Syrie

Cinéma / KinoCulture / Kultur

Les Fantômes, de Jonathan Millet, suit un réfugié syrien sur les traces de son tortionnaire

Après s’être fait remarquer dans le documentaire, le cinéaste français signe un premier film de fiction haletant et troublant. À Strasbourg, de nos jours, Hamid (Adam Bessa) est officiellement requérant d’asile, officieusement membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Avec assiduité et méticulosité, Hamid explore méthodiquement la ville, sans répit et avec une assiduité qui relève du sacerdoce. Au cours du récit, le public finira par comprendre que son infatigable quête est mue par des souffrances émotionnelles tues qui vont au-delà de celles qu’il a endurées physiquement. Régulièrement, par visioconférence, il rend compte des fruits de sa quête aux membres de la cellule Yaqaza, l’organisation secrète de citoyens syriens qui poursuivent les criminels de guerre que la justice officielle peine à traquer. Hamid a déjà fait part des résultats de ses recherches au groupe quand il se trouvait à Hambourg, mais ses acolytes lui rappellent qu’il se base souvent plus sur ses impressions que sur des certitudes. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Sortie romande du formidable film de Soudade Kaadan, Nezouh, qui rend compte de la tragédie de la guerre par l’allégorie et la poésie

Nous reproduisons ici la critique de Malik Berkati du 26 mars 2023.

Présenté au festival fétiche de la réalisatrice syrienne Soudade Kaadan, la Mostra de Venise, où elle avait reçu pour son premier long métrage, Le Jour où j’ai perdu mon ombre, le Lion du futur en 2018, Nezouh a remporté le Prix du public dans la section Orrizonti de l’édition 2022. Et c’est probablement le meilleur prix qui pouvait être décerné à ce film qui précisément est taillé sur mesure par la cinéaste pour toucher les spectateurs•trices là où ils et elles ne s’y attendent pas : une identification organique au destin inconcevable, tant qu’on ne l’a pas soi-même vécu, à des personnages otages de la guerre. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

FIFF2023 –  Nezouh, du symbolisme au réalisme du déplacement des âmes et des personnes. Rencontre avec Soudade Kaadan

Présenté au festival fétiche de la réalisatrice syrienne Soudade Kaadan, la Mostra de Venise où elle avait reçu pour son premier long métrage, Le Jour où j’ai perdu mon ombre, le Lion du futur en 2018, Nezouh a remporté le Prix du public dans la section Orrizonti de l’édition 2022. Et c’est probablement le meilleur prix qui pouvait être décerné à ce film qui précisément est taillé sur mesure par la cinéaste pour toucher les spectateurs•trices là où ils et elles ne s’y attendent pas : une identification organique au destin inconcevable, tant qu’on ne l’a pas soi-même vécu, à des personnages otages de la guerre. (…)

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FIFDH 2023 : Les Âmes perdues, documentaire de Stéphane Malterre et de Garance Le Caisne, donnent la parole aux Syriens qui dénoncent l’administration de Bachar al Assad, pour crimes contre l’humanité. Rencontre

En 2013, un fonctionnaire de l’État syrien fuit Damas avec les photos de milliers de cadavres torturés à mort dans les prisons du pays depuis 2011. Un an plus tard, en 2014, un mystérieux déserteur, portant le nom de code César, divulgue des dizaines de milliers de photographies des victimes du régime syrien, morts sous la torture. Alors que les suppliciés sombrent dans l’oubli et que des milliers de civils disparaissent, leurs familles, leurs avocats et un petit groupe d’activistes tentent de déposer des plaintes dans des tribunaux européens ; l’Allemagne donne l’exemple. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Nachbarn (Voisins), de Mano Khalil, relate son enfance kurde en pleine expansion du Panarabisme

Dans les années 1980, Sero (Serhed Khalil), un jeune garçon kurde de six ans, mène une vie insouciante aux côtés de son oncle qui lui apprend « à faire peur aux soldas turcs » avec un lancer de ballons colorés. Dans le village syro-turc où Sero et sa famille vivent, la vie est rythmée par les contrôles effectués par les militaires et les rencontres à la frontière qui sépare désormais la famille, condamnée à se voir à travers des fils de fer barbelés. Sero voit son petit monde brutalement détruit par le grand monde des fauteurs de guerre. Avec un fin sens de l’humour et de la satire, Mano Khalil raconte ses expériences d’enfance sous la dictature d’Hafez el-Assad. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

[Audio] Rencontre avec Anas Khalaf, co-réalisteur avec Rana Kazkaz du film Le Traducteur, ou l’importance du verbe dans l’interprétation des mots d’autrui et dans l’expression de ses propres mots

