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lifestyle & responsible citizenship

Auteur : Malik Berkati

Culture / KulturThéâtre / Theater

Du 1er au 30 mars aux Amis musiquethéâtre de Carouge : Six monologues en création – Rêves d’acteur(e)s

Depuis deux ans, le monde de la culture est engoncé dans l’étau de la pandémie et des contraintes sanitaires. Le spectacle vivant, un des secteurs les plus sensibles et fragiles de l’industrie culturelle, a particulièrement souffert de cette privation d’exposition de son souffle créatif et du partage avec son public. Le projet Rêves d’acteur(e)s est né de l’astreinte de la crise sanitaire, l’idée étant de donner aux actrices et acteurs « une occasion de se fabriquer un spectacle sur mesure, le solo dont ils rêvent », explique la directrice des Amis musiquethéâtre de Carouge, Françoise Courvoisier. (…)

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Berlinale 2022Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2022 – Panorama : Concerned Citizen d’Idan Haguel interroge le public sur sa perception de l’altérité

Toutes les grandes villes connaissent ce phénomène nommé gentrification qui fait qu’un quartier populaire et souvent multiculturel devienne la proie de (jeunes) gens aisés qui y trouvent le petit je-ne-sais-quoi qui donne une impression d’attraction exosphérique de la vie. Ce petit je-ne-sais-quoi disparaît bien vite cependant, une fois la masse critique des nouveaux venus ayant étouffé cette atmosphère de diversité, d’altérité pour la remplacer par un nouvel ordre homogène. Ben (Shlomi Bertonov) et Raz (Ariel Wolf) habitent Neve Sha’anan, un quartier en phase de transition gentrificatrice, au sud de Tel Aviv. Ce couple, propriétaire de leur appartement, professionnellement et socialement bien établi est prêt à sauter le pas vers la prochaine étape : la parentalité. (…)

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Berlinale 2022Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2022 – Encounters : I Poli ke i Poli (The City and the City) fouille dans la mémoire défaillante de Thessalonique envers sa communauté juive

Thessalonique, seconde plus grande ville de Grèce, contient dans ses entrailles les reliques d’une histoire qu’elle a complètement enfouie, encoffrée sous de nouvelles strates de construction. Avec I Poli ke i Poli Christos Passalis et Syllas Tzoumerkas proposent de déterrer cette mémoire délibérément effacée. Qui arpente aujourd’hui les rues de Thessalonique, anciennement Salonique, ne saurait imaginer que la ville était autrefois surnommée la Jérusalem des Balkans ! Le campus de l’Université est construit sur l’ancien cimetière juif qui était, avant sa destruction par les nazis et leurs supplétifs grecs, l’un des plus anciens et grands d’Europe. (…)

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Berlinale 2022 – Forum : Mis dos voces (My Two Voices) de Lina Rodriguez ; l’expérience au féminin de la migration

Tourné en super 16 mm, Mis dos voces a le grain poétique de la réalité sublimée. Lina Rodriguez, originaire de Colombie et basée à Toronto, donne une voix au féminin à l’émigration d’Amérique latine vers celle du nord. Ana Garay Kostic, Claudia Montoya et Marinela Piedrahita, originaires de Colombie et du Mexique, installées au Canada, racontent à la cinéaste leur parcours migratoire, ce qui les a poussées sur ce chemin et ce qu’elles y ont trouvé, dans la difficulté comme dans les satisfactions. (…)

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Berlinale 2022 – Compétition : Alcarràs de Carla Simón ; la fin de l’époque de l’agriculture familiale filmée à fleur de peau

Parfois, il n’y a rien de mieux que la fiction pour mettre en valeur la réalité. Carla Simón aurait pu opter pour une forme documentaire, mais son film y aurait laissé les plumes de la sublimation. Car c’est bien de cela dont il s’agit dans cette fresque naturaliste : la sublimation d’un lieu, d’une saison qui annonce la fin d’une époque. (…)

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Berlinale 2022 – Panorama : Una Femmina (The Code of Silence), mi-Madone mi-déesse vengeresse, de Francesco Costabile

Souvent, à juste titre, en regardant les actualités télévisées, on se dit que l’on a bien de la chance d’être né.e et d’habiter dans nos contrées dans lesquelles, même si tout est loin d’être parfait, il existe la possibilité de sortir du déterminisme de classe ou de genre. Or, dans nos contrées, où l’on se targue volontiers d’être les garants des valeurs humanistes universelles, on a une grande faculté à cacher les ordures sous une chape de plomb. Francesco Costabile nous amène à quelques encablures de chez nous, en Calabre – à la fin de la projection, on se dit : on a bien de la chance de ne pas être né.e et d’habiter ce magnifique village de montagne sous l’emprise absolue de la ‘Ndrangheta ! (…)

