Tunisie

Berlinale 2024Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2024 – Compétition : Mé el Aïn (Who Do I Belong To) de Meryam Joobeur met en scène les démons qui hantent les revenant·es de Daesh. Rencontre

Empreint de réalisme magique, le premier long métrage de la cinéaste tunisienne-canadienne revient sur l’épisode traumatisant des partant·es et revenant·es tunisien·nes de Daesh. À l’instar du documentaire fonctionnalisé de Kaouther Ben Hania, Les Filles d’Olfa, le défi est de rendre compte à la fois de destins individuels et d’un contexte général. Là où le récit de Kaouther Ben Hania péchait par une trop grande complaisance envers ses protagonistes, celui de Meryam Joobeur a le mérite d’intégrer dans son histoire l’image des victimes des djihadistes, même si elle n’évite pas totalement l’écueil de mettre les spectateurs·trices en position d’empathie envers ces jeunes gens partis semer la mort en Syrie. En revanche, totalement maîtresse de son film, au contraire de sa consœur, elle n’élude pas la question quand on le lui fait remarquer. Cette honnêteté de la réalisatrice est assez rare pour être soulignée ! (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania – Une œuvre plus équivoque que ses multiples prix ne laissent suggérer

(…) Le sujet est brûlant, fascinant, tant nous sommes avides de comprendre les mécanismes de la radicalisation, quelle que soit sa forme. À ce titre, Kaouther Ben Hania a eu le courage de s’atteler à un projet complexe à mettre en place. Elle a choisi une voie très étroite pour donner corps à cette histoire, entre documentaire, reconstitution et making-of de film, ce qui rend l’œuvre intéressante autant sur le sujet que l’objet cinématographique lui-même. Et problématique aussi. (…)

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Cannes 2022Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2022 : Sous les figues, de la réalisatrice et productrice franco-tunisien Erige Sehiri, est projeté dans la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs

Parmi les arbres verdoyants qui portent des figues mûres aux couleurs chatoyantes, de jeunes femmes et de jeunes hommes travaillant à la récolte estivale, développent de nouveaux sentiments, flirtent, se séduisent et se provoquent, se cherchent ou se fuient, essayant de se comprendre en créant des liens plus profonds. Melek et ses amis Yosra, Fidé, Sana, Laïla, Hnena, Firas, Gaith, ainsi que des femmes plus âgées, travaillent dans les vergers pendant l’été pour payer leurs études, préparer leur mariage ou aider leur famille. Entre les figuiers, sous le regard des travailleuses plus âgées qui ont l’expérience de la vie et prodiguent leurs conseils avisés, cibles des œillades furtives des jeunes hommes, les jeunes files encore adolescentes se dévoilent et se projettent au seuil d’une vie d’adulte qui semble leur rester interdite. (…)

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Cannes 2022Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2022 : Harka, premier long-métrage de Lofty Nathan, suit un jeune Tunisien qui se bat pour survivre et avoir une vie meilleure en vendant du pétrole de contrebande dans les rues d’une ville aux environs d’Hammamet

Ali (Adam Bessa), jeune tunisien rêvant d’un avenir meilleur, vit une existence solitaire, en vendant de l’essence de contrebande au marché noir. Ali n’a pas suivi l’école et n’a aucune formation mais il ne manque ni de courage ni d’énergie ni de volonté et frappe à toutes les portes pour trouver du travail. À la mort de son père, il doit s’occuper de ses deux sœurs cadettes, livrées à elles-mêmes dans une maison dont elles seront bientôt expulsées. En effet, la mère de famille est morte depuis longtemps et le frère aîné, Skander, a quitté le foyer familial pour devenir serveur dans un hôtel d’Hammamet, livrant sa fratrie à elle-même. Face à cette soudaine responsabilité et aux injustices auxquelles il est confronté, Ali s’éveille à la colère et à la révolte. Celle d’une génération qui, plus de dix ans après la révolution, essaie toujours de se faire entendre… En arabe, harka signifie « mouvement », plus spécifiquement le terme désigne un groupe de soldats volontaires qui se sont réunis ensemble pour se battre. (…)

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Cinéma / KinoCulture / KulturExposition / AusstellungLittérature / Literatur

L’Amour selon Nacer Khemir : calligraphies de l’artiste exposées à l’ICAM L’Olivier et cycle de films au Cinélux à Genève – Rencontre [audio]

« La langue, comme un jardin, et tout d’abord une clôture et sa terre est faite des sédiments des générations passées. Son parfum embaume les morts et les vivants ; elle est à la fois le dessin et la quintessence de l’âme d’un peuple dans le miroir du temps. »
À partir de ce constat, mettant à profit la réclusion forcée induite par le confinement, l’artiste tunisien Nacer Khemir, ne pouvant envisager un tournage, s’est mis à peindre créant de nombreuses calligraphies autour des noms de l’amour dans la langue arabe. Exprimant son art à travers le cinéma, l’écriture dont les contes, la peinture à la sculpture, la calligraphie, il est parvenu à tirer un trait d’union artistique deux rives entre le Nord et le Sud, entre l’Orient et l’Occident. Sur l’invitation de son ami de longue date, Alain Bittar, fondateur et directeur de la librairie L’Olivier et de l’ICAM – l’institut des cultures arabes et méditerranéennes -, Nacer Khemir expose une partie de calligraphies dans l’espace réservé aux expositions au sous-sol de la librairie. Lors du vernissage de l’exposition, le public a pu découvrir, dans une ambiance conviviale, une sélection des calligraphies de Nacer Khemir, présent pour converser et échanger avec le public. Les tableaux exposés marquent le regard et l’esprit par leurs couleurs vives qui semblent avoir permis à l’artiste de conjurer l’absence de contacts durant le confinement. (…)

