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Cinéma / KinoCulture / Kultur

ZFF 2024 – To Close Your Eyes and See Fire de Nicola von Leffern et Jakob Carl Sauer : Une fresque intime du Liban post-explosion à travers l’objectif du cinéma. Rencontre

Un long travelling capture l’horizon, à moitié éclairé par le jour naissant, à moitié voilé par une brume lointaine. Au fil du mouvement, la caméra longe le port pour se fixer sur l’abîme laissé par l’explosion, tandis qu’en voix off, une conversation téléphonique se fait entendre : Yasmine, bénévole dans un centre de soutien psychologique, écoute une femme partager ses angoisses. Ces peurs sont ravivées par le souvenir des instants traumatisants qui ont suivi l’explosion, dont elle a été témoin. Elle évoque des scènes poignantes : des personnes, des enfants cherchant leurs proches, des corps déchiquetés…  (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2024

Locarno 2024 – Concorso internazionale : Green Line de Sylvie Ballyot remporte le MUBI Award du premier film. Rencontre

(…) Et c’est bien par l’évocation du jour où la ville a été coupée en deux que le film commence. D’un côté, Beyrouth-Est, aux mains des phalangistes chrétiens, et de l’autre, Beyrouth-Ouest, contrôlée par les miliciens musulmans et les Palestiniens. La Ligne verte marque la ligne de démarcation entre les deux parties de la ville, où la végétation a repris ses droits, puisque cette zone n’est plus habitée que par les combattant·es des deux camps et traversée en courant par celles et ceux qui osent s’y aventurer, sous le regard menaçant des snipers de tous bords. C’est là que Fida grandit, dans les années 1980, dans la partie Ouest de la ville, que sa grand-mère appelait « l’enfer rouge ». Ses souvenirs d’enfance sont marqués par les cadavres qu’elle doit enjamber en rentrant de l’école, les miliciens postés en bas de chez elle, censés la protéger, et la peur omniprésente qui plane sur la vie quotidienne. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Rencontre avec la cinéaste libanaise Myriam El Hajj aux Visions du Réel 2024 où elle est venue présenter son nouveau film, Diaries from Lebanon, qui sera à l’affiche du FIFOG 2024 le 13 juin

Après avoir fait sa Première très remarquée à la Berlinale 2024 (lire ici la critique j:mag en allemand), Diaries from Lebanon de la réalisatrice libanaise Myriam El Hajj poursuit son circuit de rencontre dans les festivals, avec des salles pleines et des séances de questions/réponses riches qui témoignent d’une avidité du public à vouloir comprendre cette région, au-delà des gros titres réducteurs des médias lors d’actualités qui secouent le pays. Ce journal intime du Liban, pour se référer au titre anglais du film, relate quatre ans d’intenses événements politiques qui ont fait bouger les lignes de la société libanaise, avant qu’une catastrophe tellurique – l’explosion du port de Beyrouth – et une pandémie mondiale ne vienne fracasser les idéaux sur le mur de la réalité. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

ALFILM 2024 – Embodied Chrorus, un film-essai libanais qui aborde un sujet tabou : les maladies sexuellement transmissibles. Rencontre

Il ne manque pas de films, documentaires ou de fictions, qui témoignent de la tragédie du SIDA, les mécanismes sanitaires et sociaux de cette maladie, les luttes individuelles et collectives engendrées. Mais peu arrivent à transmettre la révolution intérieure que ce virus produit dans la vie des individus touchés par cette maladie, mais également par d’autres maladies sexuellement transmissibles, qui elles ne sont jamais évoquées. L’expérience du∙de la spectateur∙trice d’Embodied Chrorus est très intense, parfois inconfortable, mais extrêmement prenante. Le tour de force du film est de faire également corps avec son public, ce qui produit un moment artistique traversant l’écran fascinant.
Danielle Davie et Mohamad Sabbah, coréalisteur∙trice, nous entraînent dans le sillage expressionniste et sensoriel de leur expédition vitale qui débute par une rupture existentielle une fois le diagnostique posé, se poursuit par des va-et-vient émotionnels avant de configurer une vie greffée à ce corps étranger. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2021

Locarno 2021 : Al Naher (La rivière), de Ghassan Salhab, présenté dans la compétition internationale, plonge le public dans une atmosphère anxiogène, métaphore de la situation du Liban

