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Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Compétition : Undine de Christian Petzold ou le réenchantement du monde

Undine est la cinquième contribution à la compétition du festival de Berlin où il n’a jamais eu l’Ours d’or. En 2018, il présentait le formidable Transit, basé sur le roman éponyme d’Anna Seghers, avec Paula Beer et Franz Rogowski dans les rôles titres. Dans Undine, il reforme ce couple de cinéma qui semble être moulé dans la définition de l’intimité sensuelle et respectueuse de l’amour.

Ce film est un pur bonheur cinématographique où l’art du cinéaste allemand de mélanger les genres et tisser une trame à la fois limpide et truffée d’éléments qui donnent à l’histoire dont il s’empare des couches de sédiments d’histoire. Undine ne fait pas exception, même si de prime abord, c’est avant tout une histoire d’amour. Petzold s’empare ici d’un thème mythologique mais qu’il traite avec le réalisme cinématographique qui le caractérise. Et c’est une réussite !
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Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – compétition : Un western vériste de Kelly Reichardt, First Cow

L’histoire racontée par Kelly Reichardt se base sur le livre The Half-Life du romancier étasunien Jonathan Raymond, également coscénariste du film. La cinéaste ne tombe pas dans le même piège que nombre de ses confrères et consœurs consistant à transposer à l’identique une histoire ou ne pas oser mettre de la distance entre le texte original et sa propre interprétation du sujet abordé. Reichardt commence par ne prendre qu’une petite partie du livre qui lui s’étend sur de nombreuses années. Puis elle y met son regard de cinéaste, son point de vue de scénariste et offre une œuvre qui engage son artiste et fait une proposition au spectateur. C’est après tout ce que l’on demande aussi au cinéma : savoir ouvrir des univers et des champs d’idées sans négliger les sensations et la sensibilité qui traversent le tamis de lumière qui vont se refléter sur la toile.
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Berlinale 2020 – compétition : Le sel des larmes de Philippe Garrel ne nous laisse que les yeux pour pleurer

Philippe Garrel, dont c’est ici la première fois en compétition au festival de Berlin (quatre de ses films ont toutefois été présentés dans la section Forum), propose un film qui n’a de larmes que celles de mauvais pressentiment que le spectateur verse dès les premières secondes, puis de désespoir que la prémonition se soit avérée juste, puis de rage de voir que le pire est toujours à venir sur cet écran, puis d’ennui qui confine à la torture psychologique, avant de le faire carrément pleurer de rire, tant le ridicule des situations le dispute à l’auto-parodie des dialogues indigents. En ce sens, on peut dire qu’il y a une montée en puissance, ce qui d’ordinaire est signe de vitalité d’une œuvre, dans le film qui permet aux vaillants spectateurs restés de tenir jusqu’au générique. Quant au sel, probablement métaphore de la douleur exacerbée lorsqu’il est en contact avec une plaie, on le cherche encore…
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Berlinale 2020 – Compétition : El prófugo (The Intruder), un film fantastique argentin de Natalia Meta d’une grande finesse

Dès les premières images, une évidence : sur l’écran une formidable actrice va nous accompagner avec la riche palette de son jeu dans l’histoire de son personnage. La promesse sera non seulement tenue de bout en bout par Érica Rivas mais il s’avérera que toutes les actrices et tous les acteurs du film de sont excellents. Mais la réussite de film ne tient pas qu’à cela, loin de là. Tous les domaines de la réalisation sont maîtrisés, réfléchit et travaillés avec une formidable acuité artistique, allant de l’écriture à l’image en passant par un design sonore faisant partie intégrante de la narration. Natalia Meta, qui a également écrit le scénario, allie tout en subtilité drame et humour, réflexion sur l’altérité et l’intimité, effleurant par la marge des questions sociétales, sans jamais tomber dans le convenu et le prévisible ; jusqu’à la fin, elle parvient à faire monter son histoire en puissance, ajouter de l’épaisseur à l’intrigue, à nous surprendre et nous mener dans des recoins narratifs fulgurants et inventifs.
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Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Compétition : Volevo nascondermi (Hidden Away), un biopic sur l’artiste-phare de la peinture naïve en Italie, Antonio Ligabue