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Berlinale 2022 – Encounters : Unrueh (Unrest) de Cyril Schäublin ou de l’anarchisme horloger dans le vallon de Saint-Imier

Unrueh… il suffirait d’échanger les deux dernières lettres du mot pour passer de la signification de « balancier » à « désordre », « agitation ». C’est dans cette ambivalence sémantique que le réalisateur Zurichois construit, tel un horloger, son film à double mécanique. Issu d’une famille d’une d’ouvrières horlogères, Cyril Schäublin expose avec précision et foultitudes de détails comment fonctionne une montre mécanique. Cette déconstruction de mécanique horlogère adossée à celle de la mécanique du capitalisme industriel produit une œuvre singulière, d’une grande finesse et de toute beauté. (…)

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Berlinale 2022 – Compétition : Drii Winter (A Piece of Sky) de Michael Koch – Une tragédie grecque dans les Alpes uranaises

La seconde contribution suisse à la compétition 2022, après La Ligne d’Ursula Meier, nous entraîne à nouveau dans les coulisses des Alpes, cette fois-ci en haute montagne, dans les magnifiques et primitives Alpes uranaises. La première chose que l’on voit, dans le format 4 :3 qui permet de resserrer l’image sur les personnages et les détails, c’est le dos de Marco (Simon Wisler), bâtit comme les montagnes qui l’entourent, massif, puissant, robuste. Pourtant, Marco n’est pas d’Isenthal mais du Flachland, de la plaine, ce qui ne manque pas de donner aux habitués de l’auberge du village, tenu par la mère de sa fiancée Anna (Michèle Brand), une occasion de gloser. (…)

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Berlinale 2022 – Compétition : avec Rabiye Kurnaz gegen George W. Bush, Andreas Dresen prend le pari de traiter par la comédie l’histoire vraie d’un prisonnier de Guantánamo

L’an passé, la Berlinale avait présenté dans la section Berlinale Special The Mauritanian (Désigné coupable) de Kevin Macdonald avec dans les rôles principaux Tahar Rahim, Jodie Foster, Benedict Cumberbatch et Shailene Woodley, qui relate l’histoire vraie de Mohamedou Ould Slahi, retenu plus de 10 ans dans la prison de Guantánamo, sans chef d’accusation ni procès (lire la critique en allemand). Comme Mohamedou Ould Slahi, Murat Kurnaz, un citoyen turc né et vivant en Allemagne, a écrit un livre sur ce qu’il a vécu pendant ses années de détentions illégales, entre les mains des États-Unis d’Amérique dans un no man’s land juridique. Andreas Dresen (Als wir träumten, 2015 ;  Gundermann, 2018) a lu ce livre à sa sortie en 2007 – Fünf Jahre meines Lebens (Cinq ans dans l’enfer de Guantanamo, Fayard pour l’édition française). L’idée d’en faire un film lui est tout de suite venu à l’esprit, mais a contrario de Kevin Macdonald, il ne se voyait pas raconter cette histoire dans la perspective de Murat : (…)

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Berlinale 2022 – Compétition : L’œuvre de géométrie cinématographique d’Ursula Meier se poursuit avec La Ligne

Comme pour Home ou L’Enfant d’en haut (Ours d’argent – mention spéciale du jury à la Berlinale 2012), l’histoire qui débute dans La Ligne n’a rien d’extraordinaire, si ce n’est ce petit élément déclenchant qui pousse la normalité juste ce qu’il faut dans la direction de la marge pour accrocher notre attention. Le génie d’Ursula Meier est dans l’approche de son objet cinématographique, son écriture qui sublime les univers et les situations a priori banales. Mine de rien, au fil du temps, le public passe d’un poste d’observation face à l’écran à une position d’inflitré.e dans l’histoire narrée. Par quel moyen ?, on ne le sait pas vraiment ! La réalisatrice parvient par petites touches effleurées à provoquer de grandes émotions liées à l’intime, à la familiarité des configurations, sans jamais essayer de forcer le sentiment, de surexpliquer les intentions. Nous adhérons à sa proposition un peu malgré nous, soudainement on réalise que l’on se trouve en plein dedans, au milieu de ses personnages, à les regarder évoluer autour de nous. Ursula Meier est tout simplement une magicienne ! (…)

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