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Berlinale 2020

Berlinale 2020Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2020 – Compétition : Never Rarely Sometimes Always d’Eliza Hittman, un film empoignant sur le droit à l’avortement

Eliza Hittman nous entraîne dans l’épopée qu’effectue Autumn (Sidney Flanigan), 17 ans, avec sa cousine Skylar (Talia Ryder) de leur petite ville de Pennsylvanie à New York pour pouvoir avorter.
Ce film est puissant et implacable dans les faits qu’il expose, sans jamais être démonstratif ou pédagogique. Eliza Hittman arrive à allier une rythmique poétique avec une précision crue des détails de certains actes médicaux et de ses suites. Étonnamment, il n’y a pas de colère ni de vindicte dans qui émerge de ce film, plutôt une émotion chevillée au cœur mais aussi à la raison : comment peut-on faire subir ce parcours de la combattante à toutes ces femmes confrontées à une grossesse non-désirée ? Pourquoi ces individus qui se revendiquent « pro-life » ne s’intéressent qu’à l’idée de la vie sans prendre en considération les vies de celles qu’ils veulent mettre sous tutelle de leur idéologie ?
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Berlinale 2020 – Compétition : Favolacce (Bad Tales) des frères Fabio & Damiano D’Innocenzo laisse un sentiment circonspect

Difficile de dire quelle est la nature et la qualité de cette coproduction italo-suisse. Elle laisse perplexe quant à ses intentions. Les frères D’Innocenzo veulent-ils nous dire quelque chose ou cherchent-ils simplement à jouer avec le spectateur ? À commencer par ce narrateur dont on ne sait pas qui il est vraiment, ni même s’il nous raconte son histoire ou une histoire pour nous faire peur.
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Berlinale 2020 – Compétition:  Siberia – L‘archipel du goulag intérieur d’Abel Ferrara

Abel Ferrara est un vieil habitué des personnages controversés et tourmentés qui tentent de survivre dans un monde sombre. Son Pasolini (2014) en est un excellent exemple mais aussi Welcome to New York (2014) où Gérard Depardieu interprétait un personnage directement inspiré par Dominique Strauss-Kahn.

Dans Siberia, présenté en compétition, Ferrara délaisse son New York natal et le Bronx où il a tourné Bad lieutenant (1992) et King of New York (1990) pour les terres enneigées des montagnes sibériennes. Willem Dafoe y est Clint, un ermite vivant de la vente d’alcool de son bar fréquenté par des trappeurs, qui tente d’échapper à son passé.
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Berlinale 2020 – Compétition : Domangchin yeoja (The Woman Who Ran) du maître de la délicatesse faite cinéma, Hong Sangsoo

Comme à son habitude, le prolifique cinéaste coréen est au four et au moulin dans son dernier film : ce qui chez certain.e.s peut rapidement devenir un handicap et empêcher d’avoir assez de recul pour garder une vision d’ensemble du projet, chez Hong Sangsoo, c’est tout le contraire ; on reconnaît son style au premier coup d’œil car il maîtrise de bout en bout ses productions à l’économie de moyen compensée par une intuition sans pareille pour suivre les chemins qui s’ouvrent à lieu pendant l’élaboration de ses projets. C’est ainsi que dans Domangchin yeoja il est réalisateur, scénariste, producteur, producteur exécutif, monteur et il a créé bande-son. Toujours dans la même veine des films de Hong Sangsoo, qui ont trait à la condition humaine, la nature de l’existence et la complexité des procédés de communication entre les êtres humains, ce dernier opus atteint des sommets de minimalisme (longs dialogues et plans fixes et utilisation ostentatoire du zoom) dans une mise en abyme de variations – celle précisément de son sujet d’études récurent, mais aussi un jeu de variation dans le film même où les scènes de trois rendez-vous qui forment l’ossature du film se reproduisent sans être à l’identique mais en incluant une forme de répétition. La minutie de la composition des cadres sert à la fois la superbe esthétique qui tend vers l’art pictural que la narration jamais encombrée par le superflu ou tout ce qui peut distraire de la véritable action qui se déroule : l’échange verbal entre les personnes.
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Berlinale 2020 – Encounters: Los conductos de Camilo Restrepo

Avec l’arrivée de Carlo Chatrian à la direction artistique de l’événement, la Berlinale propose depuis cette année une nouvelle section compétitive  intitulée Encounters. Le film de Camilo Restrepo fait partie de cette sélection.

