migrants

Cinéma / KinoCulture / Kultur

Dreamers, de Stéphanie Barbey et Luc Peter, plonge dans l’univers des exclus du rêve américain. Rencontre

Présenté en compétition dans la section Burning Lights du 29e Festival Visions du Réel, le troisième long-métrage du duo de cinéastes romands dirige leur caméra vers les deux millions et demi de résidents clandestins qui ont grandi aux États-Unis, surnommés « dreamers », à travers le récit d’un trentenaire, Carlos, qui incarne le sort des Mexicain.es que la loi empêche d’obtenir la citoyenneté.
Dix ans après Broken Land, documentaire tourné à la frontière mexicaine et qui suivait les traces des passages des groupes de migrant.es en récoltant les récits, emprunts de curiosité, de peur suscitée par cette altérité invisible, de colère et, parfois, de compassion, le tandem de cinéastes poursuit son travail tant cinématographique que sociologique et politique en accompagnant le quotidien de celles et ceux qui vivent de l’autre côté de cette frontière. Dreamers humanise le thème de l’immigration en révélant le parcours de Carlos et en suivant le combat quotidien de sa famille pour trouver leur place dans un pays qui les ignore. (…)

Read More
Cinéma / KinoCulture / Kultur

IFFR2022 – Le dernier film d’animation de la cinéaste roumaine Anca Damian, L’Île (The Island), revisite l’histoire de Robinson Crusoé sur un mode psychédélique

Spécialiste de l’animation documentaire fonctionnalisée virtuose (Crulic – The Path to Beyond,2011 ; The Magic Mountain, 2015), Anca Damian livre avec son dernier film, présenté dans la section Big Screen du 51e Festival international du film de Rotterdam, une animation tourbillonnante et pleine de fantaisie, tout à la fois tragique et comique, réaliste et poétique, réfléchie et exaltée. Abordant des sujets aussi graves que la solitude, la migration, l’environnement, il est troublant de se laisser emporter dans ce flot d’infortune avec plaisir, épouser dans le sillage de Robinson le mouvement du monde plutôt que lutter frontalement contre lui… c’est peut-être ce que l’on appelle la catharsis ! (…)

Read More
Cinéma / KinoCulture / Kultur

Il mio corpo, de Michele Pennetta : dans le Sud de l’Europe, les invisibles révélés par l’objectif poético-politique du cinéaste italien

l mio corpo s’ouvre sur le visage d’un jeune garçon qui somnole, le visage appuyé à une fenêtre de voiture. Les secousses du véhicule semblent bercer sa somnolence alors que la caméra élargit le plan pour s’arrêter sur le visage d’un deuxième adolescent. Puis la caméra suit la route poussiéreuse qui serpente; au loin chantent les cigales. Soudain, la camionnette brinquebalante s’arrête sur le bas-côté de la route et le conducteur se met à houspiller les deux adolescents afin qu’ils se dépêchent de se mettre au travail.
Sous le soleil éblouissant et écrasant de la Sicile, dans un paysage aride ponctué de quelques buissons clairsemés, Oscar (le premier visage que nous a dévoilé la caméra de Michele Pennetta), pré-adolescent au visage encore poupin et à la coiffure punk, passe ses journées à récupérer avec son frère aîné, Roberto, de la ferraille pour son père qui la vend. Oscar passe sa vie dans des déchèteries sauvages en bordure de route ou en bas des ponts du haut desquels le père crie des ordres et attend que les deux garçons attachent à une corde des objets à remonter. La caméra de Michele Pennetta suit lentement l’ascension verticale des objets récoltés comme pour rappeler à l’ordre cette soif de consommation et la confronter à sa responsabilité : là où la société ne voit que des rebus, d’autres y dénichent des trésors.
(…)

Read More
Cinéma / KinoCulture / KulturForum citoyen / Bürgerforum

FIFDH 2021 – Le Nouvel Évangile (Das neue Evangelium) du cinéaste suisse Milo Rau : un film politique sur Jésus qui entremêle récit biblique et révolte contemporaine

Le Bernois Milo Rau, metteur en  scène, auteur et depuis 2018  directeur artistique du théâtre  NTGent (Belgique), est un des artistes les plus iconoclastes de sa génération, n’ayant de cesse d’interpréter et réinterpréter les choses du monde à travers son travail artistique pour en sortir leur substantifique moelle. Il s’est fait entre autres, le spécialiste des tribunaux internationaux, qu’il décline au théâtre, dans des livres ou au cinéma comme ce spectaculaire Tribunal sur le Congo en 2017.
Le Nouvel Evangile selon Milo Rau, présenté à la Mostra de Venise 2020 dans les Giornate degli Autori, est un manifeste social et politique, mais surtout un retour à la mère des luttes : celle pour un monde plus juste et solidaire au chevet des plus faibles.
Nous sommes à Matera, en Italie du sud, qui avait déjà vu Pier Paolo Pasolini (L’Evangile selon saint Matthieu, 1963) et Mel Gibson (La Passion du Christ, 2003) tourner leurs films sur la vie de Jésus. En collaboration avec l’activiste politique Yvan Sagnet, il réalise un film au genre hybride, une fusion entre documentaire, reconstitution, fiction, action politique qui réunit imbrique le récit biblique dans la révolte désespérée.
(…)

Read More
EditoForum citoyen / Bürgerforum

2020, l’année précipice !

