Un certain regard

Cannes 2022Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2022 : Harka, premier long-métrage de Lofty Nathan, suit un jeune Tunisien qui se bat pour survivre et avoir une vie meilleure en vendant du pétrole de contrebande dans les rues d’une ville aux environs d’Hammamet

Ali (Adam Bessa), jeune tunisien rêvant d’un avenir meilleur, vit une existence solitaire, en vendant de l’essence de contrebande au marché noir. Ali n’a pas suivi l’école et n’a aucune formation mais il ne manque ni de courage ni d’énergie ni de volonté et frappe à toutes les portes pour trouver du travail. À la mort de son père, il doit s’occuper de ses deux sœurs cadettes, livrées à elles-mêmes dans une maison dont elles seront bientôt expulsées. En effet, la mère de famille est morte depuis longtemps et le frère aîné, Skander, a quitté le foyer familial pour devenir serveur dans un hôtel d’Hammamet, livrant sa fratrie à elle-même. Face à cette soudaine responsabilité et aux injustices auxquelles il est confronté, Ali s’éveille à la colère et à la révolte. Celle d’une génération qui, plus de dix ans après la révolution, essaie toujours de se faire entendre… En arabe, harka signifie « mouvement », plus spécifiquement le terme désigne un groupe de soldats volontaires qui se sont réunis ensemble pour se battre. (…)

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Cannes 2022Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2022 : Tirailleurs, de Mathieu Vadepied, dépeint le drame d’un père et d’un fils sénégalais expédiés au nom de la Mère Patrie dans l’enfer des tranchées pendant la Première Guerre mondiale

Ce mercredi 18 mai, le film de Mathieu Vadepied a été présenté en ouverture dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2022. En 1917, Bakary Diallo (Omar Sy), un père de famille agriculteur peul du Sénégal, s’enrôle dans l’armée française pour rejoindre Thierno, son fils de dix-sept ans, qui a été recruté de force. Aussitôt munis d’un fusil et affublés de l’uniforme de l’armée française, Bakary et Thiemo (Alassane Diong) assistent au discours d’un général français qui les invite à combattre et donner leur vie à la France qui leur rendra toute sa gratitude. Père et fils vont devoir affronter la guerre ensemble. Galvanisé par la fougue de son officier (Jonas Bloquet) qui veut le conduire au cœur de la bataille dans les Ardennes pour gagner une colline de trois-cents mètres sur la ligne de front allemande, Thierno va s’affranchir et apprendre à devenir un homme tandis que Bakary va tout faire, en économisant sa solde et essayant de trouver des voies d’issue pour sortir de l’enfer des tranchées, pour l’arracher aux combats et le ramener sain et sauf au pays. Epié par un autre tirailleur peul, Salif, (Bamar Kane), qui survit par le biais de combines, Bakary accepte de lui donner ses économies afin que son fils et lui puissent quitter la division de l’officier Chambreau sur un envoi de cadavres de tirailleurs pour gagner le Havre où les attend un bateau pour le Sénégal. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Sur les écrans suisses: Grosse Freiheit, de Sebastian Maise, rappelle la terrible condition des homosexuels dans l’Allemagne d’après-guerre

En Allemagne de l’Ouest, en 1968 : une période de protestations et de réveil pour la société… Mais pas pour Hans (Franz Rogowski) qui se trouve derrière les barreaux après avoir été surpris, et filmé à son insu, en train d’avoir des relations sexuelles avec un homme. (…)

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Cannes 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2021 : Moneyboys, de C.B. Yi, présenté dans Un certain regard, dépeint les affres existentiels d’un prostitué homosexuel dans le sud de la Chine

Présenté dans la sélection Un Certain regard du Festival de Cannes 2021, Moneyboys, de C.B. Yi ose traiter d’un sujet particulièrement tabou dans la Chine contemporaine : la prostitution masculine.
Pour subvenir aux besoins de sa famille, le jeune Fei, originaire d’un petit village pêcheurs du Sud de la Chine, se prostitue dans les grandes villes et finit par s’établir à Shenzhen. Fei gagne donc sa vie comme Moneyboy. Son monde s’effondre lorsqu’il se rend compte que sa famille accepte son argent mais pas son homosexualité; elle lui interdit de retourner au village pour les funérailles de son grand-père. Le cœur brisé, Fei lutte pour écrire un nouveau chapitre de sa vie.
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Cannes 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2021 : Mes frères et moi, de Yohan Manca, présenté dans Un certain regard, suit un jeune adolescent dans sa découverte du chant lyrique comme échappatoire aux marasmes de la vie

Nour (Maël Rouin Berrandou) a douze-treize ans et vit dans un quartier populaire dans le sud de la France, au bord de la mer dans une ville qui n’est pas nommée. La séquence d’ouverture le montre, assis sur un muret, tentant de faire la conversation à une adolescente muette comme une carpe tant elle est absorbée par l’écran de son téléphone. Nour lui commente ses frères en train de jouer au football sur la plage : l’aîné, Abel (Dali Benssalah), Mo le cadet (Sofian Khammes),et le troisième, Hédi (Moncef Farfar). En voix off, Nour annonce que « l’été sera chaud et qu’il ne faudra jamais marcher pied nus sauf sur le sable quand il est mouillé ».
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Rencontre avec Gaya Jiji, réalisatrice syrienne à l’occasion de l’avant-première de son film, Mon tissu préféré, au Cinélux, à Genève