Après avoir travaillé dans l’industrie pétrolière et gazière, Anas Khalafs’est tourné vers une carrière dans le cinéma. Né en Syrie, mais élevé en France, Anas a déménagé à Los Angeles pour y travailler quelques années. Son épouse, Rana Kazkaz, a commencé sa carrière d’actrice en étudiant au Théâtre d’art de Moscou. Puis, elle s’est tournée vers l’écriture et a écrit son premier scénario Gibran, basé sur la vie de Kahlil Gibran, qui a été sélectionné pour le développement par Tribeca All Access (2005). Rana Kazkaz a étudié la réalisation et a été l’une des huit femmes sélectionnées pour participer à l’atelier de réalisation pour femmes de l’American Film Institute (2006). Le couple de réalisateurs vivait à Damas au début de la révolution syrienne mais a choisi de ne pas protester par peur des conséquences, pour finalement fuir le pays – un choix qui inspire leur premier long métrage, Le Traducteur.
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Cannes 2021Cinéma / KinoCulture / KulturForum citoyen / Bürgerforum

Cannes 2021 : Little Palestine – Diary of a Siege – Le journal filmé par Abdallah Al-Khatib du siège brutal imposé par le régime syrien au camp de réfugiés palestinien de Yarmouk

Abdallah Al-Khatib est étudiant en sociologie à l’Université de Damas quand la révolte explose dans les rues syriennes. À ce moment-là, il n’a aucune espèce d’expérience filmique que celle que tout le monde a de nos jours avec les nouvelles technologies. Il travaillait pour l’UNWRA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) et du jour au lendemain, les rôles sociaux établis se sont transformés dans l’urgence de cette révolte politique. Al-Khatib explique comment il est arrivé à filmer ce journal qui suit le destin des civils pendant le siège :
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FIFDH 2021 : le film d’Alina Gorlova, This Rain Will Never Stop, invite les spectateurs à un éprouvant périple entre guerre et paix

Le film plonge les spectateurs dans une atmosphère anxiogène dès la séquence d’ouverture qui agresse les yeux, faisant se succéder des photographies en noir et blanc colorisées qui défilent tels des éclairs. Puis la caméra d’Alina Gorlova balaie un paysage désolé.
Chapitre zéro : un village où il n’y pas âme qui vive. La caméra se rapproche d’une silhouette : un homme sexagénaire, assis sur les marches qui mènent à sa maison, s’allume une cigarette, caressant un chaton : « Tu vois, chaton ! On a survécu à cette journée. Tu survivras au Nouvel An ! » Au loin retentissent des aboiements. On comprend que ce village se trouve dans une région en guerre… La Crimée certainement vu que le vieil homme s’exprime en ukrainien. Puis la caméra d’Alina Gorlova entraîne les spectateurs dans un périple poignant et visuellement hypnotique à travers le cycle perpétuel de guerre et de paix, un cycle que l’humanité traverse depuis des millénaires.
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Cinéma / KinoCulture / KulturForum citoyen / BürgerforumLocarno 2019

Locarno 2019 : Fi Al-Thawra (During Revolution), de Maya Khoury, plonge les spectateurs au coeur de la révolution syrienne, vue et filmée par les Syriens, présenté en première mondiale dans la section concours international

Maya Khoury a travaillé pendant plusieurs années avec ses compagnons du collectif Abounaddara, de manière anonyme, afin de préserver leurs familles. Par le biais de son journal, accessible sur les ordinateurs et les téléphones portables de leurs compatriotes, le collectif  a donné des informations de première main, filmée par le collectif ou par des Syriens avec leurs téléphones portables, afin d’informer les Syriens de la réalité du pays, une vision beaucoup plus véridique que celle que les médias occidentaux entretiennent.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Rencontre avec Gaya Jiji, réalisatrice syrienne à l’occasion de l’avant-première de son film, Mon tissu préféré, au Cinélux, à Genève

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Pour écrire le scénario de son  premier long métrage, Mon tissu préféré, Gaya Jiji s’inspire de diverses femmes qui l’entourent : des femmes soumises au poids de la tradition et dociles face au diktat masculin, à l’instar de Myriam, la petite soeur dans le film; des femmes qui endossent leur rôle et ne manifestent aucune émotion tout au long de leur vie, qui ne pleurent jamais, comme la mère de famille du long métrage, une mère fortement inspirée par celle de Gaya Jiji; des femmes qui se rebellent et revendiquent le droit à la liberté, à choisir leur mode de vie, comme la tenancière de maison de close dans le film, Madame Jiji.
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