Cineasti del presente

Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2024

Locarno 2024 – Cineasti del Presente: Holy Electricity (Tsminda Elektroenergia) de Tato Kotetishvili, le récit des marges raconté avec douceur. Rencontre

La structure du premier long métrage du cinéaste géorgien Tato Kotetishvili oscille entre une trame fictionnelle subtile, une exploration anthropologique et l’intention de fixer sur pellicule un monde en voie de disparition.
Tout commence par la disparition du père de Gonga (Nika Gongadze), un jeune homme de 17 ans qui se retrouve sans famille proche. Le film s’ouvre sur des funérailles traditionnelles, lors desquelles Bart (Nikolo Ghviniashvili), le cousin de Gonga, plus âgé, promet devant le cercueil de s’occuper de lui comme s’il était son propre enfant.
Au fil des pérégrinations des deux acolytes, le cinéaste offre une collection de tableaux vivants de cette périphérie de Tbilissi, peuplée de personnes marginalisées, exclues ou issues de minorités. Il pose un regard tendre sur ces populations, bien qu’une impression d’auto-exotisation puisse parfois en émerger. Les rues et le marché, avec leurs personnages à la fois banals et excentriques, ainsi que leurs chiens errants, constituent des sources de rencontres inépuisables. Leur activité de colporteurs permet également d’entrer dans les intérieurs de ces personnes et jeter un œil sur leurs vies. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2024

Locarno 2024 – Cineasti del presente : Kouté vwa (Listen to the Voices), premier long métrage de Maxime Jean-Baptiste, brosse un portrait intime de la Guyane française

Le cinéaste issu de la diaspora guyanaise a réalisé plusieurs courts métrages – Écoutez le battement de nos images (2021) et Nou voix (2018) – avant de voir son premier long métrage présenté en première mondiale dans la ville tessinoise.
Après des images d’archives d’une mère éplorée rendant un vibrant hommage à son fils lors des funérailles de ce dernier, Maxime Jean-Baptiste entraîne le public dans la moiteur de l’été équatorial auprès de Melrick (Melrick Diomar), un adolescent de treize ans, qui passe ses vacances avec sa grand-mère Nicole (Nicole Diomar) à Cayenne, en Guyane française. A travers ce récit initiatique, la présence et l’envie de l’adolescent d’apprendre à jouer du tambour font ressurgir le spectre de Lucas, le fils de Nicole, également batteur, décédé tragiquement onze ans plus tôt. On comprend alors les images d’archives qui ouvraient Kouté vwa et qui montraient une foule dense et émue réunie pour honorer la mémoire d’un jeune homme brutalement disparu, symbole de l’histoire récente de la Guyane, faite de violence sociale et violences de rue, mais aussi de la résilience d’une communauté soudée face à l’adversité. Filmant avec pideur le chagrin qui hante sa famille et révélant la soif de vengeance du meilleur ami de Lucas, la caméra nous montre comment Melrick livre ses questionnements, sa révolte et cherche son propre chemin vers le pardon. (…)

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Brève / KurznachrichtCinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2023

Locarno 2023 : Sweet Dreams d’Ena Sendijarevic, un tournant dans la carrière de la réalisatrice

Avec Una Gunjak, qui vient d’obtenir une Mention spéciale dans la sélection Cinéastes du Présent pour son long métrage Excursion à la 76ème édition du Festival de Locarno, Ena Sendijarevic a représenté lors de la manifestation du cinéma d’auteur, le savoir-faire et surtout talent, des cinéastes issus de la diaspora bosnienne, avec Sweet Dreams en compétition internationale. Le film a remporté le Prix de la meilleure performance attribué à Renée Soutendijk. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2023

Locarno 2023 – Cineasti del presente: Todos los incendios (All the Fires), un film d’apprentissage insolite qui joue avec le feu. Rencontre avec Mauricio Calderón Rico

Le cinéaste mexicain Mauricio Calderón Rico l’indique clairement dès le titre de son premier long-métrage : il n’existe pas un seul type de feu, ils sont multiples. C’est ce qui rend le feu à la fois fascinant, salvateur et destructeur. Le feu, c’est la vie et la destruction, la lumière et l’ombre (indirectement puisque comme il est dit dans un des dialogues, le feu n’en a pas), la passion comme, à faible intensité, un moyen de veille. Pour Bruno (Sebástian Rojano), qui a perdu son père et a de la difficulté à accepter que sa mère entame une nouvelle relation, le feu est un moyen d’expression, un cri intérieur qui cherche son écho au monde. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2022

Locarno 2022 – Cineasti del presente : Sigurno mjesto (Safe Place) de Juraj Lerotić, un voyage cinématographique dans les lacis de la psyché

