Iran

Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – Forum : Rencontre avec Vlad Petri pour son stupéfiant essai documentaire, Între revoluții (Between Revolutions) qui a remporté le Prix FIPRESCI

Nous sommes dans les années septante, en Roumanie. Zahra, une étudiante iranienne à l’Université de Bucarest, rencontre Maria, étudiante comme elle, en médecine. Elles développent une profonde amitié qui se fait rattraper par les événements politiques : la révolution iranienne contre le Shah éclate en 1979, Zahra rentre en Iran pour vivre ces événements avec sa famille, nourrie par les espoirs de changements qui assez rapidement vont être déçus. Zahra reste en Iran et correspond avec Maria pendant la décennie qui suit et amène Maria à elle aussi une révolution : la chute du régime Ceausescu. Ces échanges épistolaires portent sur les manifestations en Iran, les évolutions globales dans les deux pays, la condition des femmes en général, la leur en particulier, en lutte contre le conformisme et les attentes de la société. (…)

Read More
Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – La 73e chasse à l’Ours d’or a lieu du 16 au 26 février 2023

Le festival international du film de Berlin revient à ses fondamentaux, avec beaucoup de politique et de cinéma d’auteur, agrémenté de quelques stars – dont Kristen Stewart en présidente du jury et Steven Spielberg pour son Ours d’or honorifique pour l’ensemble de sa carrière, auquel la section Hommage est également consacré –, pour mettre un peu de glamour sur le tapis rouge. (…)

Read More
Cinéma / KinoCulture / Kultur

IFFR 2023 – Big Screen Competition : Endless Borders de Abbas Amini démultiplie la notion de frontières

À la frontière entre l’Afghanistan et l’Iran, dans un no man’s land montagneux traversé par des patrouilles de gardes-frontière et des réfugié∙es afghan∙nes qui entrent illégalement dans le pays, un petit village pauvre, mangé par la poussière, est devenu le lieu de travail d’Ahmad (Pourya Rahimisam), un enseignant de Téhéran, exilé intérieur, pour raisons politiques. La région est compliquée, ce n’est pas une nouveauté. Mais au-delà des régimes théocratiques et des guerres intestines, cette partie du monde, régie par des traditions ayant valeur de lois, est aussi le territoire de plusieurs ethnies aux antagonismes ancestraux. (…)

Read More
Cinéma / KinoCulture / Kultur

Aucun Ours (No Bears, Khers Nist), de Jafar Panahi, propose une réflexion tragi-comique sur les frontières floues tout en lançant un plaidoyer pour la liberté

Présenté en compétition officielle à la 79ème édition de la Mostra de Venise, le dernier film de Jafar Panahi flirte avec les frontières floues entre réalité et fiction, entre vérité et cinéma. Un réalisateur de Téhéran se rend en secret à la campagne dans un village iranien proche de la frontière turque pour tourner un film sur un jeune couple qui souhaite fuir à l’étranger. Le cinéaste se retrouve témoin d’une histoire d’amour tandis qu’il en filme une autre, retrouvant par ce modus operandi les parallèles qu’il affectionne. Jafar Panahi réalise Aucun ours par le biais des appels vidéo, continuellement interrompus par des problèmes de connexion internet. La tradition et la politique auront-elles raison de l’histoire d’amour comme du tournage ? Les villageois lui reprochent de prendre des photographies sans permission, les anciens le portent devant un tribunal laïc. Il accepte à condition de pouvoir filmer le procès. (…)

Read More
Cinéma / KinoCulture / KulturMostra 2022

Mostra 2022 : Jang-e Jahani Sevom (World War III), du cinéaste iranien Houman Seyedi, présenté dans la section Orizzonti, offre une visibilité, furtive, aux petites gens

Shakib (Mohsen Tanabandeh) est un journalier sans abri qui ne s’est jamais remis de la perte de sa femme et de son fils lors d’un tremblement de terre il y a des années. Sa belle-mère l’estime coupable de la mort de sa fille et de son petit-fils et l’empêche de se recueillir sur leurs tombes. Au cours des deux dernières années, il a développé une relation avec une femme sourde et muette, Ladan. Il est analphabète en farsi, mais la langue des signes lui est aisée puisqu’il l’a apprise avec sa mère qui était sourde. (….)

Read More
Cinéma / KinoCulture / Kultur

Hit the road, premier long métrage de Panah Panahi, entraîne les spectateurs dans un road-movie empli de secrets et d’émotions

Panah Panahi a fait fort avec Hit The Road, son premier long métrage, un road-movie savoureux qui mêle harmonieusement humour, amour, mystère et poésie.

