Venezia77

Cinéma / KinoCulture / Kultur

ZFF2020 – Nowhere Special d’Uberto Pasolini, un drame bouleversant sur une relation père-fils de toute beauté

Chaque jour, John (James Norton), 35 ans, emmène Michael, son fils de quatre ans, au jardin d’enfants, part laver des vitres, avant de se rendre au parc avec lui. John élève seul Michael (Daniel Lamont) depuis qu’il a deux mois et que la mère du petit les a quittés pour rentrer dans son pays en Russie et tente de préserver aussi longtemps qu’il le peut son fils d’un coup tragique du sort: il n’a plus que quelques mois à vivre. Il tente aussi de préparer l’avenir de son fils au mieux en lui cherchant et choisissant lui-même la famille qui l’adoptera. Cette mission impossible le plonge dans un cercle de doutes, de questionnements et de frustrations : comment savoir ce qui est bon pour son fils? John a une peur panique de ne pas savoir faire le bon choix :

« C’est la décision le plus importante de ma vie. »

Ce drame, qui a eu sa Première à la Mostra de Venise 2020 dans la section Orizzonti avant de donner quelques larmes au Festival du film de Zurich, est porté par ses deux acteurs principaux, tous les deux d’un charisme transcendant et au jeu minimaliste qui fait valoir la profondeur de la réflexion existentielle, mais aussi sociale avec ce rapport des deux protagonistes avec les voisins et la communauté au sein de laquelle ils évoluent, dans une solidarité pudique qui ne tombe jamais dans l’ostentation ; ou cette sorte de bréviaire des différentes motivations que peuvent avoir des familles ou des personnes seules pour adopter.
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Mostra 2020 : Le film iranien Careless Crime (Jenayat-e bi deghat), de Shahram Mokri, remporte le Bisato d’Oro Award du meilleur scénario original à la 77ème Mostra del Cinema

Le prix Bisato d’Oro (Golden Eel), le prix du cinéma indépendant, a été remis à Shahram Mokri ce vendredi 11 septembre.

Pour le jury

Shahram Mokri relie le passé au présent et un film dans un film dans un labyrinthe déplaçant qui est tout aussi fascinant et dérangeant. Le cinéma lui-même s’avère être la magie qui peut sauver l’humanité.

Ils concluent par

Quelle incroyable course ambitieuse et intrépide. Quel chef-d’œuvre !
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Mostra 2020 : Paolo Conte, via con me (it’s wonderful), de Giorgio Verdelli, propose un passionnant documentaire sur la carrière de l’artiste

Sur le Lido, Paolo Conte, via con me (it’s wonderful), de Giorgio Verdelli, présenté hors compétition au Festival de Venise, rend honneur au chanteur-compositeur italien entouré d’une palette d’artistes.

Giorgio Verdelli décrit son film comme

un chemin pour raconter un morceau important de notre expérience émotionnelle, à travers les déclinaisons sentimentales infinies que les chansons de Paolo Conte ont assumées dans notre imagination.
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Mostra 2020 : Jenayat-e bi Dechat (Careless Crime), de Shahram Mokri ou quand l’histoire contemporaine relit/relie le passé à travers un acte criminel

Le film s’ouvre sur trois hommes qui discourent sur les distances entre les sièges d’une salle de cinéma puis la caméra de Shahram Mokri suit un homme dans la fleur de l’âge mais qui a l’air maladif. Ce dernier entre dans une pharmacie et présente une ordonnance à un pharmacien, hors champ, qui refuse de lui procurer ce médicaments qui figure sur une liste étatique qui l’interdit. L’homme semble être résigné puis revient s’enquérir. Le pharmacien lui suggère de se rendre au musée des Beau-Arts.
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Mostra 2020: Mama (Ma ma he qui Tian de shi Jian) de Li Dongwei présenté aux Giornate degli Autori

Mama raconte ce qui se passe pendant sept jours dans un village en Chine rurale dans les années 1990. Il représente la mémoire de Xiaoxian, une fille de douze ans, sa famille et son village. En sept jours, elle témoin de deux naissances et de trois décès dont la mort de sa propre mère qui meurt en donnant naissance à sa quatrième sœur.

Le film de Li Dongwei s’ouvre sur un plan qui dévoile la campagne luxuriante et verdoyante. Le chant des cigales domine le paysage et on distingue, au loin, une fillette vêtue de blanc, se frayant un chemin dans les hautes herbes. On perçoit le bourdonnement d’insectes et le sifflement de quelques oiseaux : c’est l’été à la campagne.
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Mostra 2020 : la Lithuanie concourt dans la section Orizzonti avec The Flood won’t Come de Marat Sargsyan

L’Institut Lituanien de la Culture et le Centre du Film Lituanien au 77e Festival du Film de Venise avec Places (Orizzonti) et The Flood won’t Come (Le déluge ne viendra pas) de Marat Sargsyan.

