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Berlinale 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2021 – Compétition : Ich bin dein Mensch de Maria Schrader ou le face-à-face malicieux entre un robot humanoïde et un être humain

Alma (Maren Eggert) est scientifique et travaille au fameux Pergamon Museum de Berlin comme anthropologiste. Pour obtenir un financement pour une recherche avec son équipe, elle accepte de participer à une expérience inhabituelle. Pendant trois semaines, pour le compte d’une commission d’éthique, elle doit vivre avec un robot humanoïde, Tom (Dan Stevens), qui est censé évoluer en un parfait compagnon de vie grâce à l’intelligence artificielle et au deep learning. La machine à but anthropomorphique est conçue pour rendre Alma heureuse. Évidemment, le fait qu’Alma soit scientifique et qu’elle participe à cette expérience un peu contrainte pour des motifs qui n’ont aucun trait à son intérêt pour la chose amène beaucoup de contrastes et de résistance propices à des situations de tragicomédie.  Pour ne rien arranger, Alma a de lourds problèmes intimes et cette perspective d’amour et de désir ouverte par l’entrée de Tom dans sa vie à la fois raviver ces tensions personnelles et lui permettre de s’y pencher plutôt que de les laisser enfouis dans un coin de sa vie ou le privé n’a plus cours.  
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Berlinale 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2021 – Encounters : Moon, 66 Questions – « Un film sur l’amour, le mouvement, le flux (et leur absence) » comme le sous-titre sa réalisatrice grecque Jacqueline Lentzou

Après des années loin de son père, Artémis (l’insaisissable Sofia Kokkali) rentre à Athènes en raison de l’état de santé fragile de son père Paris saisit d’une maladie dégénérative handicapante. Très vite, il apparaît qu’ils n’ont aucune proximité, qu’elle soit physique ou affective. Artémis doit s’occuper de lui au quotidien, mais la gêne et la pudeur entravent leurs premiers pas ensemble, il est évident qu’ils ont besoin de s’apprivoiser.
L’histoire est racontée de manière duale, à la fois à travers le journal d’Artemis, dans une  perspective subjective, et en regardant Artemis se démener dans sa nouvelle constellation, de manière extérieure. Cette approche narrative est très intéressante, car elle engage l’attention du spectateur – avec également beaucoup de hors champs sonores et visuels –  dans un film qui, il faut bien le dire, ne déborde pas d’actions et de vifs rebondissements, privilégiant plutôt l’avancée pas à pas et naturelle du processus de découverte. Car le spectateur et Artémis vont découvrir un secret bien gardé au sein de la famille, secret qui va permettre à la fille et au père de se rapprocher pour la première fois depuis la petite enfance d’Artémis.
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Berlinale 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2021: Dans la section Generation, Beans, de Tracey Deer, rappelle les manifestations durement réprimées de la Nation Mohawk dans les années nonante

L’approche de Tracey Deer mêle avec poésie et authenticité l’histoire personnelle de Beans, de la chrysalide de l’enfance à l’adolescente guerrière mohawk avec la grande histoire de la Nation Mohawk et de ses revendications bafouées par l’Etat canadien.

« C’est le territoire mohawk ! » s’exclame une cheffe de file des manifestants pacifiques de la Nation Mohawk.

Dès le générique d’ouverture, l’inscription « basé sur des faits réels » donne le ton. On comprend que le vécu empirique de Tracey Deer sera intrinsèquement lié à un chapitre crucial de l’histoire de la Nation Mohawk. La séquence d’ouverture montre le regard d’une très jeune fille (Kiawentiio Tarbell), les yeux songeurs qui regardent au loin à travers la vitre arrière dune voiture, le souffle un peu haletant alors que la radio annonce d’importants bouchons pour se rendre à Montréal. La séquence suivante montre d’abord une femme d’une trentaine d’années (Rainbow Dickerson) aux côtés de la jeune fille qui répète patiemment en séparant les syllabes son prénom mohawk, pleine de confiance : « Mon nom est Tekahentahkhwa, mais tout le monde m’appelle Beans. » Puis la caméra montre une femme tirée à quatre épingles et au tailleur strict : on comprend que Beans (Kiawentiio Tarbell), la pré-adolescente de la voiture et sa mère se trouvent face à la directrice, Mrs Arsenault (Dawn Ford) d’un établissement secondaire. Quand la directrice lit le dossier de Beans dans lequel son professeur a écrit qu’elle est une « élève concentrée et très intéressée », Beans précise aussitôt : « Je veux être soit une avocate, soit un docteur. » Séquence ; Beans et sa maman, enceinte, quittent l’école sous la pluie et la jeune fille dit à sa maman : « Je suis désolée ! »
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Berlinale 2021Cinéma / KinoCulture / Kultur

