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Cannes 2024

Cinéma / KinoCulture / Kultur

Ernest Cole, Photographe (Ernest Cole: Lost and Found) de Raoul Peck: la mémoire retrouvée d’un photojournaliste oublié

Dès les premières secondes, Ernest Cole, Photographe de Raoul Peck capte l’attention par une musique trépidante, instaurant un suspense immédiat. En 1967, le photojournaliste sud-africain publie House of Bondage (La Maison des servitudes), un ouvrage-choc qui dénonce l’apartheid. Cinquante ans plus tard, quelque 60 000 négatifs réapparaissent, exhumés d’un coffre-fort suédois. Entre ces deux dates, s’étend une vie marquée par l’exil, la désillusion et une résistance silencieuse. Peck entreprend de retracer cette trajectoire brisée, en tissant images d’archives, témoignages et extraits de films dans lesquels Cole prend lui-même la parole. « J’ai risqué ma vie chaque jour, j’ai dû apprendre à photographier à hauteur d’homme, à voler chaque instant », déclare-t-il, résumant ainsi l’urgence de son art. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Black Dog de Guan Hu – Errance, loyauté et rédemption

Filmer le désert est un exercice emblématique du septième art : c’est l’assurance de projeter sur grand écran de magnifiques images qui interpellent immédiatement l’imaginaire des spectateur·trices et éveillent leur sens du beau. Dans Black Dog, les paysages sont certes magnifiés, mais le désert de Gobi, avec sa rudesse rocailleuse, se prête à une inversion de la représentation iconographique traditionnelle des espaces arides. Guan Hu, renonçant aux teintes chaudes, opte pour une palette désaturée qui sublime le panorama tout en reflétant avec acuité la désolation physique d’une région abandonnée et l’état d’esprit tourmenté de son héros solitaire, en quête d’un lien avec son alter ego animal. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

FIFDH 2025 – Les Filles du Nil (Rafaat einy ll sama) de Nada Riyadh et Ayman El Amir : Une exploration saisissante de la liberté de jeunes femmes coptes d’Égypte – Rencontre

Œil d’Or du meilleur long métrage documentaire au Festival de Cannes 2024, Les Filles du Nil de Nada Riyadh et Ayman El Amir a également remporté le Grand Prix de Genève du Festival du film et forum international sur les droits humains 2025.
Lorsqu’il est question de l’Égypte, que ce soit sur le plan médiatique, social, politique ou cinématographique, Le Caire et Alexandrie occupent le devant de la scène. En revanche, la Haute-Égypte demeure bien souvent réduite à la splendeur de ses sites archéologiques emblématiques – Louxor, Karnak, la Vallée des Rois, la Vallée des Reines, entre autres. Pourtant, si cette région est le berceau de la civilisation pharaonique, elle joue également un rôle central dans l’histoire et la culture coptes. Bien que les chrétiens d’Égypte, représentant environ 10 % de la population, soient présents sur l’ensemble du territoire, la Haute-Égypte abrite de nombreuses communautés ainsi que des monastères et des lieux de pèlerinage majeurs. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

All We Imagine As Light de Payal Kapadia – Un regard féminin sur les fractures et les solidarités indiennes

Après un premier long métrage documentaire remarqué – A Night of Knowing Nothing (Toute une nuit sans savoir, Œil d’or au Festival de Cannes 2021) – dans lequel la réalisatrice indienne abordait avec poésie et style les relations amoureuses complexes dans un pays marqué par les castes et de profondes rigidités politiques, Payal Kapadia revient sur les écrans avec un film de fiction, lauréat du Grand Prix au Festival de Cannes 2024. Ce long métrage explore à nouveau les thèmes de l’amour et de l’absence, tout en s’appuyant sur une caméra qui capte avec finesse les ambiances de la mégapole cosmopolite de Mumbai et d’un village côtier de Ratnagiri. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Diamant Brut, d’Agathe Riedinger, dépeint la poursuite effrénée d’un rêve universel : celui d’être aimé. Rencontre

