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Auteur : Malik Berkati

Cinéma / KinoCulture / Kultur

FIFF2023 –  Nezouh, du symbolisme au réalisme du déplacement des âmes et des personnes. Rencontre avec Soudade Kaadan

Présenté au festival fétiche de la réalisatrice syrienne Soudade Kaadan, la Mostra de Venise où elle avait reçu pour son premier long métrage, Le Jour où j’ai perdu mon ombre, le Lion du futur en 2018, Nezouh a remporté le Prix du public dans la section Orrizonti de l’édition 2022. Et c’est probablement le meilleur prix qui pouvait être décerné à ce film qui précisément est taillé sur mesure par la cinéaste pour toucher les spectateurs•trices là où ils et elles ne s’y attendent pas : une identification organique au destin inconcevable, tant qu’on ne l’a pas soi-même vécu, à des personnages otages de la guerre. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Prix du cinéma suisse et Semaine des Nominé·e·s : l’occasion de (re)voir la superbe production suisse 2022 du 20 au 26 mars à Genève et Zurich !

Quelle année pour le cinéma suisse ! Exceptionnelle du point de vue de sa visibilité à l’international dans les festivals comme auprès du public helvétique en salles. Les prix du cinéma suisse sont cette année très ouverts quant aux lauréat·es, tant la concurrence est forte – et salutaire pour l’industrie cinématographique helvétique ! (…)

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Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – Generation : Avec Míng tian bi zuo tian chang jiu (Tomorrow Is a Long Time), Jow Zhi Wei déplie le monde entre réalisme et symbolisme

Le genre coming-of-age, difficilement traduisible en français si ce n’est par analogie au genre littéraire du roman d’apprentissage, est trop souvent nourri par des codes narratifs très séquencés, devant cocher un certain nombre de case dramaturgiques pré-définies. Malgré le fait que ce genre soit, à présent, très représenté dans le cinéma contemporain, qu’il ne soit plus cantonné aux productions pour la jeunesse ou télévisuelles, ces structures persistent. Jow Zhi Wei remet du cinéma au milieu du genre, et de belle manière ! Renonçant à la structure classique tripartite – confrontation avec un environnement hostile, apprentissage par la pratique du monde, ouverture vers l’avenir, voire réconciliation avec le monde –, le cinéaste singapourien réalise une œuvre en deux mouvements qui convient deux univers narratifs et visuels : réaliste et fantasmagorique. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Pamfir de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk – Entre réalisme et mythologie

Présenté en Première à la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes 2022, le premier long métrage de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk place le cinéma ukrainien dans la cour des grands. Depuis le 24 février 2022 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, tous les principaux festivals internationaux ont programmé des productions ukrainiennes, avec plus ou moins de réussite. Nombre de ces films, documentaires comme de fiction, ont pour toile de fond la guerre en Ukraine, celle, de faible intensité – pour les médias et la communauté internationale, pas pour les Ukrainien∙es bien évidemment – qui a débuté en 2014 dans le Donbass qui, depuis une année, a pris une tournure dramatique et globale. Quelques-uns ayant trait à d’autres sujets arrivent à se faire une place dans les sélections – et on se rappelle que le cinéma ukrainien est issu d’une longue tradition, certes en partie liée au cinéma soviétique, mais avec déjà bien avant son indépendance un développement spécifique. Pamfir (ou Le Serment de Pamfir en français), illustre cette tradition qualitative cinématographique ukrainienne ancrée dans son territoire. (…)

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Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – Forum : Rencontre avec Vlad Petri pour son stupéfiant essai documentaire, Între revoluții (Between Revolutions) qui a remporté le Prix FIPRESCI

Nous sommes dans les années septante, en Roumanie. Zahra, une étudiante iranienne à l’Université de Bucarest, rencontre Maria, étudiante comme elle, en médecine. Elles développent une profonde amitié qui se fait rattraper par les événements politiques : la révolution iranienne contre le Shah éclate en 1979, Zahra rentre en Iran pour vivre ces événements avec sa famille, nourrie par les espoirs de changements qui assez rapidement vont être déçus. Zahra reste en Iran et correspond avec Maria pendant la décennie qui suit et amène Maria à elle aussi une révolution : la chute du régime Ceausescu. Ces échanges épistolaires portent sur les manifestations en Iran, les évolutions globales dans les deux pays, la condition des femmes en général, la leur en particulier, en lutte contre le conformisme et les attentes de la société. (…)