Berlinale 2021 – une édition en deux mouvements : du 1er au 5 mars pour l’industrie et la presse ; du du 9 au 20 juin pour le public

Pari très osé pour le Festival international du film de Berlin qui traditionnellement ouvre la saison des 3 plus grands festivals internationaux : ne pas laisser le champ libre à Cannes qui a reporté son édition de mai à juillet et à Venise tout en ne perdant pas son âme en devenant un festival en ligne.  
Mariette Rissenbeek, directrice exécutive du festival, aux côtés de Carlo Chatrian, directeur artistique, à la conférence de presse:
« L’annulation de la Berlinale n’était pas une option pour nous.»
Englués comme tout le monde dans cette pandémie dont on ne voit pas le bout, les responsables ont monté une édition basée sur ses deux piliers : offrir une plateforme incontournable pour les professionnels du cinéma (11’000  accrédités à l’European Film Market, 3500 accrédités presse, 18’556 accrédités professionnels) et être un rendez-vous unique pour le public qui assiste chaque année en nombre aux projections avec 487’504 spectateurs et 331’637 billets vendus (chiffres Berlinale 2019). Ce rendez-vous  exclusivement public du mois de juin est une gageure au regard des pronostics sur l’évolution de la pandémie, mais s’il a lieu, donnera l’occasion de fêter en grandes pompes le retour du cinéma dans la vie culturelle empêchée par le coronavirus et les mesures sanitaires qui découlent de la crise qu’il a déclenché il y a une année – ironie de l’histoire, la Berlinale 2020 venait de se terminer quand les pays ont commencé à se fermer les uns après les autres. Le Summer Special aura lieu dans les cinémas berlinois ainsi que les nombreux cinémas en plein air qui ouvrent d’ordinaire dès le mois de mai ; pour découvrir une grande partie de la sélection des films 2021, en présence des cinéastes, ainsi que tous les films primés.
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Cinéma / KinoCulture / KulturForum citoyen / BürgerforumInternet

19e édition du Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève (FIFDH) du 5 au 14 mars : « rendre compte d’un monde bouillonnant en pleine mutation »

C’est ainsi que définit la directrice générale des programmes du festival, Isabelle Gattiker,  cette édition si particulière, coincée dans les affres de la pandémie de coronavirus.
Premier festival de cinéma suisse à avoir basculé l’année passée en format numérique –  en un temps record, précisons-le puisque directement après les premières mesures sanitaires édictées par la Confédération. Cette année, rebelote, mais cette fois-ci avec une expertise et du temps pour la préparation de cette édition et une envie d’expérimenter de nouvelles formes d’approches du public. Ainsi, à côté des traditionnelles projections, discussions, débats, le festival a cherché de nouvelles manières d’interagir avec son public en lui proposant bien entendu de participer en ligne en commentant et/ou posant des questions après les séances, mais aussi, au niveau local, de donner la parole aux Genevois lors d’une émission radio quotidienne diffusée par Radio Vostok et des œuvres militantes géantes dans la Cité.
Isabelle Gattiker, directrice générale des programmes explique :
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Brève / KurznachrichtCulture / KulturInternetMusique / MusikThéâtre / Theater

Le Grand Théâtre de Genève annule trois productions mais convie son public à plusieurs rendez-vous digitaux

Suite aux dernières annonces du Conseil fédéral mercredi 17 février 2021, la scène lyrique genevoise doit prendre la décision d’annuler trois productions : un opéra, un ballet et un récital, ces annonces empêchant toute activité culturelle publique jusqu’au 1er avril au moins. Les productions de l’opéra Parsifal, du ballet Drumming et du récital de Matthias Goerne sont donc annulées ainsi que les dernières représentations de l’opéra La clemenza di Tito. Le Grand Théâtre de Genève n’abandonne pas son public et donne rendez-vous sur les chaînes et sa page GTG digital où des captations de haute qualité sont disponibles.

Le Grand Théâtre de Genève met tout en œuvre pour maintenir un lien artistique avec son public
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Sin señas particulares (Sans signe particulier), le premier long métrage de la productrice mexicaine Fernanda Valadez, rend un vibrant et poétique hommage aux disparus et à leurs proches au Mexique

[Edit du 22.02.2021: La critique a paru le 26 octobre 2020; la pandémie ayant coupé les ailes au film pour sa sortie en salle, nous republions la critique pour la sortie du film sur la plateforme suisse de films à la demande filmingo.]