Liane (Malou Khebizi), tout juste dix-neuf ans mais déjà les seins refaits, téméraire et incandescente, vit avec sa mère (Andrea Bescond) et sa petite sœur (Ashley Romano) sous le soleil poussiéreux de Fréjus. Obsédée par la beauté et le besoin de devenir quelqu’un, elle voit en la télé-réalité la possibilité d’être aimée et de faire carrière. Le destin semble enfin lui sourire lorsqu’elle passe un casting pour « Miracle Island », une émission qui a le vent en poupe. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

The Substance de Coralie Fargeat : De l’auto-dévotion à l’auto-dévoration

Présenté en compétition à Cannes, le film de la réalisatrice française Coralie Fargeat a créé une double sensation : réveiller les festivaliers avec un film de genre – le body horror – et marquer les esprits par la performance exceptionnelle de Demi Moore, peut-être la meilleure de sa carrière. Toutefois, ce n’est ni l’audace du genre ni la mise en scène intransigeante envers le public, ni même l’interprétation de son actrice principale, qui ont été récompensées par le jury présidé par Greta Gerwig. C’est le prix du Meilleur scénario qui a été décerné au film. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine – Quarante-huit heures dans la vie d’un homme. Rencontre

Dix ans après son film Hope, qui racontait le périple d’un couple de migrant·es en route vers l’Europe, Boris Lojkine revient avec une nouvelle histoire migratoire, cette fois centrée sur l’arrivée à destination, au moment de déposer une demande d’asile.
Souleymane (Abou Sangaré) n’a plus que deux jours avant son entretien à l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides), qui décidera du sort de sa demande. En attendant, il parcourt Paris à vélo pour livrer des repas, tout en répétant inlassablement l’histoire fabriquée pour lui par son compatriote guinéen Barry (Alpha Oumar Sow). En effet, la pauvreté et le manque de perspectives ne sont pas des motifs recevables pour obtenir l’asile. Comme beaucoup d’autres, Souleymane doit se présenter comme un opposant politique de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) ayant été emprisonné et torturé. Mais il peine à mémoriser son récit et, surtout, à rendre cette histoire crédible. Au fil de ses livraisons, slalomant dans le trafic parisien, il récite et récite encore ses lignes, devenant de plus en plus fébrile à l’approche de l’entretien décisif. (…)

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Cannes 2024Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2024 – Compétition Courts Métrages : The Man Who Could Not Remain Silent (L’Homme qui ne se taisait pas) de Nebojša Slijepcevic reçoit la Palme d’or

Nous sommes en février 1993, en Bosnie-Herzégovine, à Strpci. Un train de passagers est arrêté par des forces paramilitaires serbes de Bosnie qui cherchent des passagers non-serbes. Alors qu’ils arrêtent des passagers bosniaques musulmans, un seul homme sur les 500 occupants du train s’y oppose. (…)

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Cannes 2024Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2024 – Semaine de la Critique : Sauna Day (Sannapäiv) de Anna Hints & Tushar Prakash, un haïku sur l’intimité masculine

(…) Les cinéastes livrent ici un moment intense, très suggestif, fin et délicat dans lequel affleurent les émotions des protagonistes dans une action concertée sans pourtant avoir été verbalisée, qui s’intègre naturellement aux traditions du sauna à fumée – la flagellation avec un bouquet de branches et feuilles – mais va au-delà du conventionnel, se transformant crescendo en catharsis ambigüe. (…)

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Cannes 2024Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2024 : Parthenope, de Paolo Sorrentino et Grand Tour, de Michel Gomes entraînent le public dans des circonvolutions lassantes et inutiles

Le cinéaste italien Paolo Sorrentino a présenté sur la Croisette son dixième film alors que son homologue portugais s’était fait remarquer en 2015 avec Les Mille et une Nuits – Volume 3, L’Enchanté sélectionné à la Quinzaine des cinéastes. Le premier questionne l’usure du temps sur la beauté alors que le second suspend le temps pour suivre une histoire d’amour. (…)

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