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Auteur : Malik Berkati

Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2022

Locarno 2022 – Cineasti del presente : Sigurno mjesto (Safe Place) de Juraj Lerotić, un voyage cinématographique dans les lacis de la psyché

Sigurno mjesto (Safe Place), le premier long métrage du cinéaste croate Juraj Lerotić, remarqué en 2010 avec un moyen métrage (Then I See Tanja), composé presque exclusivement de photographies de plateau, accompagnées d’une narration en voix off, a remporté plusieurs prix à la 75e édition du Festival de Locarno : Prix du meilleur réalisateur émergent, Pardo du meilleur acteur du Concours Cinéastes du présent pour Goran Marković et le prix Swatch du meilleur premier film.
Le titre du film, que l’on pourrait traduire en français par « lieu sûr », n’en a que le nom, tant on ressort de ce film sonnés, voire déboussolés. L’histoire, à l’instar de sa réalisation, est minimaliste, arrache les micro-aspérités de peaux qui restent sur son ossature pour en livrer la substantifique moelle : Une tentative de suicide de Damir (Goran Marković) créé une faille qui se nourrit de manière primaire dans la course désespérée de son frère Bruno (Juraj Lerotić) et de sa mère (Snježana Sinovčić Šiškov) de le mettre à l’abri – les tentatives de comprendre l’acte restant au second plan. Comment sauver l’être aimé de thanatos ? Peut-on réellement protéger quelqu’un de ses pulsions de mort ? Damir a conscience que son acte est incompréhensible pour les siens, qu’il leur fait du mal, et pourtant il semble être sous l’emprise d’une dissociation de sa raison et de sa pulsion fatale. Ce sont à ces questions que sont confrontés les protagonistes qui, sur la ligne de leur temps qui s’accélère, se démènent dans un univers en léger décalage de celui des autres. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2022

Locarno 2022 – Piazza Grande : Avec Semret, la cinéaste suisse Caterina Mona ouvre avec finesse une porte sur l’épreuve de l’immigration

Pour son premier long métrage en tant que réalisatrice – Caterina Mona est cheffe monteuse et scénariste –, la cinéaste zurichoise livre un drame social remarquablement construit, abordant plusieurs aspects complexes de la migration sans perdre de vue son sujet central : la relation d’une mère émigrée et de sa fille adolescente qui a grandi en Suisse, loin des affres du traumatisme originel.
Semret, aide-soignante érythréenne dans une maternité zurichoise, vit avec sa fille Joe (Hermela Tekleab), collégienne, dans un petit appartement à Zurich. Sa vie tourne autour de deux choses : offrir à sa fille les meilleures conditions pour avoir une belle vie dans son pays d’adoption et évoluer dans sa vie professionnelle, avec l’espoir de pouvoir intégrer une formation de sage-femme. Semret est opiniâtre dans ses deux missions, mais elle se heurte aux complications qui ont poussées sur la racine de son parcours migratoire. Pour intégrer une formation en Suisse, il faut suivre un cursus qui, en général, permet l’obtention de diplômes. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2022

Locarno 2022, Semaine de la critique – Rencontre avec Elwira Niewiera et Piotr Rosołowski pour The Hamlet Syndrome, un film édifiant sur le trauma de la guerre

On entre dans le vif du sujet dès les premières images de la révolution du Maïdan, prises au plus près des protagonistes, dans une nuit très esthétique, illuminée par les feux de la révolte, et une voix qui fait résonner Hamlet :
Être ou ne pas être, telle est la question. Est-ce à l’âme plus de noblesse que de la fortune les outrages endurer, plutôt que de prendre les armes contre une mer de souffrance, de combattre et de les achever ? Mourir, dormir, rien de plus. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2022

Locarno 2022 – Piazza Grande : Last Dance, une tendre comédie sur la danse, la famille, le geste du deuil. Rencontre avec la réalisatrice suisse Delphine Lehericey

Après Puppylove (2013) et Le Milieu de l’horizon (2019 ; Prix du Meilleur film de fiction et Meilleur scénario du Cinéma Suisse 2020) où la cinéaste suisse explorait le monde adolescent, Delphine Lehericey aborde avec Last Dance celui du « dernier âge », comme elle le nomme si joliment.
Germain, septante-cinq ans (François Berléant, qui tient à dire avec humour qu’il n’est pas aussi âgé que son personnage), est retraité. Il passe ses journées à lire en attendant Lise (Dominique Reymond), sa femme qui a des activités extérieures. Il fait partie de cette génération d’hommes qui laisse les femmes s’occuper de tout à la maison. C’est elle qui lui fait à manger, lui prépare le petit-déjeuner… et au milieu de ce quotidien, des moments de grâce apparaissent lorsqu’il lui fait la lecture de À la recherche du temps perdu, instants sauvés du monde et de ses contraintes. Germain a subi une opération majeure l’année précédente et semble de santé instable. Contre toute attente, c’est sa femme qui disparaît. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

 Drii Winter représente la Suisse aux Oscars

L’Office fédéral de la culture a inscrit le film de Michael Koch Drii Winter auprès de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences à Hollywood pour concourir dans la catégorie « meilleur film international ». On saura en décembre 2022 si le film accède à la short-list des films susceptibles d’être nommés aux Oscars. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2022