Magdalena (Mercedes Hernández) n’a plus entendu parler de son fils Jesús (Juan Jesús Varela) depuis des mois – pas depuis qu’il a quitté leur ville pour traverser la frontière qui les sépare des États-Unis. Son amie Chya (Laura Elena Ibarra) va l’aider, émotionnellement et financièremrent, à poursuivre cette quête dont la majeure partie des gens que Magdalena croise veulent l’en dissuader. Les autorités veulent qu’elle signe l’acte de décès de son fils, mais une rencontre avec un parent endeuillé fait comprendre à Magdalena qu’elle ne peut pas vivre sans connaître son sort. Elle entame une odyssée à travers le Mexique, dans des zones de violence et de désolation, à la poursuite de toute piste disponible malgré la mise en garde de ne pas poser publiquement de telles questions. En chemin, elle rencontre et voyage avec Miguel (David Illescas), récemment expulsé, qui se retrouve à rentrer chez lui à travers un pays changé mais, surtout, qui ne retrouve pas de traces de sa mère.
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Cinéma / KinoCulture / Kultur

Les rivières de Mai Hua ou l’autopsie d’une généalogie contrariée, parfois bafouée

Proposé par Sister Distribution sur la plateforme suisse filmingo.ch, Les rivières, film documentaire de et avec Mai Hua est une quête intime voire très intime et universelle sur une lignée de femmes et les enjeux de la mémoire familiale. Une mémoire douloureuse, parfois enjolivée, très souvent occultée afin de ne pas se confronter à une réalité éprouvante.

Mai Hua, femme française d’origine vietnamienne, est une mère divorcée qui vit avec ses deux enfants. En 2013, Mai Hua et sa mère décident de ramener sa grand-mère mourante en France. Alors que la grand-mère renaît de manière miraculeuse, un passé non résolu refait surface : Mai Hua devient l’héritière d’une mémoire familiale emplie de chapitres tus, enfouis et enrobés dans une version censée satisfaire tout questionnement. Sentant le poids des non-dits pesait sur elle, Mai Hua ne veut pas transmettre un tel héritage à sa fille. À travers cette lignée de femmes et sa quête de vérité, la réalisatrice plonge dans une archéologie familiale à la fois intime et universelle.
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Culture / KulturLittérature / Literatur

Cellule dormante de Christian Lecomte, Prix Roman des Romands – Rencontre

Voilà des mois que la culture semble être devenue un mot tabou : les salles de cinéma, les théâtres, les salles de spectacles et de concerts, les opéras sont fermés et essaient tant bien que mal, de survivre en proposant des films, des concerts, des extraits de spectacle en streaming. Nos libraires ont aussi dû fermer mais il nous reste la possibilité de commander des ouvrages en ligne et de se faire livrer par envoi postal ou d’aller chercher les ouvrages commandés par le biais du service click and collect. Les lecteurs et les lectrices peuvent aussi s’adresser directement aux maisons d’éditions, pour ce livre, aux Éditions Favre.

Le prix littéraire du Roman des Romands 2021 a été décerné à Christian Lecomte pour Cellule dormante

Paru aux Éditions Favre, le livre raconte l’histoire d’un adolescent de la banlieue parisienne récupéré par la mouvance terroriste. Christian Lecomte a été invité par Alain Bittar ce vendredi 12 février 2021, pour parler de son dernier recueil et échangé avec ses lecteurs depuis la librairie L’Olivier par le truchement d’une vidéo en direct sur le site de la librairie.
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Brève / KurznachrichtCulture / Kultur

La disparition de Jean-Claude Carrière ! Un conteur de génie s’en est allé

Vivre pour écrire

Il a habité une jolie maison blanche aux abords de Montmartre. C’est là où je l’ai connu il y a 30 ans, quand il a accepté ma demande d’interview. J’ai passé deux heures inoubliables, en écoutant un vrai magicien des mots!
Jean-Claude Carrière est mort le 8 février dernier, dans son sommeil. Il n’était pas malade et n’a pas souffert. Connu dans le monde entier, il se considérait comme un paysan de l’Hérault ou il naquit le 17 septembre 1931. L’homme aux 80 livres, pièces de théâtre, romans, essais a aussi écrit des dictionnaires et livres d’histoire, une discipline qu’il a étudié à l’université. Il a adapté à la scène le magnifique Mahabharata, réalisé par Peter Brook, long de 9 heures. Mais les scénarios ont été son sujet préféré; soixante chefs-d’œuvre, réalisés par les plus grands cinéastes : Jacques Tati, Luis Bunuel, Andrzej Wajda, Jean-Luc Godard, Milos Forman, entre autres.
Le scénariste développa de très célèbres collaborations, d’abord avec Pierre Etaix durant huit ans, puis Bunuel, avec qui il a travaillé presque deux décennies. Ensemble ils ont élaboré des films cultes : Journal d’Une Femme de Chambre, Le Charme Discret de la Bourgeoisie ou Belle du Jour.
Jean-Claude Carrière aimait travailler avec des acteurs connus mais talentueux : Romy Schneider, Alain Delon, Gérard Depardieu, Daniel Day Lewis, Nicole Kidman, Natalie Portman…
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