j:mag

lifestyle & responsible citizenship

Auteur : Malik Berkati

Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Compétition : Favolacce (Bad Tales) des frères Fabio & Damiano D’Innocenzo laisse un sentiment circonspect

Difficile de dire quelle est la nature et la qualité de cette coproduction italo-suisse. Elle laisse perplexe quant à ses intentions. Les frères D’Innocenzo veulent-ils nous dire quelque chose ou cherchent-ils simplement à jouer avec le spectateur ? À commencer par ce narrateur dont on ne sait pas qui il est vraiment, ni même s’il nous raconte son histoire ou une histoire pour nous faire peur.
(…)

Read More
Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Compétition : Domangchin yeoja (The Woman Who Ran) du maître de la délicatesse faite cinéma, Hong Sangsoo

Comme à son habitude, le prolifique cinéaste coréen est au four et au moulin dans son dernier film : ce qui chez certain.e.s peut rapidement devenir un handicap et empêcher d’avoir assez de recul pour garder une vision d’ensemble du projet, chez Hong Sangsoo, c’est tout le contraire ; on reconnaît son style au premier coup d’œil car il maîtrise de bout en bout ses productions à l’économie de moyen compensée par une intuition sans pareille pour suivre les chemins qui s’ouvrent à lieu pendant l’élaboration de ses projets. C’est ainsi que dans Domangchin yeoja il est réalisateur, scénariste, producteur, producteur exécutif, monteur et il a créé bande-son. Toujours dans la même veine des films de Hong Sangsoo, qui ont trait à la condition humaine, la nature de l’existence et la complexité des procédés de communication entre les êtres humains, ce dernier opus atteint des sommets de minimalisme (longs dialogues et plans fixes et utilisation ostentatoire du zoom) dans une mise en abyme de variations – celle précisément de son sujet d’études récurent, mais aussi un jeu de variation dans le film même où les scènes de trois rendez-vous qui forment l’ossature du film se reproduisent sans être à l’identique mais en incluant une forme de répétition. La minutie de la composition des cadres sert à la fois la superbe esthétique qui tend vers l’art pictural que la narration jamais encombrée par le superflu ou tout ce qui peut distraire de la véritable action qui se déroule : l’échange verbal entre les personnes.
(…)

Read More
Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Compétition : Effacer l’historique de Benoît Delépine et Gustave Kervern, un moment de cinéma hilarant sur un sujet contemporain sépulcral !

La restitution d’un réel décalé, c’est la marque de fabrique des deux compères grolandais que sont Delépine et Kervern. Ici, leur art atteint des sommets de justesse, d’acuité et d’humour caustique. L’autre particularité du duo de réalisateurs est sa bienveillance envers leurs personnages, souvent en rupture ou en dissonance avec le monde dans lequel ils vivent : jamais ils ne rient d’eux, et nous non plus, car nous rions en fait de compte tous en cœur et de bon cœur de nous-mêmes qui nous retrouvons à un moment ou un autre dans un ou plusieurs de leurs protagonistes, les situations auxquelles ils sont confrontés nous étant également familières.
(…)

Read More
Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – La Suisse en compétition avec Schwesterlein du duo de réalisatrices Stéphanie Chuat et Véronique Reymond

Quel plaisir de voir un film suisse en compétition du festival de Berlin qui propose du cinéma fait pour le grand écran et qui se donne les moyens de ses ambitions artistiques. Schwesterlein malgré son cœur dramatique glisse un peu d’humour dans les interstices narratives et surtout, à travers la figure de la mère, jouée par une Marthe Keller comme à l’accoutumée magnifique, permet au spectateur de respirer un peu, voire de se libérer quelques instants du poids de la tragédie en riant de la manière totalement abracadabrante dans laquelle elle se réfugie dans le déni pour se protéger.
(…)

Read More
Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Quote of The Day #5: Corinne Masiero, venue en gilet jaune de gala pour Effacer l’historique et Benoît Delépine, co-réalisateur avec Gustave Kervern, à propos des gilets jaunes

Venue à Berlin avec son gilet jaune en cachemire, offert par une amie, un gilet jaune de gala, « car il faut bien avoir un peu d’autodérision » : (…)

Read More
Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Compétition: Todos os mortos (All the Dead Ones) de Caetano Gotardo et Marco Dutra ; une histoire de la fin du 19e siècle qui explique le Brésil d’aujourd’hui

