rendez-vous sur les chaînes et sa page GTG digital où des captations de haute qualité sont disponibles.

Le Grand Théâtre de Genève met tout en œuvre pour maintenir un lien artistique avec son public
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Sin señas particulares (Sans signe particulier), le premier long métrage de la productrice mexicaine Fernanda Valadez, rend un vibrant et poétique hommage aux disparus et à leurs proches au Mexique

[Edit du 22.02.2021: La critique a paru le 26 octobre 2020; la pandémie ayant coupé les ailes au film pour sa sortie en salle, nous republions la critique pour la sortie du film sur la plateforme suisse de films à la demande filmingo.]

Magdalena (Mercedes Hernández) n’a plus entendu parler de son fils Jesús (Juan Jesús Varela) depuis des mois – pas depuis qu’il a quitté leur ville pour traverser la frontière qui les sépare des États-Unis. Son amie Chya (Laura Elena Ibarra) va l’aider, émotionnellement et financièremrent, à poursuivre cette quête dont la majeure partie des gens que Magdalena croise veulent l’en dissuader. Les autorités veulent qu’elle signe l’acte de décès de son fils, mais une rencontre avec un parent endeuillé fait comprendre à Magdalena qu’elle ne peut pas vivre sans connaître son sort. Elle entame une odyssée à travers le Mexique, dans des zones de violence et de désolation, à la poursuite de toute piste disponible malgré la mise en garde de ne pas poser publiquement de telles questions. En chemin, elle rencontre et voyage avec Miguel (David Illescas), récemment expulsé, qui se retrouve à rentrer chez lui à travers un pays changé mais, surtout, qui ne retrouve pas de traces de sa mère.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Les rivières de Mai Hua ou l’autopsie d’une généalogie contrariée, parfois bafouée

Proposé par Sister Distribution sur la plateforme suisse filmingo.ch, Les rivières, film documentaire de et avec Mai Hua est une quête intime voire très intime et universelle sur une lignée de femmes et les enjeux de la mémoire familiale. Une mémoire douloureuse, parfois enjolivée, très souvent occultée afin de ne pas se confronter à une réalité éprouvante.

Mai Hua, femme française d’origine vietnamienne, est une mère divorcée qui vit avec ses deux enfants. En 2013, Mai Hua et sa mère décident de ramener sa grand-mère mourante en France. Alors que la grand-mère renaît de manière miraculeuse, un passé non résolu refait surface : Mai Hua devient l’héritière d’une mémoire familiale emplie de chapitres tus, enfouis et enrobés dans une version censée satisfaire tout questionnement. Sentant le poids des non-dits pesait sur elle, Mai Hua ne veut pas transmettre un tel héritage à sa fille. À travers cette lignée de femmes et sa quête de vérité, la réalisatrice plonge dans une archéologie familiale à la fois intime et universelle.
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Culture / KulturLittérature / Literatur

Cellule dormante de Christian Lecomte, Prix Roman des Romands – Rencontre

Voilà des mois que la culture semble être devenue un mot tabou : les salles de cinéma, les théâtres, les salles de spectacles et de concerts, les opéras sont fermés et essaient tant bien que mal, de survivre en proposant des films, des concerts, des extraits de spectacle en streaming. Nos libraires ont aussi dû fermer mais il nous reste la possibilité de commander des ouvrages en ligne et de se faire livrer par envoi postal ou d’aller chercher les ouvrages commandés par le biais du service click and collect. Les lecteurs et les lectrices peuvent aussi s’adresser directement aux maisons d’éditions, pour ce livre, aux Éditions Favre.

Le prix littéraire du Roman des Romands 2021 a été décerné à Christian Lecomte pour Cellule dormante

Paru aux Éditions Favre, le livre raconte l’histoire d’un adolescent de la banlieue parisienne récupéré par la mouvance terroriste. Christian Lecomte a été invité par Alain Bittar ce vendredi 12 février 2021, pour parler de son dernier recueil et échangé avec ses lecteurs depuis la librairie L’Olivier par le truchement d’une vidéo en direct sur le site de la librairie.
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Culture / KulturLittérature / Literatur

Lou ! Sonata – tome 1 : Julien Need propose d’accompagner son héroïne dans sa nouvelle vie de jeune adulte

Voilà des mois que la culture semble être devenue un mot tabou : les salles de cinéma, les théâtres, les salles de spectacles et de concerts, les opéras sont fermés et essaient tant bien que mal, de survivre en proposant des films, des concerts, des extraits de spectacle en streaming. Nos libraires ont aussi dû fermer mais il nous reste la possibilité de commander des ouvrages en ligne et de se faire livrer par envoi postal ou d’aller chercher les ouvrages commandés par le biais du service click and collect. Les lecteurs et les lectrices peuvent aussi s’adresser directement aux maisons d’éditions, pour cette BD, aux Éditions Glénat.
Lou a résonné avec toute une génération : entre quotidien décalé, évocation des problématiques adolescentes et références à la pop-culture, Lou ! est une série attachante, mystérieuse, fascinante qui accompagne les lectrices depuis 2004. Elle se démarque par sa créativité foisonnante, à la fois atypique et par son dessin coloré qui égaie l’esprit et les yeux comme des bonbons acidulés qui éclatent en bouche.
Au fil des ans, les albums de la série Lou ! se sont imposés comme l’une des BD les plus en phase avec leur époque et les attentes des lectrices. Julien Neel en avait fait la promesse à la fin du Tome 8 de Lou !, il revient pour une saison 2 intitulée Lou ! Sonata. C’est désormais chose faite : Lou n’est plus l’adolescente que nous avons accompagnée pendant des années mais une jeune femme confrontée à sa vie d’étudiante qui s’installe seule (presque puisque le chat est toujours là) dans la ville de Tygre.
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