En Iran, de nos jours, une famille est en route vers une destination secrète. À l’arrière de la voiture, le père de famille (Hassan Madjooni) arbore un plâtre et se plaint sans cesse ; mais s’est-il vraiment cassé la jambe ? Quelques répliques au cours de ce voyage suggèrent que sa jambe n’est pas si cassée. À ses côtés, un jeune garçon (Rayan Sarlak) dont les dents de lait absentes laissent supposer qu’il est âgé de six à sept ans. Malgré son jeune âge, il est un véritable moulin à parole et pose des questions incessantes qui confrontent les adultes à leurs paradoxes. La mère (Pantea Panahiha), aux tempes grisonnantes, rit à gorge déployée de tout et de rien, mais ne serait-ce pas pour mieux retenir ses pleurs ? (…)

Read More
Berlinale 2022Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2022 – Panorama : Ta farda (Until Tomorrow), d’Ali Asgari, scrute la condition féminine en Iran à travers une jeune mère célibataire à Téhéran

Fereshteh (Sadaf Asgari) étudie et travaille dans une imprimerie à Téhéran. Elle veut partir aux États-Unis mais a du mal à trouver du temps pour un cours de langue. C’est parce qu’elle a aussi un bébé de deux mois, une petite fille, dont ses parents ne savent rien et dont le père biologique, Yaser (Amirreza Ranjbaran), refuse de la reconnaître. Lorsque les parents de Feresteh annoncent au pied levé qu’ils viennent lui rendre visite, la jeune fille doit trouver un autre endroit pour une nuit pour son enfant illégitime. Elle parvient à confier les habits et jouets de l’enfant à ses voisines mais aucune ne veut prendre la responsabilité de garder le nourrisson pour une nuit. (…)

Read More
Cinéma / KinoCulture / Kultur

Un héros, d’Asghar Farhadi, ou de la sanction apposée par les réseaux sociaux

Un héros commence alors que le personnage principal, Rahim (Amir Jadidi), est en prison pour non-paiement de sa dette. Il obtient deux jours de permission et tente de persuader son créancier de retirer sa plainte en lui promettant qu’il va tout mettre en œuvre pour en rembourser une partie, mais les choses ne se passent pas comme prévu. Durant cette brève permission, Rahim trouve un sac à main empli de bijoux en or. Après quelques tergiversations et hésitations, il colle des affiches pour retrouver la propriétaire dudit sac. A priori, Rahim semble un homme tout à fait normal mais désespéré de se trouver derrière les barreaux : ce sac et son précieux contenu sont une aubaine et vont bouleverser sa vie ; il devient rapidement un personnage dont on parle abondamment à la télévision et sur les réseaux sociaux.
(…)

Read More
Cinéma / KinoCulture / Kultur

Careless Crime (Jenayat-e bi deghat) de l’iranien Shahram Mokri – Un film est un film est un film !

Shahram Mokri, tel un prestidigitateur, ouvre avec virtuosité les portes de l’espace et du temps pour nous raconter une histoire de cinéma et de politique affranchie de sa frise chronologique et régionale. Habitué à tisser son fil narratif sur le jeu de répétition et d’absence de linéarité avec une caméra qui glisse sur les personnages et les groupes qu’ils forment (Fish and Cat, 2013, Prix spécial du jury pour la créativité dans la section Orizzonti à la 70e Mostra de Venise ; Invasion (Hojoom), 2017, présenté à la Berlinale dans la section Panorama), le réalisateur iranien parvient ici à quitter l’espace expérimental du cinéma et proposer un film toujours singulier mais à l’univers plus tangible. Le film a remporté le Prix du meilleur scénario de la critique indépendante à la Mostra 2020.
(…)

Read More
Berlinale 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2021 – Compétition : Ghasideyeh gave sefid (Ballad of a White Cow) de Behtash Sanaeeha et Maryam Moghaddam; une veuve dans une société corsetée et face à l’appareil d’État

La vie de Mina (Maryam Moghaddam) est bouleversée lorsqu’elle apprend que son mari Babak a été accusé à tort du crime pour lequel il a été exécuté. La bureaucratie s’excuse pour l’erreur judiciaire et propose une compensation financière  – le prix d’un homme adulte –, l’argent du sang pour se racheter de cette erreur. Comme souvent dans les films iraniens que nous voyons dans les festivals – pour reprendre la vision de Mani Haghighi – il s’agit d’un combat entre les individus et l’appareil d’État, le pot de terre contre le pot de fer. Par amour-propre, pour que justice soit rendue et pour le bien de sa fille sourde, Mina se lance dans ce combat et se heurte bien entendu  au système empreint de cynisme. Alors que l’argent commence à manquer, un étranger nommé Reza (Alireza Sanifar) se présente. Il prétend avoir une dette envers Babak qu’il veut maintenant régler. La première réaction de Mina est la méfiance, mais elle finit par laisser entrer Reza dans sa vie. Elle est loin de se douter qu’un secret les lie tous les deux.
(…)

Read More