Locarno 2022 – Concorso Cineasti del presente : Yak Tam Katia? (How Is Katia) de la cinéaste ukrainienne Christina Tynkevych pose la question de la morale face à l’injustice

Kiyv, Ukraine avant l’invasion russe. À l’image des fléaux qui gangrènent les sociétés post-soviétiques, la corruption règne dans l’espace public, les institutions en sont affaiblies, ceux qui appartiennent à la classe moyenne enchaînent les boulots et les combines pour atteindre le but symbolisant la liberté : avoir son propre appartement. La vie semble être une course poursuite incessante contre les dettes qui s’accumulent dès qu’un pépin survient : il faut payer pour tout, les médicaments à l’hôpital, un avocat même lorsque l’on est partie civile, tout le monde reçoit des bonnes mains, de la professeure principale de Katia à sa mère, Anna, médecin urgentiste. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2022

Locarno 2022 – Alexander Sokurov en compétition internationale avec Skazka (Fairytale), un ovni cinématographique qui convoque les crapules de l’Histoire

(…) La forme visuelle et sonore du film couplée aux protagonistes qu’il implique entraîne le public dans un monde très malaisant où il est difficile de se positionner : faut-il rire aux postures absurdes, à l’humour acide, comment résister à ces envies de régurgiter à l’écoute de leurs leitmotivs assassins, répétés ad nauseam, qui ont souillé l’humanité ? Dans ce conte de fées, il n’y a que des nécromants qui ne cessent de vouloir rencontrer La Force Suprême, Dieu. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2022

Locarno 2022 – Une comédie noire sur la Piazza Grande : My Neighbour Adolf (Mon voisin Adolf), de Leon Prudovsky

Qui ne s’est jamais demandé si une personne croisée dans la rue ou un tram ne serait pas une personne connue, l’attention attirée par un détail ouvrant grand l’imagination ? Une star, une personnalité publique, un.e politicien.ne, un.e sportif.ve… Eh bien, c’est ce qui arrive à Monsieur Polsky (David Hayman), un survivant de l’Holocauste, installé en Colombie, qui voit emménager à côté de sa maison un étrange allemand, Monsieur Herzog (Udo Kier), escorté de Madame Kaltenbrunner, à son service et très autoritaire (Olivia Silhavy), ainsi que d’un chien berger allemand, Wolfi. Cette arrivée coïncide avec l’enlèvement de Eichmann par les services secrets israéliens en Argentine. Il n’en faut pas plus pour que Marek Polsky, hanté par l’Holocauste, reconnaisse en son voisin Adolf Hitler ! (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2022

Locarno 2022 – Le 75e festival de Locarno démarre sur les chapeaux de roues avec Bullet Train de David Leitch !

Cette vénérable institution qu’est le festival de Locarno, fête cette année son septante-cinquième anniversaire. Même si le festival a passé quelques années difficiles – changement de direction artistique, deux ans de pandémie… –, pas de traces d’arthrose dans ses articulations ! Depuis l’arrivée de Giona A. Nazzaro, il retrouve un nouveau souffle et s’articule sur deux piliers : redynamiser la Piazza Grande avec des films grand public et soutenir le cinéma d’auteur, indépendant et de la nouvelle génération dans ses sections compétitives. Pour l’ouverture du festival, du spectacle total avec Bullet Train de David Leitch, en prime la remise de l’«Excellence Award Davide Campari» à l’acteur britannique Aaron Taylor-Johnson, sur une Piazza Grande pleine à craquer. (…)

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Culture / KulturExposition / Ausstellung

Berlinische Galerie – Eine Ausstellung, die zwei Ikonen des Berliner Kulturundergrounds der 70er und 80er Jahre feiert : ZusammenSpiel. Tabea Blumenschein – Ulrike Ottinger

Für diejenigen, die mit der Avantgarde-Szene der 70er und 80er Jahre im abgedrehten West-Berlin vertraut sind, ist Tabea Blumenschein eine Ikone, Punk und Queer, die durch die Filme von Ulrike Ottinger (Die Betörung der blauen Matrosen – 1975; Madame X, eine absolute Herrscherin – 1977; Bildnis einer Trinkerin – 1979, für ihre bekanntesten Filme mit Tabea Blumenschein, aber sie arbeitet weiter, ihr letzter Dokumentarfilm, Paris Calligrammes, entstand 2020 und hatte Premiere bei der 70. Berlinale) einem breiteren Publikum bekannt wurde. Mitte der 1980er Jahre zog sich die Allround-Künstlerin (Schauspielerin, Kostümbildnerin, Make-up-Artistin, Musikerin, Malerin) aus dem Rampenlicht zurück, um sich bis zu ihrem Tod im Jahr 2020 der bildenden Kunst zu widmen. Die Berlinische Galerie zeigt eine faszinierende Ausstellung, in der Bilder aus Filmen der Regisseurin mit den Gemälden und Collagen ihrer Fetischdarstellerin gespiegelt werden. (…)

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