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Pour écrire le scénario de son  premier long métrage, Mon tissu préféré, Gaya Jiji s’inspire de diverses femmes qui l’entourent : des femmes soumises au poids de la tradition et dociles face au diktat masculin, à l’instar de Myriam, la petite soeur dans le film; des femmes qui endossent leur rôle et ne manifestent aucune émotion tout au long de leur vie, qui ne pleurent jamais, comme la mère de famille du long métrage, une mère fortement inspirée par celle de Gaya Jiji; des femmes qui se rebellent et revendiquent le droit à la liberté, à choisir leur mode de vie, comme la tenancière de maison de close dans le film, Madame Jiji.
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Cannes 2019Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2019 : « Once in Trubchevsk » (Il était une fois à l’Est), de Larisa Sadilova, plonge le public dans une histoire d’amour passionnée au coeur de  la Russie rurale

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Installée dans la campagne russe contemporaine, Larisa Sadilova pose un tendre regard  et bienveillant sur ses personnages de Once in Trubchevsk, un film qui lui a été inspiré par des personnes qu’elle côtoyait :

Je connaissais un vrai couple d’amoureux qui avait une seule opportunité de se retrouver : pour la saisir, ils ont grimpé dans un camion de Bryansk à Moscou aller-retour. Cette histoire romantique m’a marquée !

Larissa Sadilova brosse ici le portrait d’une relation extra-conjugale en pleine campagne russe verdoyante ou balayée par une forte neige, selon les saisons traversées.
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Cannes 2019Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2019 : « Chambre 212» de Christophe Honoré

En habitué de la Croisette, Christophe Honoré avait présenté l’an dernier en compétition Plaire, aimer et courir vite sur la tragédie des années sida à travers l’histoire d’amour entre deux hommes, récompensé finalement par le Prix Louis Delluc 2018.

Son nouveau film, Chambre 212, présenté dans la section Un Certain Regard, nous invite dans un appartement parisien de la rive gauche. Une femme, la quarantaine, prend sa douche au milieu de la journée. Son mari, début cinquantaine, arrive et sétonne qu’elle se douche à cette heure puis il lui dit qu’il va lancer une machine. Elle, c’est Maria (Chiara Mastroianni), lui, Richard (Benjamin Biolay).

Alors qu’il est en train de remplir le tambour de la machine et de vider les poches des habits de sa femme, il y trouve son téléphone qu’il pose précautionneusement sur une étagère. Mais le téléphone ne cesse de vibrer : il finit par y jeter un coup d’oeil et découvre que, via un SMS qui ne laisse guère place au doute sur la joyeuse partie de jambes en l’air qui a eu lieu l’après midi, sa femme le trompe.
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Cannes 2019Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2019 : « O que arde » (Viendra le feu), d’Olivier Laxe, ou comment un pyromane enflamme la Croisette

Le dernier fil d’Olivier Laxe, présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2019, plonge en immersion totale, « en observation participative » comme aurait dit le sociologue Pierre Bourdieu, dans les vallées reculées de Galicie.

Amador Coro (Amador Arias ), auquel Inazio (Inazio Abrao) voue une haine depuis que Amador a été condamné pour avoir bouté le feu aux forêts avoisinantes, a été condamné pour avoir provoqué un incendie; il sort de prison, personne ne l’attend. Il retourne à pied dans son village niché dans les montagnes de la Galicie où vivent sa mère, Benedicta (Benedicta Sanchez) et leurs trois vaches. Leurs vies s’écoulent lentement, au rythme apaisé de la nature. Jusqu’au jour où un feu vient à dévaster la région.
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Cannes 2019Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2019 : avec « Jeanne », Bruno Dumont poursuit son hagiographie de la vie de Jeanne d’Arc

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S’inspirant toujours de la pièce de Charles Péguy, Bruno Dumont reste fidèle au décors récurrent dans sa filmographie : le Nord. Jeanne attend de parler avec ses conseillers pour planifier la prise de Paris. D’après les palabres, on comprend que ses hommes et elle se trouve « aux portes de Paris » … Et pourtant, Bruno Dumont les filme dans les dunes de la Côte d’Opale, balayées par le vent du Nord. Le Nord, son lieu de prédilection et fil rouge de son oeuvre. D’ailleurs, lorsque Jeanne doit se retrouvée emprisonnée dans une geôle anglaise, il la place dans un bunker, qui figure parmi les nombreux vestiges de la présence allemande dans la région. Les nombreux acteurs non professionnels sont du coin et récitent, sans aucune intonation, avec l’accent du terroir, déclenchant des éclats de rire. On a le sentiment d’assister à des conversations irréelles.
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