Sigurno mjesto (Safe Place), le premier long métrage du cinéaste croate Juraj Lerotić, remarqué en 2010 avec un moyen métrage (Then I See Tanja), composé presque exclusivement de photographies de plateau, accompagnées d’une narration en voix off, a remporté plusieurs prix à la 75e édition du Festival de Locarno : Prix du meilleur réalisateur émergent, Pardo du meilleur acteur du Concours Cinéastes du présent pour Goran Marković et le prix Swatch du meilleur premier film.
Le titre du film, que l’on pourrait traduire en français par « lieu sûr », n’en a que le nom, tant on ressort de ce film sonnés, voire déboussolés. L’histoire, à l’instar de sa réalisation, est minimaliste, arrache les micro-aspérités de peaux qui restent sur son ossature pour en livrer la substantifique moelle : Une tentative de suicide de Damir (Goran Marković) créé une faille qui se nourrit de manière primaire dans la course désespérée de son frère Bruno (Juraj Lerotić) et de sa mère (Snježana Sinovčić Šiškov) de le mettre à l’abri – les tentatives de comprendre l’acte restant au second plan. Comment sauver l’être aimé de thanatos ? Peut-on réellement protéger quelqu’un de ses pulsions de mort ? Damir a conscience que son acte est incompréhensible pour les siens, qu’il leur fait du mal, et pourtant il semble être sous l’emprise d’une dissociation de sa raison et de sa pulsion fatale. Ce sont à ces questions que sont confrontés les protagonistes qui, sur la ligne de leur temps qui s’accélère, se démènent dans un univers en léger décalage de celui des autres. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2022

Locarno 2022 : Petites, premier long métrage de Julie Lerat-Gersant, est projeté en première mondiale dans la compétition Cineasti del presente. Rencontre (audio)

Enceinte à seize ans, Camille (Pili Groyne) se retrouve placée dans un centre maternel par le juge des enfants. Sevrée d’une mère aimante mais toxique, elle se lie d’amitié avec Alison (Lauréna Thellier), jeune mère immature qui lui confie sa fillette (Diana, la fille de la réalisatrice) pour aller danser. Camille se débat contre l’autorité de Nadine (Romane Bohringer ), une éducatrice aussi passionnée que désillusionnée. Ces rencontres vont bouleverser son destin…

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2021

Locarno 2021 : Mis hermanos sueñan despiertos (My Brothers Dream Awake, Mes frères rêvent éveillés), de la cinéaste chilienne Claudia Huaiquimilla, immerge le public dans l’univers des centres de détention pour mineurs, entre humanité, fraternité et rébellions

Le deuxième long métrage de Claudia Huaiquimilla, qui avait réalisé Mala junta (2016) est un hymne à la fraternité, à la résilience, à l’empathie mais aussi à la révolte face à une justice qui tarde à se faire et une iniquité flagrante.
Le film s’ouvre sur deux adolescents, adossés à un mur, qui parlent d’avenir et de projets. Puis le plan s’élargit et les spectateurs comprennent que le mur est l’enceinte d’un centre de détention pour mineurs.
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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2021

Locarno 2021 : Agia Emi (Holy Emy), de la cinéaste grecque Araceli Lemos, concourt dans la section Cineasti del presente

Après le retour de leur mère, Pilar, aux Philippines, les sœurs Emy et Teresa vivent au sein de leur communauté catholique philippine très unie et solidaire dans la ville portuaire d’Athènes. Mais lorsque Teresa tombe enceinte d’un pêcheur hellénique, Emy est de plus en plus attirée par d’autres forces plus mystérieuses qui vivent en elle et dont elle va faire progressivement usage. La scénariste-réalisatrice grecque Araceli Lemos présente son premier long métrage, qui suit une jeune femme souffrant d’une étrange condition surnaturelle. La cinéaste décrit son film en ces termes : (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2019

Locarno 2019 : La 72ème édition du Festival du Film de Locarno se tiendra du 7 au 17 août 2019 sur les rives du Lac majeur

Lors de la conférence de presse qui a eu lieu le mercredi 17 juillet, le programme officiel de la 72ème édition du Festival du film de Locarno a été dévoilé, une édition sous la nouvelle direction artistique de Lili Hinstin.
Rappelons que depuis Irene Bignardi, qui avait succédé à Marco Müller, le Festival de Locarno n’avait connu que des directeurs. Ce souffle féminin sur le festival tessinois est donc très attendu.
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Cinéma / KinoCulture / KulturLocarno 2018

Locarno 2018 : Écrit et réalisé par Balint Kenyeres – Hier (Tegnap) concourt au Festival de Locarno dans la section Cinéastes du Présent. Rencontre (audio en anglais).

Balint Kenyeres s’est déjà fait remarqué en compétition avec ses courts métrages de Cannes, Venise, Sundance et quelques centaines d’autres festivals de films, lauréat du prix du film européen du meilleur court métrage et de soixante autres prix.
Le cinéaste hongrois a regroupé autour de lui pour Tegnap une belle distribution dont Vlad Ivanov, Djemel Barek, Jacques Weber.
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