Nous somme en 1899, l’esclavage a été récemment aboli au Brésil. Après la mort de leur femme de ménage, les trois femmes de la famille Soares se sentent perdues dans la vie quotidienne qu’elles mènent loin de leur plantation, dans une ville de São Paulo en pleine expansion. Au retour de l’enterrement de Josefina, un des commentaires de la mère sera de dire que ce qu’il lui manquera le plus, c’est son café ! La famille, qui possédait autrefois des plantations de café, est aujourd’hui au bord de la ruine et lutte pour s’adapter aux changements sociétaux et économiques qu’a amené l’instauration de la République du Brésil. Parallèlement, la famille Nascimento, qui travaillait comme esclave dans la ferme des Soares, se retrouve à la dérive dans une société où il n’y a pas de place pour les noirs récemment libérés. Les thèmes qui se dessinent abordent l’esclavagisme comme lien direct avec le racisme structurel qui mine la société actuelle, les luttes de classes qui se perpétuent comme le montre l’opposition politique frontale et délétère entre Bolsonara et le Parti des Travailleurs de Lula, le syncrétisme des cultures et des religions et même, à peine perceptible, dans une marge du récit, l’homosexualité.
(…)

Read More
Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Compétition : Undine de Christian Petzold ou le réenchantement du monde

Undine est la cinquième contribution à la compétition du festival de Berlin où il n’a jamais eu l’Ours d’or. En 2018, il présentait le formidable Transit, basé sur le roman éponyme d’Anna Seghers, avec Paula Beer et Franz Rogowski dans les rôles titres. Dans Undine, il reforme ce couple de cinéma qui semble être moulé dans la définition de l’intimité sensuelle et respectueuse de l’amour.

Ce film est un pur bonheur cinématographique où l’art du cinéaste allemand de mélanger les genres et tisser une trame à la fois limpide et truffée d’éléments qui donnent à l’histoire dont il s’empare des couches de sédiments d’histoire. Undine ne fait pas exception, même si de prime abord, c’est avant tout une histoire d’amour. Petzold s’empare ici d’un thème mythologique mais qu’il traite avec le réalisme cinématographique qui le caractérise. Et c’est une réussite !
(…)

Read More
Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Quote of The Day #4: Sara Silveira productrice du film brésilien en competition Todos os Mortos (All The Dead Ones)

Notre film est extrêmement pertinent aujourd’hui ! Cela est le fruit d’une créativité collective et nombre impressionnant de gens qui y ont participé directement ou indirectement ; plus de 700 personnes ont travaillé sur ce film. Nous avons un gouvernement d’extrême-droite qui s’en prend à la culture, aux arts, au cinéma et qui a des projets de censure. Ces gens vivent dans la pure ignorance qui ne comprennent bien évidemment pas l’importance de vivre dans la diversité mais qui ne voient même pas l’importance économique de l’industrie audio-visuelle. J’ai 69 ans et jamais, jamais, je ne cesserai de lutter contre ces individus !
(…)

Read More
Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Forum : Namo (The Alien) de Nader Saeivar ou Kafka en Iran – Du grand art!

Deux mystérieux étrangers dans une voiture se garent tous les jours à la même place dans un quartier iranien ordinaire. Les habitants de la rue les soupçonnent d’être de la sécurité nationale. Cette présence déclenche rapidement une vague de paranoïa et de méfiance parmi les habitants de la rue, car chacun d’eux estime avoir des raisons d’être surveillé. Cependant, assez vite, un consensus commence à se faire : et si la principale cible de la surveillance était Bakhtiar, un enseignant kurde, un nouveau venu et un étranger ? Les voisins jusqu’à présent bienveillants avec Bakhtiar et sa famille tentent de faire pression sur lui pour qu’il aille de lui-même leur demander ce qu’ils lui veulent ou qu’il quitte le quartier.
(…)

Read More
Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – compétition : Un western vériste de Kelly Reichardt, First Cow

L’histoire racontée par Kelly Reichardt se base sur le livre The Half-Life du romancier étasunien Jonathan Raymond, également coscénariste du film. La cinéaste ne tombe pas dans le même piège que nombre de ses confrères et consœurs consistant à transposer à l’identique une histoire ou ne pas oser mettre de la distance entre le texte original et sa propre interprétation du sujet abordé. Reichardt commence par ne prendre qu’une petite partie du livre qui lui s’étend sur de nombreuses années. Puis elle y met son regard de cinéaste, son point de vue de scénariste et offre une œuvre qui engage son artiste et fait une proposition au spectateur. C’est après tout ce que l’on demande aussi au cinéma : savoir ouvrir des univers et des champs d’idées sans négliger les sensations et la sensibilité qui traversent le tamis de lumière qui vont se refléter sur la toile.
(…)

Read More