Le film s’ouvre sur une vie panoramique de renforts alpins … On croirait survoler l’Himalaya. La caméra axée sur l’écran bleu ciel ou le bleu du ciel s’approche progressivement, lentement. Le ciel bleu et lumineux cède sa place à une sorte de yourte cachée dans les flancs enneigés. A l’intérieur de l’antre au décors austère et épuré, un homme âgé, agenouillé, peint des calligraphies sur de grandes feuilles, aux côtés d’un bonzaï. Ce vieux moine japonais se lève de sa planche de travail pour nous rappeler :
Tout le monde savait que la guerre était terminé mais ils ont quand même choisi de lâcher la bombe.
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Mostra 2020 : 50 (o dos ballenas se encuentran en la playa)  (50 ou deux baleines sont sur la plage), de Jorge Cuchí

Le Mexicain Jorge Cuchí concourt en compétition avec son premier long-métrage 50 ou deux baleines se rencontrent sur la plage lors de la 35ème édition de la Semaine de la critique de Venise, une section autonome et parallèle du célèbre Festival du film.
Interprété, entre autres, par José Antonio Toledado et Karla Coronado, le film raconte
la course à la destruction de deux adolescents piégés dans un tourbillon de désespoir, d’ennui et de nihilisme», une histoire sentimentale «glaçante», «noire» et «lyrique»
comme le souligne comme le décrit le délégué général de la Semaine, Giona A. Nazzaro.

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Mostra 2020 : avec 200 Meters, le réalisateur palestinien Ameen Nayfeh puise dans sa propre histoire pour raconter l’aberration du mur

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Le réalisateur Ameen Nayfeh s’inspire de son propre vécu pour 200 Meters, long métrage dans lequel il relate la vie familiale scindée par un mur, celle de Mustafa et sa femme Salwa qui viennent de deux villages palestiniens distants de seulement 200 mètres, mais séparés par le mur. Leur situation de vie inhabituelle commence à affecter leur mariage, par ailleurs heureux, mais le couple fait ce qu’il peut pour que cela fonctionne. Beaucoup de concessions, de compréhension et d’abnégation nourrissent leur relation.
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Mostra 2020 : My Tender Matador (Tengo miedo torero), de Rodrigo Sepúlveda,  propose l’adaptation cinématographique du célèbre roman éponyme de l’écrivain chilien Pedro Lemebel

My Tender Matador (Tengo miedo torero), de Rodrigo Sepúlveda, a sa première mondiale à la 16ème édition des Venice Days, la section indépendante du Festival du film de Venise.

Le film s’ouvre sur une chorégraphie, menée par une personne grande et élancée, à la chevelure abondante mais dont on ne distingue pas le visage et qui danse sur Fever de Peggy Lee. Les robes à paillettes se devinent sous les spots de couleurs et plusieurs silhouettes dansent sur la piste en suivant la chorégraphie qui est, de manière soudaine, interrompue par des coups de feu.

On perçoit au loin des sirènes de police et des interpellations … Un jeune homme porte secours à un travesti terrorisé. Cette rencontre fortuite scellera des liens d’autant plus forts que la période que vit le Chili est trouble. Quelques séquences de manifestations ou de descentes policières rappellent cette période mouvementée.
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Mostra 2020: Quo vadis, Aida? de la cinéaste bosnienne Jasmila Žbanić témoigne du massacre de Srebrenica

Les événements vécus par Hasan Nuhanović, habitant de Srebrenica au début des années 1990 sont le point du départ du film. Auteur du livre Sous le drapeau de l’ONU – la communauté internationale et le crime de Srebrenica, Nuhanović n’a pas apprécié le scénario écrit par la cinéaste et leur collaboration s’est terminée très vite. Au lieu de parler du traducteur qu’il a été, Jasmila Žbanić a introduit le personnage d’Aida, une prof d’anglais, devenue interprète dans la zone protégé de Srebrenica, où elle se croyait en sécurité comme d’autres habitants de la région. Mais ils sont affamés durant de longs mois car les soldats serbes ont isolé les villages environnants, obligeant les civils bosniaques à se regrouper en ville. Plus tard, à partir du 11  juillet 1995, 8372 d’entre eux sont sauvagement assassinés par les forces armés du général Ratko Mladić. Les casques bleus, présents sur place ont reçu l’ordre de ne pas se mêler dans « ce conflit local» !
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