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Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – compétition : Avec douceur et humanité, Nicolas Philibert met en lumière les patients du centre psychiatrique de jour de l’Adamant

En 1995, Nicolas Philibert (Être et avoir, 2022) installait sa caméra à la clinique psychiatrique de La Borde, dans le Loir-et-Cher, à l’occasion des répétitions de la pièce de théâtre que proposent chaque année les patients et les soignants de l’établissement, capturant au passage les moments de la vie quotidienne du lieu. Ce documentaire intitulé La Moindre des choses, présenté au festival de Locarno 1996, sorti en 1997, reste à ce jour un film de référence sur le monde psychiatrique. Avec Sur l’Adamant, première partie d’un triptyque sur le monde psychiatrique, le documentariste revient dans cet univers, dans un cadre unique en son genre : un hôpital de jour installé sur un bâtiment flottant, au bord de Seine, en plein cœur de Paris. (…)

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Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – compétition : Roter Himmel (Afire) de Christian Petzold embrase l’art cinématographique, pour le meilleur !

Leon et Felix partent dans la maison de ce dernier, sur la mer Baltique, afin de terminer leurs projets respectifs – Leon (Thomas Schubert), la dernière mouture de son second roman ; Felix (Langston Uibel) le portfolio qu’il veut présenter à l’Académie des arts pour le concours d’entrée. Dès le départ, les choses ne se passent pas comme prévu : leur voiture tombe en panne à quelques kilomètres de la maison ; ils doivent couper dans les bois avec leurs bagages sur le dos pour s’y rendre, et Nadja (Paula Beer), la belle et mystérieuse nièce d’une collègue de la mère de Felix occupe déjà les lieux. Tous les ingrédients pour un film d’horreur se trouvent dans ces prémices… Bien entendu, Petzold, nous entraîne dans un autre univers, celui de sa trilogie romantique débutée en 2020 avec Undine, également en compétition à la Berlinale. (…)

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Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – Encounters : Rencontre avec Malika Musaeva pour Kletka ishet ptitsu (The Cage Is Looking for a Bird) – un souffle de poésie dans une société de servitude

(…) Dans un village de Tchétchénie, entouré de collines qui ferment l’horizon, deux amies de 17 ans, dans leur dernière année de diplôme de fin d’études secondaires, Yakha (Khadizha Bataeva) et Madina (Madina Akkieva), profitent des derniers moments d’insouciance joyeuse avant que les traditions d’une société rigide les rattrapent. Elles courent dans la nature, se roulent dans l’herbe, allongées, elles regardent le ciel en rêvant à un avenir au-delà de ces montagnes qui les encagent. (…)

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Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – compétition : 20.000 especies de abejas d’Estibaliz Urresola Solaguren – La transidentité enfantine traitée avec une rare élégance

(…) Aitor (Sofía Otero), que l’on surnomme Cocó, deux prénoms qu’iel rejette avec virulence, est un*e enfant de huit ans qui passe beaucoup de temps à réfléchir à une question fondamentale : « quand sait-on qui on est ? » La souffrance (ainsi que ces causes) de cet*te enfant éclate d’évidence sur l’écran face aux spectateurs∙trices, mais pas dans la vision de son entourage. C’est le processus douloureux de prise de conscience qui va se dérouler sous nos yeux. (…)

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Berlinale 2023Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2023 – compétition : Puissance narrative visuelle de Disco Boy du cinéaste italien Giacomo Abbruzzese

Pour son premier long métrage, le réalisateur italien Giacomo Abbruzzese installé depuis 13 ans en France, parle de l’état du monde sans faire de discours, si ce n’est celui des corps qui souffrent, se battent et débattent, exultent aussi. Et ce monde est torturé – sur ces routes de migrants, dans ces centres de pouvoir où les sans-papiers sont à la merci des prédateurs, dans sa périphérie économique sous l’emprise postcolonialiste sur les matières premières avec à la clef des désastres écologiques pour les populations locales. (…)

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