Librement inspiré d’une histoire vraie, Los conductos est, selon les mots de Carlo Chatrian,

un film aussi visionnaire, physique et élastique que le celluloïd 16 mm sur lequel il a été tourné .
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Berlinale 2020 – Compétition : Effacer l’historique de Benoît Delépine et Gustave Kervern, un moment de cinéma hilarant sur un sujet contemporain sépulcral !

La restitution d’un réel décalé, c’est la marque de fabrique des deux compères grolandais que sont Delépine et Kervern. Ici, leur art atteint des sommets de justesse, d’acuité et d’humour caustique. L’autre particularité du duo de réalisateurs est sa bienveillance envers leurs personnages, souvent en rupture ou en dissonance avec le monde dans lequel ils vivent : jamais ils ne rient d’eux, et nous non plus, car nous rions en fait de compte tous en cœur et de bon cœur de nous-mêmes qui nous retrouvons à un moment ou un autre dans un ou plusieurs de leurs protagonistes, les situations auxquelles ils sont confrontés nous étant également familières.
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Berlinale 2020 – La Suisse en compétition avec Schwesterlein du duo de réalisatrices Stéphanie Chuat et Véronique Reymond

Quel plaisir de voir un film suisse en compétition du festival de Berlin qui propose du cinéma fait pour le grand écran et qui se donne les moyens de ses ambitions artistiques. Schwesterlein malgré son cœur dramatique glisse un peu d’humour dans les interstices narratives et surtout, à travers la figure de la mère, jouée par une Marthe Keller comme à l’accoutumée magnifique, permet au spectateur de respirer un peu, voire de se libérer quelques instants du poids de la tragédie en riant de la manière totalement abracadabrante dans laquelle elle se réfugie dans le déni pour se protéger.
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Berlinale 2020 – Quote of The Day #5: Corinne Masiero, venue en gilet jaune de gala pour Effacer l’historique et Benoît Delépine, co-réalisateur avec Gustave Kervern, à propos des gilets jaunes

Venue à Berlin avec son gilet jaune en cachemire, offert par une amie, un gilet jaune de gala, « car il faut bien avoir un peu d’autodérision » : (…)

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Berlinale 2020 – Panorama: O Reflexo do Lago (Amazon Mirror)

Der Amazonas gilt als der Traum jeden Brasilianers. Der Journalist und Kurzfilmer Fernando Segtowick begibt sich in seinem ersten langen Dokumentarfilm in die Region des Tucurui-Stausees. Inspiriert durch das Fotobuch O Lago Do Esquecimento (Der See der Vergessenheit) von Paula Sampaio, begibt er sich auf eine Reise durch die Region, um zu dokumentieren, wie sich die Gegend durch den Eingriff in die Natur verändert hat. Gefilmt wurde in Schwarz- Weiss, was oftmals sehr schöne Bilder der Gegend hervorbringt, auch mit vielen Aufnahmen aus der Vogelperspektive unter Zuhilfenahme von Drohnen.
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Berlinale 2020 – Compétition: Todos os mortos (All the Dead Ones) de Caetano Gotardo et Marco Dutra ; une histoire de la fin du 19e siècle qui explique le Brésil d’aujourd’hui

Nous somme en 1899, l’esclavage a été récemment aboli au Brésil. Après la mort de leur femme de ménage, les trois femmes de la famille Soares se sentent perdues dans la vie quotidienne qu’elles mènent loin de leur plantation, dans une ville de São Paulo en pleine expansion. Au retour de l’enterrement de Josefina, un des commentaires de la mère sera de dire que ce qu’il lui manquera le plus, c’est son café ! La famille, qui possédait autrefois des plantations de café, est aujourd’hui au bord de la ruine et lutte pour s’adapter aux changements sociétaux et économiques qu’a amené l’instauration de la République du Brésil. Parallèlement, la famille Nascimento, qui travaillait comme esclave dans la ferme des Soares, se retrouve à la dérive dans une société où il n’y a pas de place pour les noirs récemment libérés. Les thèmes qui se dessinent abordent l’esclavagisme comme lien direct avec le racisme structurel qui mine la société actuelle, les luttes de classes qui se perpétuent comme le montre l’opposition politique frontale et délétère entre Bolsonara et le Parti des Travailleurs de Lula, le syncrétisme des cultures et des religions et même, à peine perceptible, dans une marge du récit, l’homosexualité.
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