Le personnel du restaurant du café où le couple prend un repas disparaît soudainement et l’électricité s’éteint. La réception cellulaire a aussitôt disparu, laissant le couple complètement isolé du reste du monde. Au milieu du paysage rural libanais, dans un ce restaurant de campagne isolé, l’homme et la femme échangent des propos, interrompus de manière soudaine par le vol d’avions militaires que les spectateurs ne voient pas entendent les moteurs vrombir.
La femme (Yumna Marwan) et l’homme (Ali Suliman) se retrouvent soudainement seuls mais, on entend les avions de chasse continuant leur survol dans les environs. Des événements météorologiques étranges se succèdent, créant une atmosphère anxiogène : des nuages ​​sombres couvrent rapidement la terrasse du café pour disparaître tout aussi rapidement, suivies par de violentes rafales de vent qui soufflent pour s’éteindre aussitôt ; des apparitions d’épaisses brumes se lèvent puis se dissipent. Le couple se met à fuir et se met à l’abri dans une forêt aux pins élancés et espacés, filmée de manière picturale qui fait songer à un tableau impressionniste.
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Berlinale 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2021 – compétition : Memory Box de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige ; une archéologie de la mémoire de la guerre civile du Liban

Les deux cinéastes sont nés à la fin des années soixante, au Liban,  à Beyrouth. Dès dans leur jeunesse, ils ont cherché des formes d’expression leur permettant de faire face aux conséquences de la guerre civile libanaise. Leurs travaux avec différents médias sont interconnectés sur le plan thématique et formel, mais sont également liés à des projets de recherche. Les thèmes abordés sont les traces de l’invisible et de l’absence, la construction de l’imaginaire et la représentation de l’histoire contemporaine. Nouvelle production à leur œuvre cinématographique et artistique (ils ont reçu le Prix Marcel Duchamp en 2017), Memory Box revient sur les traumatismes de la guerre civile à travers le regard de trois femmes et trois générations.
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Cannes 2018Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2018 : « Capharnaüm », le dernier film de la réalisatrice Nadine Labaki en lice pour la Palme d’Or

Le film est présenté en compétition au Festival de Cannes 2018 et plonge les spectateurs dans les quartiers pauvres de Beyrouth.
Également actrice, très remarquée comme réalisatrice à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs en 2007 avec Caramel, puis avec Et maintenant, on va où ? , prix du jury Œcuménique des mentions spéciales, à Cannes en 2011, la réalisatrice Nadine Labaki revient sur la Croisette avec Capharnaüm, un film qui révèle l’existence des marginaux, des oubliés, des parias de la société libanaise, en particulier des enfants à travers le personnage bouleversant et impressionnant de maturité de Zain.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

9e édition du Festival du film arabe de Berlin – ALFILM 11-18 avril 2018

La 9è édition du Festival du film arabe de Berlin offre une belle programmation avec des films primés à l’international – dont le film suisse de Karim Sayad , Des hommes et des moutons, qui a reçu le Prix du meilleur documentaire aux Journées de Soleure et que j:mag a interviewé pour sa sortie romande – ainsi qu’une thématique abordée très intéressante : « réflexions sur les masculinités arabes ».
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Cinéma / KinoCulture / KulturMusique / Musik

Entretien avec Salim Saab, réalisateur de Beyrouth Street : Hip-Hop au Liban

Salim Saab, alias Royal S, est un rappeur, journaliste et animateur radio franco-libanais, réalisateur du documentaire Beyrouth Street : Hip-Hop au Liban. Le titre est un peu délusoire, car il s’agit plutôt de la culture hip-hop à Beyrouth, voire même une déclaration d’amour à cette ville scarifiée par 15 ans de guerre, mais vibrante d’énergies qui, au-delà de l’instinct de survie et du maintien de l’équilibre fragile trouvé après-guerre civile, font montre de volonté de reconstruction et de réappropriation de sa propre identité. La culture hip-hop est un de ces moyens d’expression qui a émergé dans le milieu des années nonante et instauré une culture urbaine underground militante.
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Cinéma / KinoCulture / KulturMostra 2017

Mostra 2017 : The insult, de Ziad Doueiri, ausculte les tensions politico-confessionnelles du Liban à travers un procès

The Insult traite d’un conflit verbal entre Toni Hanna (Adel Karam), un mécanicien chrétien libanais et survivant du massacre du village portuaire de Damour en 1976 et Yasser (Kamel El Basha), un réfugié palestinien vivant dans des camps et travaillant comme contremaître dans le quartier. Le conflit se transforme rapidement en une confrontation violente entre les deux hommes lorsque Yasser frappe Tony alors que ce dernier le provoque avec des propos anti-palestiniens extrêmes. Pour soulager la tension entre les deux hommes et terminer le chantier, le patron de Yasser insiste pour qu’il aille présenter des excuses, mais quand celui-ci arrive au garage, Tony blague les mauvaises conversations anti-palestiniennes de Bachir Gemayel. Incapable de parler, le contremaître ne parvient pas à s’excuser et lequel Tony crie : “J’aimerais que Ariel Sharon vous a effacé.” Yasser frappe Tony fort, brisant quelques côtes. Leur altercation prend de l’ampleur et se transforme rapidement en une crise nationale à travers un procès très médiatisé qui reflète les profondes tensions religieuses et politiques de la société libanaise.
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