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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Le septième art tunisien est en deuil : Moufida Tatli, réalisatrice de Les silences du palais, a tiré sa révérence

La presse tunisienne a annoncé la nouvelle ce dimanche 7 février 2021: la réalisatrice scénariste et monteuse Moufida Tlatli est décédée, à l’âge de septante-quatre ans, après un long combat contre la maladie. Née en 1947 dans le quartier aux maisons joyeuses blanches et bleu ciel de Sidi Bou Saïd, Moufida Tlatli a fait ses études de montage à la fameuse école de cinéma de Paris, l’IDHEC qui sera intégrée à la FEMIS en 1988.

Lors de sa venue en 1995 en Suisse romande, à l’invitation du distributeur Trigon film, Moufida Tatli se confiait sur la période de ses études :

« J’ai vécu une époque charnière et dans ma vie en vivant ces deux modes de culture parallèlement : je sortais d’un milieu arabo-musulman traditionnel et, lors de mon arrivée en France pour mes études, j’ai tout de suite basculé dans le monde occidental avec Paris, Mai 68 et tout l’enthousiasme de cette révolution. J’avais déjà ressenti ce même enthousiasme à mes vingt ans, juste après l’indépendance du pays; cette période était euphorique et nous donnait l’impression d’avoir un pays à reconstruire après la colonisation.»
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Un divan à Tunis (Arab Blues), de Manele Labidi-Labbé, psychanalyse la société tunisienne post-révolutionnaire

Selma Derwish (Golshifteh Farahani), trente-cinq ans, ouvre son cabinet de psychanalyse dans une banlieue populaire de Tunis après avoir exercé en France. Les débuts sont épiques, difficiles, emplis de bâtons dans les roues de la jeune femme entre ceux qui prennent Freud et sa barbe pour un frère musulman et ceux qui confondent séance tarifée avec prestations tarifées.
Mais au lendemain de la Révolution, la demande s’avère importante dans ce pays schizophrène où la majeure partie de la population a perdu tous ses repères et la stabilité dans les rapports humains fondamentaux.
Alors que Selma commence à trouver ses marques, elle découvre qu’il lui manque une autorisation de pratique indispensable pour continuer d’exercer…
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Cinéma / KinoCulture / KulturExposition / AusstellungMusique / Musik

14e Festival cinémas d’Afrique de Lausanne : un très beau programme qui dévoile de nombreuses facettes du continent !

Le festival à présent bien établi dans le calendrier des festivals suisses, qui met à l’honneur les cinémas africains avec un riche programme d’événements culturels annexes, se tiendra à la Cinémathèque suisse et au Casino de Montbenon du 22 au 25 août 2019 autour du thème REGARDS.
Le festival se propose depuis ses débuts à permettre au public de saisir d’un peu plus près les réalités sociales, culturelles et artistiques des différentes régions d’Afrique en présentant un choix d’œuvres fortes réalisées par des cinéastes du continent et de la diaspora africaine.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Regarde-moi (Look at me) du cinéaste tunisien Nejib Belkhadi – Paternité, autisme, altérité

Lofti est fier comme oscar de la future naissance de son premier enfant. Le futur père de famille, décrit dès les premières scènes comme colérique, bagarreur, hyper macho mais très protecteur et attentif à sa compagne Sophie avec laquelle il vit en France. Tout semble suivre son cours dans la meilleure direction pour le couple jusqu’au moment où le frère de Lofti l’appelle de Tunisie en lui demandant de revenir le plus vite possible. Rattrapé par sa vie antérieure, dont Sophie n’est absolument pas au courant, il se retrouve plongé dans le monde de l’autisme, celui de son fils de 9 ans Youssef qu’il n’a pas revu depuis 7 ans et celui des conflits familiaux sous-tendus plus par le qu’en-dira-t-on que par la tradition.
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Cinéma / KinoCulture / KulturForum citoyen / Bürgerforum

Afrikamera 2018 : La Corne de l’Afrique à l’affiche à Berlin du 13 au 18 novembre 2018

Pour sa 11e édition, qui se déroulera du 13 au 18 novembre 2018 au Kino Arsenal, le festival des cinémas africains de Berlin met en avant la Corne de l’Afrique qui malheureusement est plus connue à l’international pour ses conflits armés et ses multiples crises politiques, sociales et humanitaires que pour sa culture cinématographique.
Et pourtant, historiquement, l’Afrique est entrée très tôt dans l’histoire (pour paraphraser positivement un sombre président français qui mis à part ce discours honteux n’a fait que déstabiliser encore plus le continent avec sa guerre personnelle inique en Libye) du cinéma, puisque en 1897, l’empereur éthiopien Menelik II a fait installer un projecteur à Addis-Abeba pour pourvoir regarder un film sur les miracles de Jésus. Une année plus tard, la première salle de cinéma d’Éthiopie était ouverte, sous le nom de Seitan bet (maison de Satan).
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