En français, le titre traduit du biopic sur l’artiste italien Antonio Ligabue signifie : je voulais me cacher. Malheureusement, il s’avère que le spectateur a également rapidement ce désir, partir loin, hors du champ hyper classique, emphatique et totalement ennuyeux que met en scène Giorgio Diritti.
Le raté magistral de ce film est de partir d’une première partie où les origines de Toni et ses premières années sont dépeintes de manière énergique, volontaire, avec un point de vue cinématographique qui offrent une entrée en matière intéressante qui aurait pu être creusée, pour continuer sur une suite d’épisodes narratifs et visuels qui s’enfonce à chaque minute qui passe dans le classicisme le plus plat. La première demi-heure nous plonge dans une sauvagerie ambiante saisissante – et ici on parle moins de celle de l’enfant difficile et intenable qu’est Toni que celle de ses petits camarades qui le briment, de ses professeurs qui le rabaissent ou les voisins de la famille qui s’apitoient tout en jetant leur venin de préjugés envers les Italiens.
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Cannes 2019Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2019 : « Portrait de la jeune fille en feu », de Céline Sciamma ou la dissection picturale  d’une passion

Le film de Céline Sciamma, présenté en compétition au Festival de Cannes 2019, nous propose une voyage dans le temps à travers la passion naissante et inattendue entre une peintre et son modèle.

1770. Marianne (Noémie Merlant) est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse (Adèle Haenel), une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Sur l’invitation de la mère d’Héloïse (Valeria Golino), Marianne va devoir peindre Héloïse à son insu. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde, l’observe tout en conversant et se promenant avec la jeune fille.
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Cannes 2019Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2019 : « Mektoub My Love: Intermezzo », d’Abdellatif Kechiche, radicalise sa façon de filmer et enflamme la Croisette

Si il y a un film de la compétition officielle qui a suscité la polémique et déclenché les foudres cette année, il s’agit du deuxième volet de la trilogie d’Abdellatif Kechiche, Mektoub My  Love Intermezzo.

On se souvient du premier volet, Mektoub my love : canto uno, présenté à la Mostra de Venise 2017, qui suivait Amin, fasciné par les nombreuses figures féminines qui l’entourent, qui restait en retrait et contemplait ces sirènes de l’été durant trois bonnes heures qui paraissaient déjà interminables alors que son cousin se jettait dans l’ivresse des corps. Bref, Mektoub my love : canto uno était un film assez ennuyeux qui ne semblait satisfaire que les fantasmes de Kechiche !
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Cannes 2019Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2019 – Sibyl de Justine Triet: de la psychanalyse sous vide en compétition

Soyons justes, le film n’a pas que des défauts : il permet de réaffirmer le talent de deux actrices – la belge Virginie Efira et l’allemande Sandra Hüller.
Une fois ceci posé, on ne peut que se demander comment ce film de Justine Triet a pu atterrir dans la sélection de la compétition officielle. Tout y est insupportable, que ce soit le scénario invraisemblable, les dialogues navrants, le jeu d’Adèle Exarchopoulos  – on en souffre d’autant plus que le contraste avec celui des deux actrices précitées est cruel, quoique nous pouvons lui reconnaître une qualité que l’on retrouve régulièrement dans ses rôles : une prédisposition naturelle aux sanglotements et à la moue – , la charge caricaturale de tous les personnages, Éros et Thanatos scandés par des scènes de sexe cathartiques…
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Cannes 2019Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2019 : Il Traditore (Le traître), de Marco Bellocchio, en compétition à Cannes, replonge de manière saisissante le public dans la lutte anti-mafia mené par le juge Falcone

Au début des années 1980, la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne, la Cosa Nostra, est à son comble. Tommaso Buscetta (Pierfrancesco Favino), membre de Cosa Nostra, fuit son pays pour se cacher au Brésil avec sa troisième épouse, Cristina (Maria Fernanda Cândido) et leurs enfants.. Pendant ce temps, en Italie, les règlements de comptes s’enchaînent, et les proches de Buscetta sont assassinés les uns après les autres. Arrêté par la police brésilienne puis extradé, Buscetta, prend une décision qui va changer l’histoire de la mafia : rencontrer le juge Giovanni Falcone (Fausto Russo Alesi) et trahir le serment fait à Cosa Nostra.
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Cannes 2019Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2019 : « Roubaix, une lumière », le premier polar du réalisateur roubaisien Arnaud Desplechin est est en lice pour la Palme d’or du 72e festival de Cannes

Roubaix, une nuit de Noël. On se trouve dans le Nord de la France et l’atmosphère de la nuit noire fait ressentir le froid piquant. Le commissaire Yakoub Daoud (Roschdy Zem) sillonne les rues de la ville qui l’a vu grandir. Voitures brûlées, altercations,  vandalisme, la routine pour lui … Sa famille est rentré au Maroc, il est désormais seul à Roubaix. Clin d’oeil malicieux du cinéaste : certains scènes ont été tournées dans une cour qui porte le nom de… Desplechin.
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