Chère lectrice, cher lecteur de j:mag,
Une fois n’est pas coutume, l’édito de fin d’année sera cette année en deux parties, année exceptionnelle oblige !
Car, à moins de vivre dans une grotte –  on ne peut même pas dire en Antarctique puisque le nouveau coronavirus vient aussi d’y faire son apparition sur une base scientifique – la pandémie Covid-19 qui a frappé notre planète à chamboulé toutes nos vies, nos repères économiques, politiques et surtout sanitaires et, pour ce qui est le centre du système-monde, a été un stress test pour nos démocraties. En résumé, le bogue apocalyptique prédit au tournant du millénaire n’a pas eu lieu en l’an 2000 mais en 2020 !
(…)

Read More
EditoForum citoyen / Bürgerforum

Oui à un pavillon suisse pour l’Aquarius !

L’Aquarius, le navire qui opère en Méditerranée depuis 2016 au sauvetage des migrants en détresse dans les eaux internationales (près de 30’000 personnes à date), vient de perdre pour la seconde fois son pavillon: en août 2018 Gibraltar qui lui ôtait son agrément; le 22 septembre 2018, sous pression du ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini, c’était au tour du Panama de lui retirer son pavillon alors que le bateau errait au large de Malte avec 58 rescapés (dont 17 femmes et 18 mineurs) sauvés au large de la Libye par le navire humanitaire. Ils ont finalement pu débarquer dimanche 30 septembre 2018 dans le port de La Valette, après presque une semaine d’attente au large de la petite île méditerranéenne – pour être “redistribués” dans 4 pays européens! Le bateau est à présent immobilisé à Marseille, son port d’attache, puisqu’il est impossible de naviguer sans pavillon.
(…)

Read More
EditoForum citoyen / Bürgerforum

The list of the 34,361 men, women and children who perished trying to reach Europe since 1993

In recognition of World Refugee day, The Guardian, in collaboration with artist Banu Cennetoğlu, Chisenhale Gallery and Liverpool Biennial, is distributing the full UNITED ‘List of Deaths’ in its print and online edition.
Since 1993, UNITED for Intercultural Action has recorded the reported names, origins and causes of death for more than 34,000 refugees and migrants who have died whilst trying to get into Europe due to the restrictive policies of “Fortress Europe”. We reproduce the list below because refugees and migrants are not words but above all human beings: their first name, surname and the circumstances of their death never cease to remind us.
(…)

Read More
Culture / KulturThéâtre / Theater

Avignon OFF 2018: Mirad, un garçon de Bosnie, du dramaturge hollandais Ad de Bont – Rencontre avec le metteur en scène Christophe Laluque

Écrite durant la dernière guerre balkanique, au début des années 1990, la pièce a été montré une vingtaine de fois aux Pays Bas, en Allemagne et même à Oxford ou le très célèbre comédien britannique oscarisé Jeremy Irons a interprété le rôle d’oncle Djuka, un journaliste bosnien, exilé en France. Par la suite l’acteur a réalisé le téléfilm du même titre.

Après Grégoire Ingold, Sarah Maton, Stanislas Nordey, Gilles Lefeuvre et de nombreux autres metteurs en scène, Christophe Laluque directeur de L’Amin, le théâtre de Grigny (Essonne), a monté le drame du Néerlandais Ad de Bont Mirad un garçon de Bosnie au théâtre parisien Dunois au début du mois, en attendant l’avant-première avignonaise qui aura lieu le 19 juin au Théâtre Artéphile.

Traduit en plusieurs langues, le drame a été publié en France aux Éditions de l’Arche.
(…)
Mirad, un garçon de Bosnie sera présenté au théâtre Artéphile, situé au 7, rue du Bourg Neuf, du 6 au 29 juillet, tous les jours à 14h05, interprété par Serge Gaborieau (oncle Djuka), Chantal Lavalée (tante Fazila), Robin Francier (Mirad) et Céline Liger (sa mère Vérica).

Read More
Cannes 2018Cinéma / KinoCulture / Kultur

Cannes 2018 : « Capharnaüm », le dernier film de la réalisatrice Nadine Labaki en lice pour la Palme d’Or

Le film est présenté en compétition au Festival de Cannes 2018 et plonge les spectateurs dans les quartiers pauvres de Beyrouth.
Également actrice, très remarquée comme réalisatrice à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs en 2007 avec Caramel, puis avec Et maintenant, on va où ? , prix du jury Œcuménique des mentions spéciales, à Cannes en 2011, la réalisatrice Nadine Labaki revient sur la Croisette avec Capharnaüm, un film qui révèle l’existence des marginaux, des oubliés, des parias de la société libanaise, en particulier des enfants à travers le personnage bouleversant et impressionnant de maturité de Zain.
(…)

Read More
Culture / KulturForum citoyen / BürgerforumProjets jeunes / JugendprojekteThéâtre / Theater

Selin Kavak : une comédienne met son art au profit de migrants pour les aider à surmonter les traumatismes traversés [audio auf Deutsch]

(…)
Évoluant dans un milieu artistique et alternatif, Selin Kavak est très attentive et sensibilisée par la situation des migrants tant dans son pays d’origine, pris d’assaut par les flots de migrants qui s’amassent en Turquie, bloqués par les fils de fer barbelés et les miradors aux frontières de l’Europe mais aussi par la situation des communautés émigrées en Allemagne. Selin Kavak a choisi de mettre son art et ses multiples talents au profit des migrants, en animant des ateliers, en particulier à l’attention d’adolescents … Des adolescents qui ont parcouru des milliers de kilomètres seuls, à une quinzaine d’années, des adolescents « oncles responsable de leur neveu d’une dizaine d’années. » Des situations dramatiques et des traumatismes terribles tus par ces jeunes migrants à cause des séismes vécus et de la barrière de la langue : Selin Kavak a choisi de les aider à exprimer, à travers l’art – la musique et la sculpture, par exemple – leur douleur, leur souffrance, leurs blessures. Rencontre en allemand.
(…)

Read More